ennemideta
...de passage nous sommes...
Cette question du voile est une question passionnée, très médiatique en ce moment. Dans la presse et à la télé, on ne peut pas passer à côté, surtout depuis lintervention du ministre de lintérieur au Congrès du Bourget. Dun point de vue politique, il me semble que lon na pas à justifier le port du voile. Je nai pas à dire pourquoi je porte le voile. Cest une liberté qui mest donnée. Lorsque Elizabeth Badinter pose la question à une jeune femme : « Pour quelle raison portez-vous le voile ? », jaurais été tentée de lui répondre que ça ne la regarde pas, que cest une liberté, avec dautant plus de force, au vu de la façon dont Mme Badinter a posé la question. Sur la question de la laïcité, et du port du voile, le Conseil dEtat a donné son avis. Les personnes qui essayent de revenir sur cet avis - le ministre de lintérieur actuel avait tenté de le faire, puis il est apparemment revenu en arrière - devraient comprendre quaujourdhui on essaye de stigmatiser les jeunes femmes voilées, on essaye de changer la loi, alors que ce sont bien elles qui respectent cette loi. La législation ne changera pas.
Toujours du point de vue politique, nous navons pas à exposer des motivations qui nous sont propres. Il existe un certain nombre de femmes, de jeunes filles, qui ont fait cette démarche spirituelle qui leur est propre. Si on demandait à chaque fille pourquoi elle porte le voile, on aurait des réponses différentes. On est en face dune démarche spirituelle, avec la liberté pour ces jeunes filles, de porter ou non le voile. Cest le problème de la liberté de conscience qui nest pas reconnu.
De plus, nous sommes confrontés à une stigmatisation des femmes voilées, comme si une femme voilée était quelquun de soumis, incapable de réfléchir par elle-même. Là encore, cest une question de liberté de conscience, une question essentielle. Il faut prendre en compte le fait que les femmes ont une démarche positive dans le cadre de cette liberté, et que cest un droit reconnu.
Dautres questions sont plus importantes, comme celui de la question des espaces privés et publics. Ce nest pas aussi manichéen, aussi cartésien, ce sont des espaces sur lesquels il faut discuter beaucoup plus profondément.
Aujourdhui, il y a des femmes - voilées ou non - qui affirment leurs valeurs, qui prétendent à une certaine citoyenneté, et qui veulent pouvoir participer aux débats de société et auxquelles on demande constamment de montrer patte blanche.
Dans les débats, on nous dit : « Avant de parler de citoyenneté, donnez nous dabord votre avis sur la question de la laïcité, sur la question de la femme. Quelle est votre conception de la charia, quest ce que vous pensez de lapostasie ? »
Une fois de plus il nous faut montrer patte blanche, il ne nous est pas demandé dêtre citoyens mais bien dêtre des « sur-citoyens ». Nous devons doublement faire la preuve de ce que nous sommes.
Cest aberrant même si il est vrai que nous devons faire en tant que musulmans, une démarche dexplication, pour faire comprendre à lautre qui nous sommes. Mais par ailleurs, nos interlocuteurs doivent aussi faire cette démarche pour tenter de comprendre.
Prenons, par exemple, la question de lémancipation féminine. Tout se passe comme sil nexistait quun seul modèle démancipation féminine. Or, aujourdhui, il y a des femmes qui revendiquent leur émancipation à partir de leurs valeurs religieuses. Cest quelque chose dont il faut tenir compte. On trouve de plus en plus de femmes qui sépanouissent de cette façon, qui y trouvent un moteur pour sengager professionnellement, socialement, voire même politiquement. Nous devons sortir de nos préjugés, de nos crises dinterprétations, et de ces exigences préalables demandées avant tout débat sur la question de la femme.
Revenons au problème de lintégration. Aujourdhui, nous devons montrer continuellement que les musulmans sont intégrés, ils doivent en faire la preuve, car on essaye de nous enfermer dans des modèles figés. Nos interlocuteurs ont un problème, ils se trouvent confrontés à de nouveaux types de participation qui viennent dailleurs en termes de référence. Cest le cas sur les valeurs universelles, sur la liberté, légalité, la dignité, la justice qui sont des valeurs sur lesquelles nous nous retrouvons complètement en tant que citoyens.
Il me semble que les crispations actuelles viennent de la question de lappropriation. On ne pourra réussir à travailler dégal à égal que si lon accepte la possibilité dune appropriation commune. Il ne faudrait pas croire quêtre républicain, quêtre laïc, cela appartient aux Français de souche. La laïcité appartient à tout le monde et elle permet à tout le monde dexercer une liberté de culte. Il faut avoir une démarche de partage et dégalité. Sur la question du voile, jai un peu élagué, car je pense quil y a des défis communs qui sont beaucoup plus importants.
http://www.islamlaicite.org/article93.html
Toujours du point de vue politique, nous navons pas à exposer des motivations qui nous sont propres. Il existe un certain nombre de femmes, de jeunes filles, qui ont fait cette démarche spirituelle qui leur est propre. Si on demandait à chaque fille pourquoi elle porte le voile, on aurait des réponses différentes. On est en face dune démarche spirituelle, avec la liberté pour ces jeunes filles, de porter ou non le voile. Cest le problème de la liberté de conscience qui nest pas reconnu.
De plus, nous sommes confrontés à une stigmatisation des femmes voilées, comme si une femme voilée était quelquun de soumis, incapable de réfléchir par elle-même. Là encore, cest une question de liberté de conscience, une question essentielle. Il faut prendre en compte le fait que les femmes ont une démarche positive dans le cadre de cette liberté, et que cest un droit reconnu.
Dautres questions sont plus importantes, comme celui de la question des espaces privés et publics. Ce nest pas aussi manichéen, aussi cartésien, ce sont des espaces sur lesquels il faut discuter beaucoup plus profondément.
Aujourdhui, il y a des femmes - voilées ou non - qui affirment leurs valeurs, qui prétendent à une certaine citoyenneté, et qui veulent pouvoir participer aux débats de société et auxquelles on demande constamment de montrer patte blanche.
Dans les débats, on nous dit : « Avant de parler de citoyenneté, donnez nous dabord votre avis sur la question de la laïcité, sur la question de la femme. Quelle est votre conception de la charia, quest ce que vous pensez de lapostasie ? »
Une fois de plus il nous faut montrer patte blanche, il ne nous est pas demandé dêtre citoyens mais bien dêtre des « sur-citoyens ». Nous devons doublement faire la preuve de ce que nous sommes.
Cest aberrant même si il est vrai que nous devons faire en tant que musulmans, une démarche dexplication, pour faire comprendre à lautre qui nous sommes. Mais par ailleurs, nos interlocuteurs doivent aussi faire cette démarche pour tenter de comprendre.
Prenons, par exemple, la question de lémancipation féminine. Tout se passe comme sil nexistait quun seul modèle démancipation féminine. Or, aujourdhui, il y a des femmes qui revendiquent leur émancipation à partir de leurs valeurs religieuses. Cest quelque chose dont il faut tenir compte. On trouve de plus en plus de femmes qui sépanouissent de cette façon, qui y trouvent un moteur pour sengager professionnellement, socialement, voire même politiquement. Nous devons sortir de nos préjugés, de nos crises dinterprétations, et de ces exigences préalables demandées avant tout débat sur la question de la femme.
Revenons au problème de lintégration. Aujourdhui, nous devons montrer continuellement que les musulmans sont intégrés, ils doivent en faire la preuve, car on essaye de nous enfermer dans des modèles figés. Nos interlocuteurs ont un problème, ils se trouvent confrontés à de nouveaux types de participation qui viennent dailleurs en termes de référence. Cest le cas sur les valeurs universelles, sur la liberté, légalité, la dignité, la justice qui sont des valeurs sur lesquelles nous nous retrouvons complètement en tant que citoyens.
Il me semble que les crispations actuelles viennent de la question de lappropriation. On ne pourra réussir à travailler dégal à égal que si lon accepte la possibilité dune appropriation commune. Il ne faudrait pas croire quêtre républicain, quêtre laïc, cela appartient aux Français de souche. La laïcité appartient à tout le monde et elle permet à tout le monde dexercer une liberté de culte. Il faut avoir une démarche de partage et dégalité. Sur la question du voile, jai un peu élagué, car je pense quil y a des défis communs qui sont beaucoup plus importants.
http://www.islamlaicite.org/article93.html