Législatives sous tension intercommunautaire au Bahreïn

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Le Maure
  • Date de début Date de début

Le Maure

Taza avant Gaza
Bahreïn, royaume du Golfe à population majoritairement chiite dirigé par une famille régnante sunnite, a voté samedi à l'occasion d'élections législatives dans un contexte de tension entre les communautés.

Proche allié des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, Bahreïn est dirigé depuis près de trois siècles par la famille Al Khalifa. La majorité chiite se plaint de discriminations dans l'emploi et les services, ce que dément le gouvernement de Manama.

Les Américains, qui ont choisi Manama comme port d'attache de leur Vème Flotte du Golfe, considèrent cette île reliée par un pont au royaume wahhabite comme un rempart contre l'influence de la République islamique d'Iran dans la région.

Il s'agit des troisièmes élections législatives depuis la création de l'actuel Parlement, qui dispose de prérogatives limitées puisque que pour avoir force de loi, tous les textes votés doivent être approuvés par la Haute Assemblée dont les membres sont nommés par le roi.

Selon l'opposition, un millier d'électeurs originaires de circonscriptions chiites ont été refoulés de bureaux de vote après s'être entendus dire que leurs noms ne figuraient pas sur les listes, ce que réfutent les autorités.

"L'opposition affirme que ses partisans sont pris pour cibles, notamment ceux qui ont activement participé à la campagne", a expliqué aux journalistes Abdounabi Alekry, de l'ONG indépendante Bahreïn Transparency Society.

...
 
...

VAGUE D'ARRESTATIONS

Lors d'un point de presse, le ministre des Affaires étrangères, le cheikh Khalid ibn Ahmed al Khalifa, a assuré que des listes avaient été publiées en août. "Cela prouve que le processus de démocratisation se poursuit", a-t-il dit.

Bahreïn, qui compte 1,3 million d'habitants et ne dispose d'aucune réserve en hydrocarbures, dépend des investissements étrangers et s'efforce de créer un environnement favorable pour les affaires.

Des réformes lancées par le roi Hamad bin Issa al Khalifa ont débouché sur l'adoption d'une nouvelle Constitution et sur des élections en 2002 et 2006, répondant à une partie des revendications des chiites.

Mais l'autorité suprême reste entre les mains de la famille royale.

Bahreïn est, avec le Koweït, le seul pays arabe du Golfe à disposer d'un Parlement. Mais ses pouvoirs sont limités et ses propositions de loi doivent être approuvées par une chambre haute à dominante sunnite dont les membres sont nommés par le souverain.

Les observateurs s'attendent guère à des changements et des diplomates notent que les circonscriptions sont découpées de manière à empêcher les chiites d'obtenir la majorité.

Pour les observateurs, le taux de participation et le niveau de manifestation de rue après le scrutin seront bien plus révélateurs de la température politique du royaume que les résultats - attendus dimanche matin - proprement dits.

Le scrutin de dimanche a été précédé par une vague d'arrestations, en août, dans les rangs de certains groupes d'opposition chiites.

Le pouvoir a également pris pour cible les blogueurs et les défenseurs des droits de l'homme.

La semaine prochaine, 23 hommes inculpés de complot en vue de renverser le système politique comparaîtront ainsi pour la première fois devant un tribunal.

Selon lui, les plaintes émanent principalement des gouvernorats du nord et du centre, des bastions chiites.

L'Express
 
Retour
Haut