L’Égypte déclare victoire contre le paludisme : un succès sanitaire historique

Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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La lutte contre le paludisme en Égypte vient de franchir une étape décisive. Le dimanche 20 octobre, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé l’éradication complète de cette maladie dans le pays, un exploit salué comme « véritablement historique ». Cette certification couronne près d’un siècle d’efforts pour mettre fin à une infection aussi ancienne que la civilisation égyptienne elle-même.

Un siècle de lutte contre un fléau millénaire


Le paludisme, qui sévissait depuis des millénaires en Égypte, affectait les populations et marquait profondément la santé publique. Cette maladie, responsable de nombreux décès et ravages, remonte à l’époque des pharaons et témoigne de sa persistance à travers les époques. L’annonce de l’OMS fait ainsi de l’Égypte le dernier pays à ajouter le paludisme à son passé, et non à son avenir, selon les mots de Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS.

L’OMS ne certifie un pays exempt de paludisme qu’après une vérification rigoureuse, incluant l’interruption de la transmission du parasite pendant au moins trois ans. Cette reconnaissance souligne les efforts constants de l’Égypte, mobilisant campagnes de prévention, sensibilisation et traitement dans les régions touchées. Cette réussite illustre non seulement l’engagement gouvernemental, mais également celui du peuple égyptien dans cette lutte collective.

L’Égypte rejoint désormais la liste des 44 pays et territoires ayant réussi à éradiquer le paludisme. Cette victoire marque une avancée importante pour l’OMS, dont le but reste de réduire l’impact de cette maladie mortelle sur l’ensemble du continent africain et au-delà. Avec l’éradication dans un pays de l’Afrique du Nord, l’objectif de réduction du paludisme en Afrique se rapproche un peu plus.

Les défis et efforts à l’origine de cette victoire

Outre l’arrêt de la transmission, le maintien de l’éradication est une condition essentielle pour recevoir cette certification de l’OMS. L’Égypte a démontré sa capacité à empêcher toute reprise de la transmission, une preuve de la robustesse de son système de surveillance sanitaire. L’exemple égyptien pourrait inspirer d’autres pays africains dans leur propre lutte contre le paludisme.

La sensibilisation des populations à travers des campagnes de santé publique a joué un rôle clé. En sensibilisant les citoyens aux risques et en leur fournissant des outils pour se protéger, l’Égypte a pu mobiliser l’ensemble de la population dans un effort national. De nombreuses initiatives locales ont permis d’informer sur les comportements à adopter, les traitements disponibles et l’importance des moustiquaires, réduisant ainsi considérablement les vecteurs de la maladie.

Le progrès médical et technologique a considérablement renforcé les moyens de prévention et de traitement. L’Égypte a pu bénéficier de nouveaux traitements, de la surveillance renforcée et de l’utilisation de techniques modernes pour détecter et éliminer le paludisme. L’accès aux technologies de dépistage et la formation des équipes de santé locale ont contribué de façon décisive à éliminer la maladie.

Vers une Afrique sans paludisme

Bien que l’Égypte ait atteint cet objectif, le paludisme reste une urgence de santé publique en Afrique, où 95 % des 600 000 décès annuels se produisent. En Afrique subsaharienne, la maladie continue de toucher des millions de personnes chaque année, en dépit des efforts nationaux et internationaux pour la combattre. L’OMS souligne que la victoire de l’Égypte est une lueur d’espoir pour les autres nations africaines encore lourdement affectées.

L’Égypte pourrait devenir un modèle pour d’autres pays en Afrique du Nord et subsaharienne, en montrant qu’une éradication est possible même dans les régions les plus endémiques. En tirant parti de l’expérience égyptienne, des pays comme le Nigeria, la République démocratique du Congo ou le Mozambique pourraient accélérer leurs propres programmes anti-paludiques, grâce à des partenariats renforcés avec l’OMS.

Cette victoire en Égypte renforce l’objectif ultime de l’OMS : éradiquer le paludisme d’ici les prochaines décennies. Avec les avancées dans la recherche sur les vaccins et les traitements, et en mettant à profit les technologies émergentes, la fin du paludisme semble plus atteignable que jamais. L’histoire de l’Égypte montre qu’avec des moyens, une organisation collective et une volonté politique, ce fléau millénaire peut être éradiqué.

 
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