Ad0nis
Il n'y a rien à dire...
"L'Egypte ne néglige pas la menace qui pèse sur les coptes"
Après l'attentat qui a fait 21 morts vendredi 31 décembre devant l'église des Saints à Alexandrie, un sentiment de révolte anime la communauté des coptes d'Egypte. Manifestant dans la rue au lendemain de l'attaque, certains accusent le gouvernement égyptien de laxisme face aux menaces dont ils font l'objet. Jean-Noël Ferrié, docteur en sciences politiques et directeur de recherche au CNRS, revient sur la situation des coptes d'Egypte et le contexte politique de cet attentat. Spécialiste du monde musulman, Jean-Noël Ferrié est auteur notamment de L'Egypte entre démocratie et islamisme. Le système Moubarak à l'heure de la succession, aux éditions Autrement-CERI en 2008.
Au lendemain des attentats, la communauté copte a réagi de manière très vive à l'égard du gouvernement et du président Moubarak, l'accusant notamment de négliger les menaces dont elle fait l'objet. Comment expliquer ces réactions ?
Il faut noter que cette réaction est celle d'une partie des coptes seulement : elle n'est pas, par exemple, partagée par l'establishment copte et notamment le pape Chenouda III [primat de l'Église copte orthodoxe] qui a eu une réaction plutôt modérée c'est un légitimiste qui soutient systématiquement le président Hosni Moubarak. Il y a chez les coptes un syndrome minoritaire. Une partie se sent mal-aimée, et réagit de manière particulièrement vive lorsqu'il y a un incident, et d'autant plus lorsqu'il est, comme celui-ci, tragique.
Mais ce serait une erreur de dire que les autorités égyptiennes négligent la menace qui pèse sur les coptes et la menace terroriste en général : le gouvernement est au contraire très attentif à la lutte contre le terrorisme et à ce qui peut arriver aux coptes, car c'est l'unité et l'image de l'Egypte qui est menacée. Pour l'Egypte, qui dépend énormément du tourisme, le terrorisme est une inquiétude extrême. Cependant, il est également vrai que les autorités sont très soucieuses de ne pas encourager les revendications minoritaires coptes, et à chaque fois que cette communauté est frappée, le gouvernement met immédiatement en avant l'unité nationale plutôt que la situation de la communauté.
Après l'attentat qui a fait 21 morts vendredi 31 décembre devant l'église des Saints à Alexandrie, un sentiment de révolte anime la communauté des coptes d'Egypte. Manifestant dans la rue au lendemain de l'attaque, certains accusent le gouvernement égyptien de laxisme face aux menaces dont ils font l'objet. Jean-Noël Ferrié, docteur en sciences politiques et directeur de recherche au CNRS, revient sur la situation des coptes d'Egypte et le contexte politique de cet attentat. Spécialiste du monde musulman, Jean-Noël Ferrié est auteur notamment de L'Egypte entre démocratie et islamisme. Le système Moubarak à l'heure de la succession, aux éditions Autrement-CERI en 2008.
Au lendemain des attentats, la communauté copte a réagi de manière très vive à l'égard du gouvernement et du président Moubarak, l'accusant notamment de négliger les menaces dont elle fait l'objet. Comment expliquer ces réactions ?
Il faut noter que cette réaction est celle d'une partie des coptes seulement : elle n'est pas, par exemple, partagée par l'establishment copte et notamment le pape Chenouda III [primat de l'Église copte orthodoxe] qui a eu une réaction plutôt modérée c'est un légitimiste qui soutient systématiquement le président Hosni Moubarak. Il y a chez les coptes un syndrome minoritaire. Une partie se sent mal-aimée, et réagit de manière particulièrement vive lorsqu'il y a un incident, et d'autant plus lorsqu'il est, comme celui-ci, tragique.
Mais ce serait une erreur de dire que les autorités égyptiennes négligent la menace qui pèse sur les coptes et la menace terroriste en général : le gouvernement est au contraire très attentif à la lutte contre le terrorisme et à ce qui peut arriver aux coptes, car c'est l'unité et l'image de l'Egypte qui est menacée. Pour l'Egypte, qui dépend énormément du tourisme, le terrorisme est une inquiétude extrême. Cependant, il est également vrai que les autorités sont très soucieuses de ne pas encourager les revendications minoritaires coptes, et à chaque fois que cette communauté est frappée, le gouvernement met immédiatement en avant l'unité nationale plutôt que la situation de la communauté.