Leïla Trabelsi, la «sorcière» mal aimée

Mais que devient Leïla Ben Ali, née Trabelsi? Il y a quelques jours, une rumeur a circulé dans toute la Tunisie: selon le site Tunivisions (le magazine people des Tunisiens), l’ex-Première dame aurait récemment tenté de mettre fin à ses jours en avalant du poison.

Admise à l’hôpital privé de la ville d’Abha (capitale en altitude de la province d’Asir, en Arabie saoudite), ses jours ne seraient pas en danger comme semble le regretter le site, qui déplore que la potion ingurgitée n’était «malheureusement (sic) pas meurtrière»…

Il est très difficile de vérifier cette information, tant les autorités saoudiennes refusent de communiquer à propos de l’ancien couple présidentiel. A ce jour, Ryad n’a même pas daigné répondre officiellement à la demande d’extradition formulée par les autorités tunisiennes et nombre de Tunisiens craignent que Ben Ali et sa femme n’échappent à la justice de leur pays.

Pour autant, les langues se délient en Tunisie et chaque jour apporte son lot de révélations. C’est ainsi que le tout-Tunis parle beaucoup du livre de Lofti Ben Chrouda, un ancien majordome au palais présidentiel qui a passé vingt ans au service de Leïla Trabelsi.

Paru le 9 juin dernier aux éditions Michel Lafon, Dans l’ombre de la reine, écrit en collaboration avec Isabelle Soares Boumala, professeur de lettres et journaliste en Tunisie, est en vente dans nombre de librairies du pays —ce qui en soi est une révolution, quand on sait ce qu’a été l’emprise de la censure jusqu’à la chute de Ben Ali en janvier 2011. Et son contenu n’est rien de moins que sidérant.
La sorcière

Dès les premières pages, on y apprend ainsi que «Madame la présidente» —expression utilisée par la presse tunisienne jusqu’à ce qu’éclatent les premières émeutes en décembre 2010— avait recours à la sorcellerie et à la magie noire à la fois pour protéger son mari, mais aussi pour garder le contrôle sur lui. N’hésitant pas à sacrifier des caméléons, elle fera aussi appel à de nombreux devins, mages et autres diseuses de bonne aventure venus des quatre coins de l’Afrique, et notamment du Maroc, du Sénégal et du Mali ainsi que de l’intérieur du pays.

«Cela ne m’étonne pas. Elle n’est pas la seule à verser dans ce genre de pratiques. Nombre de femmes de la bourgeoisie tunisienne y ont recours», explique à SlateAfrique un universitaire franco-tunisien, qui estime que la pratique de la sorcellerie dans les milieux aisés et soi-disant cultivés en Tunisie mériterait une véritable enquête sociologique.

On relèvera au passage que le recours supposé à la magie noire pourrait valoir de sérieux ennuis à Leïla Trabelsi, quand on sait que le royaume wahhabite où elle s’est réfugiée n’a pas l’habitude de plaisanter avec ce genre de pratique formellement prohibé par l’islam.
La cruelle

La suite ici http://www.slateafrique.com/21355/tunisie-leila-trabelsi-la-sorciere
 
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