L'emir abd-el-kader tariqa soufie qadiriyya

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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La formation:

Abd-El-Kader est né à la Guetna près de Mascara en 1808, élevé dans la zaouïa paternelle dirigée par si Mahieddine, il reçoit une éducation solide qu 'il complète auprès des maîtres éminents à Arzew et à Oran. Il apprend les sciences réligieuses,la littérature arabe, l'histoire, la philosophie, les mathématiques, l'astronomie, la médecine... Platon et Aristote, AI-Ghazâli, Ibn Rushd et Ibn Khaldûn lui sont familiers, comme en témoignent ses écrits. Toute Sa vie, il étudie et développe sa culture.

Le pèlerinage:
Il effectue le pèlerinage à la Mecque avec son père en 1826 et prend contact avec l'orient. Les pèlerins se rendent ensuite à Baghdad pour visiter le tombeau de Sidi Adelkader Djilâni, fondateur de la confrérie al-Qàdiriyya à laquelle se rattache la zaouïa de la Guetna. Ils échappent ainsi aux menaces du bey d'Oran qui a pris ombrage de l'autorité spirituelle de Si Mahieddine et de son fils en Oranie.

L'engagement et la guerre:
Après la prise d'Alger en 1830, Si Mahieddine et le jeune Abd-El-Kader participent à la résistance populaire, Abd-El-Kader se distingue par son courage et son intelligence. Les tribus de l'ouest se réunissent et veulent choisir un chef pour détendre le pays. Si Mahieddine , sollicité, s'excuse en raison de son âge et propose son fils Abd-EI-Kader qui fait l'unanimité, il est investi en qualité d'Emir par une grande assemblée réunie près de Mascara, le 21 novembre1832. L'Emir s'engage à diriger la guerre contre l'occupation étrangère, il organise l'Etat national, constitue le gouvernement, désigne les Khalifas pour administrer les provinces, mobilise les combattants, crée une armée régulière! lève les impôts et rend la justice. Il signe le traité Desmichels avec le général d'Oran le 24 février 1834, ce traité reconnaît son autorité sur l'Ouest et le Chelf. Ratifié par le Gouvernement français, il est mal appliqué. Insaisissable, l'Emir se montre partout et nulle part, son infanterie et Sa cavalerie sont mobiles et efficaces.

La prison et l'exil :
L'engagement français n'est pas respecté. L'Emir est conduit à Toulon, puis à Pau et Amboise. Il est considéré comme prisonnier d'état jusqu'à octobre 1852, date à laquelle Napoléon III vient enfin le libérer. Il s'embarque pour la Turquie et s'installe à Brousse, puis se fixe définitivement à Damas où il reçoit un accueil triomphal. En dehors de quelques voyages et d'un nouveau pèlerinage, il ne quitte plus la Syrie et consacre son temps à la méditation, à la prière, à l'enseignement et aux oeuvres de bienfaisance. En 1860, les émeutes de Damas lui fournissent l'occasion de s'illustrer comme un personnage hors série. Il sauve des milliers de chrétiens du massacre et fait reculer les émeutiers. Plusieurs chefs d'Etat lui adressent des félicitations et des décorations, notamment ceux d'Angleterre, de Russie, de France... Célèbre et honoré, il s'éteint à Damas le, 26 mai 1883. Une foule considérable assiste à ses funéra

L'œuvre écrite :
L'Emir a beaucoup écrit. On peut citer notamment :
1-Dhikrâ al-âqiI, traduit en 1856, puis de nouveau en 1977 cette seconde traduction de R. KhawAm porte le titre de 'lettre aux français' ( réedit. Rahma. Alger). L'Emir y fait preuve d'une grande culture.
2 - AI-miqràdh aI-hâdd (réed. Rahma. Alger). Il s'agit d'une réfutation de ceux
qui s'attaquent àl'islam.
3 - AI-Sayra aI-dhàtiyya (autobiographie), éditée à Alger (Dar-al-Umma)
4 - AI-mawâqif (médiations mystiques) édit, de Damas et d'Alger (ENAG. 1996) 3 volumes.

http://www.el-mouradia.dz/francais/algerie/portrait/archives/emir.htm
 
Ne demandez jamais quelle est l’origine d’un homme ; interrogez plutôt sa vie, son courage, ses qualités et vous saurez ce qu’il est. Si l’eau puisée dans une rivière est saine, agréable et douce, c’est qu’elle vient d’une source pure.


Le savant est l'homme par lequel s'opère facilement la distinction entre la franchise et le mensonge dans les paroles, entre la vérité et l'erreur dans les convictions entre la beauté et la laideur dans les actes.

Je suis Dieu, je suis créature
Je suis Dieu, je suis créature; je suis Seigneur, je suis serviteur
Je suis le Trône et la natte qu’on piétine; je suis l’enfer et je suis l’éternité bien heureuse
Je suis l’eau, je suis le feu; je suis l’air et la terre
Je suis le « combien » et le « comment »; je suis la présence et l’absence
Je suis l’essence et l’attribut; je suis la proximité et l’éloignement
Tout être est mon être; je suis le Seul, je suis l’Unique.


Emir Abdelkader
 
"Dieu m'a ravi à mon "moi"..."

Dieu m'a ravi à mon "moi" [illusoire] et m'a rapproché de mon "moi" [réel] et la disparition de la terre a entraîné celle du ciel'. Le tout et la partie se sont confondus. La verticale (tûn et l'horizontale ('ard) se sont anéanties. L'oeuvre surérogatoire a fait retour à l'œuvre obligatoire, et les couleurs sont revenues à la pure blancheur primordiale. Le voyage a atteint son terme et ce qui est autre que Lui a cessé d'exister. Toute attribution (idâfât), tout aspect (i'tibârcit), toute relation (nisab) étant abolis, l'état originel est rétabli. "Aujourd'hui, J'abaisse vos lignages, et J'élève le Miens !"

Puis me fut dite la parole de Hallàj, avec cette différence qu'il la prononça lui-même alors qu'elle fut prononcée pour moi sans que je l'exprime moi-même. Cette parole, en connaissent le sens et l'acceptent ceux qui en sont dignes ; en ignorent le sens et la rejettent ceux chez qui l'ignorance l'emporte.
 
« Qu’a donc perdu celui qui T’a trouvé? »

« Et si vous êtes patients- certes cela (huwa) est meilleur (khayr) pour ceux qui sont capables d’être patients »
(Cor. 16: 126).

Dans ce verset, Allah console Ses serviteurs patients dans les épreuves en annonçant qu’il est Lui-même le substitut et le remplaçant de ce qu’ils ont perdu et qui agréait à leurs dispositions naturelles. Être patient consiste en effet à contraindre l’âme à accepter ce qui lui répugne; et elle éprouve de l’aversion pour tout ce qui n’est pas en accord avec sa prédisposition dans l’instant présent, même si elle sait que cela sera un bien pour elle par la suite. La douleur psychique (nafsani) et naturelle que les âmes ressentent lorsqu’elles sont ainsi contraintes ne peut être repoussée que si un état spirituel puissant et dominateur s’empare d’elle et leur fait oublier ce qui cause leurs souffrances et ce qui leur aurait donné du plaisir. C’est parce que l’homme ne peut, de lui-même, échapper à cette douleur que les plus grands saints ont pleuré, gémi, soupiré, demandé secours et prié que ces souffrances leur soient épargnées. Il n’en va pas de même pour la souffrance spirituelle (ruhani), que l’homme est capable de repousser. Aussi voit-on les saints se réjouir intérieurement, heureux, satisfaits, sûrs que ce qu’Allah a choisi pour eux est ce qu’il y a de meilleur, tranquilles devant la souffrance [spirituelle] qui les atteint. Aucune chose n’est déplaisante et mauvaise par essence, mais seulement par rapport aux « réceptacles » et aux prédispositions des corps physiques. Si l’on considère à présent les êtres sous le rapport de leurs réalités métaphysiques (al-haqa’iq al-ghaybiyya), tout ce qui leur advient leur convient. Plus encore: rien ne leur advient qui ne soit exigé par leur nature essentielle.

Allah a donc annoncé à ceux qui supportent avec patience la perte de ce qui leur est agréable – santé, richesse, grandeur, sécurité, possessions et enfants – que « Lui » [car tel est le sens propre du pronom huwa rendu plus haut par « cela » conformément à la manière dont ce verset est habituellement compris] est meilleur (khayr) pour eux que ce qu’ils ont perdu: car ceux-là savent que « Lui » [qui est le Nom de l’Essence suprême absolument inconditionnée] est leur Réalité inséparable et leur refuge nécessaire, et que les choses agréables qu’ils ont perdues étaient de pures illusions (umur wahmiyya khayaliya).

Allah – qu’II soit exalté ! – a employé ici le terme lahuwa, « certes Lui »; or le huwa est la Réalité insaisissable, inconnaissable, qui ne peut être nommée ou décrite. Il est le Principe non manifesté de toute manifestation, la Réalité de toute réalité. Il ne cesse ni ne se transforme, ne part ni ne change. Huwa n’est pas employé ici comme pronom de la troisième personne – la personne absente -grammaticalement corrélative d’une première personne – celle qui parle – et d’une deuxième – celle à qui l’on parle [ce qui impliquerait une multiplicité que transcende infiniment le huwamétaphysique]. Allah n’a pas dit: la-ana, « certes Moi », car le pronom ana a un caractère déterminateur puisqu’il implique la présence. Or tout ce qui est déterminé est par là même limité.

Quant au terme « meilleur » (khayr), c’est [grammaticalement] un élatif qui suppose donc comparaison entre deux termes qui ont entre eux quelque chose de commun. Certes, rien de commun et aucune comparaison ne sont concevables ici: mais Dieu parle à Ses serviteurs le langage qu’ils connaissent et les conduit par les chemins qui leur sont familiers. Sinon, qu’y a-t-il de commun entre l’être et le néant ? Et comment comparer la réalité et l’illusion?
Celui qui a trouvé Allah n’a rien perdu; et celui qui a perdu Allah n’a rien trouvé. C’est ce qu’on lit dans les oraisons de Ibn ‘Ata Allah.

« Qu’a donc trouvé celui qui T’a perdu?
Et qu’a donc perdu celui qui T’a trouvé ? »

Kitab Al Mawaqif
 
De la docte ignorance
"Et ils n'ont pas mesuré Allah à sa juste mesure"
(Coran 6: 91)


Ce verset signifie: ils n'ont pas proclamé la Grandeur de Dieu comme il conviendrait, selon ce qu'exige Son essence et ce qui est dû à Sa majesté; et cela leur est d'ailleurs impossible: il n'est pas au pouvoir de l'être contingent d'y parvenir; sa prédisposition essentielle (isti'dad) ne le lui permet pas.

Le pronom de la troisième personne du pluriel dans "Et ils n'ont pas mesuré" englobe tous les anges, les Esprits éperdus d'amours et, en dessous d'eux, les djinns et les hommes, y compris les Envoyés, les prophètes et les saints. Plus encore: il englobe jusqu'à l'intellect premier, l'Esprit de sainteté, qui est le premier des êtres créés et le plus proche des Rapprochés.

En effet, celui qui proclame la grandeur le fait à la mesure de la connaissance qu'il a de celui dont il proclame la grandeur. Or aucun être créé - qu'il soit de ceux dont les connaissances sont le fruit de la raison ou de ceux dont les connaissances proviennent des théophanies- ne connaît véritablement Allah, c'est-à-dire ne Le connaît tel qu'Il Se connaît Lui-même. Comment l'être fini pourrait-il connaître Celui qui est exempt de toute relation ou limitation? La plus savante des créatures au sujet d'Allah (i.e. le Prophète), elle-même, ne dit-elle pas: "Gloire à Toi ! Nous ne Te connaissons pas comme il conviendrait de Te connaître. Aucune louange ne T'embrasse. Tu es tel que Tu T'es loué Toi-même et ce qui est en Toi est hors d'atteinte de moi.''

Toutes les espèces de l'univers Le glorifient, et chacune affirme Sa transcendance à l'égard de ce que les autres professent à Son sujet: ce que l'un affirme, c'est précisément ce que nie l'autre. Cela vient de ce que tous sont voilés, quel que soit le degré qu'ils aient atteint. Celui qui professe la pure transcendance est voilé, celui qui professe la pure immanence est voilé, et voilé aussi celui qui professe les deux à la fois. Celui qui professe qu'II est absolu est voilé, et de même celui qui Lui attribue des limitations, et de même encore celui qui nie et ceci et cela. Quiconque Lui assigne un statut est voilé, dans une mesure que déterminent son rang et sa place auprès de Dieu: car il y a autant de voiles différents que de voilés. Et qu'on n'objecte pas que ce que je viens de dire est aussi une manière de Lui assigner un statut, car je répondrai que ce que j'ai dit ne procède pas de moi. C'est Lui-même qui l'a affirmé en disant: "Et leur science ne L'embrasse pas" (Cor. 20: 110); "Et Allah vous met en garde contre Lui-même" (Cor. 3: 28), nous dispensant par là de chercher à atteindre ce qui est inaccessible. Ses Envoyés nous ont dit la même chose. Lorsqu'il s'agit de l'Essence d'Allah, l'univers entier est stupide. Il n'est pas jusqu'au Plérôme suprême (al-mala' al-a'la) qui ne soit en quête de Lui. Or on ne cherche que ce qui est absent là où on le cherche!

Cette quête n'a pas de terme; la connaissance de Dieu n'a pas de terme. Il ne peut être connu: n'est connaissable que ce qui procède de Lui, en tant qu'effet de Ses noms, non Son ipseité. C'est pourquoi l'ordre suivant fut donné à celui-là même qui, pourtant, détient la science des Premiers et des Derniers (i.e. le Prophète): "Dis: Seigneur, augmente-moi en science!" (Cor. 20: 114). Et il ne cesse de le dire, en tout état, toute station, tout degré, en ce monde, dans le monde intermédiaire et dans l'au-delà.

Cela étant, ce qui s'impose à nous, c'est de nous attacher fermement à la voie de la foi, d'accomplir les oeuvres prescrites et de suivre l'exemple de celui qui nous a apporté la Loi. Ce qu il a dit, nous le disons aussi, pour nous conformer à son exemple et comme simple interprète de sa parole- car c'est lui qui le dit, et non nous. Et ce qu'il a tu, nous le taisons- tout en appliquant la législation sacrée et les peines légales, et en attendant la mort.

Mawqif 359.
 
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