Les 7 degrès spirituels - al hakim at-tirmidhî

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
L'auteur de ce livre est Abu Abdallah Mohamed ibn al Hasan ibn Bichr al Hakîm At-Tirmidhî.

Né dans la ville de Tirmidh au nord de l'Iran au début du troisième siècle de l'hégire (neuvième de l'ère chrétienne) dans la période du " salaf ".

Sa famille était d'origine Arabe, son père était un traditioniste (Muhadîth), sa mère et sa grand-mère étaient des femmes lettrées.

Al Hakim at-Tirmidhî est un personnage classé parmi les grands savants de l'islam il fut un maître incontesté de la spiritualité musulmane, la richesse de ses écrits et leur diversité témoigne de cela.

On lui trouve des écrits sur la science des hadîths, l'exégèse du Coran, les sciences de la voie et de la sagesse. Et son livre le plus originale fut « Khatm al Awliyyâ’» ( le Sceau de la sainteté).


II. Introduction - Sur le livre

Un disciple ayant pris la ferme décision de cheminer vers Allah - Exalté soit-Il -, demanda à son maître, Tirmidhî, de lui décrire les stations incontournables par lesquelles tout itinérant vers la proximité d'Allah doit passer.

Le maître répond à son disciple en lui composant la présente étude. En s'appuyant sur le Coran et la Tradition Prophétique il dresse les premiers chemins qui mènent à la station clef qui est celle du «repentir», une plate forme sans laquelle toute évolution vers les hauteurs spirituelles est compromise. Une fois la réalité de cette station décrite ainsi que les résultats de sa réalisation, l'auteur enchaîne vers d'autres stations, telles celle de l'ascétisme puis celle du combat du nafs, de l'amour d'Allah, de la rupture avec les passions, de la crainte révérencielle et finit par la station de la proximité.

Tirmidhî parle de sept stations (demeures), alors que d'autres auteurs Musulmans ont dénombré neuf stations comme Al-Ghazali. D'autre encore ont dénombré cent demeures comme Al Harawi al Ansâri etc.

Mais en réalité ces multitudes de demeures sont des développements de ces sept demeures principales, comme ces sept demeures sont elles-mêmes un développement de la station (demeure) primordiale que doit emprunter impérativement tout aspirant à la proximité Divine, qui est celle de la soumission à Allah ( Islam ) religion des prophètes depuis Abraham jusqu'à Muhammad - que la Paix et le Salut soient sur lui - ainsi qu'a tous ces frères prophètes.

Le titre original du livre est : Manâzil al `ibâd mina L'ibâda (lit. Les demeures des serviteurs dans l'adoration de Dieu).

Pour mieux représenter le contenu du livre nous avons choisi ce titre : Les sept degrés spirituels dans le chemin vers Dieu.
 
La demeure de la repentance : At-tawba

Allah a des serviteurs qu'Il a regardé avec l'Oeil de la miséricorde pour les combler par la repentance (al-tawba) et ouvrir les yeux de leurs cœurs. Ainsi ils se sont représentés la laideur des désobéissances contenues dans leurs poitrines à ce point qu'ils ont pu constater le mauvais traitement qu'ils ont réservé à Allah - Exalté soit-Il -. C'est ainsi qu'est dévoilée à eux la mauvaise issue qui attend les pécheurs.

Ils ont donc pris la résolution de s'arracher à la désobéissance. Et Allah a renfoncé leur résolution et leur a accordé la réussite. Ainsi, chaque fois qu'ils quittent une désobéissance, ils polissent leur cœurs de l'empreinte de cette sédition et de sa noirceur, ceci conformément à la Parole de l'Envoyé d'Allah - qu'Allah lui accorde la Grâce et la Paix - : « Lorsque le serviteur commet un péché un point noir s'imprime dans son cœur. Puis lorsqu'il se repent et s'arrache (à son péché) son cœur sera poli ».

Ensuite, une fois qu'ils se sont rendus maître dans le domaine de la repentance en s'arrachant à tous les péchés auxquels ils s'adonnaient, en rattrapant ce qu'ils ont raté dans les jours passés et en s'améliorant progressivement grâce au déploiement du maximum de leur effort et de leur énergie, à travers la restitution des injustices et leur réparation auprès de leurs victimes, l'évitement de ce qu'ils ont négligé en matière de prescriptions et d'obligations en les reprenant et en les complétant jusqu'à ce qu'ils atteignent un niveau où rien du passé et de ce qu'ils ont commis n'effleure leurs cœurs et ne leur fait penser qu'ils ont outrepassé les droits qu'Allah - Exalté soit-Il - l'Un a prescrits et leur a imposés dans la mesure de leur possible, ceux donc qui ont maîtrisé tout cela, méritent le nom de repentants (al-tâ'ibîn) et celui de gens qui possèdent la crainte révérencielle (al-muttaqîn).

Ceci constitue la demeure la plus inférieure de ceux qui aspirent à Allah - Exalté soit-Il - et qui cheminent vers Lui. Ainsi leurs cœurs deviennent attentifs au commandement divin et au frein (la conscience morale) qui commande leurs cœurs, de sorte qu'ils s'exécutent chaque fois qu'ils reçoivent un ordre et qu'ils obéissent chaque fois qu'ils sont interpellés.

Il s'agit là d'un exhortation de la part d'Allah - Exalté soit-Il - dans le cœur de chaque croyant. En effet, ceci nous est rapporté par l'Envoyé d'Allah - qu'Allah lui accorde la Grâce et la Paix - qui est le témoin véridique d'Allah - Exalté soit-Il -.

N'entends-tu pas ce à quoi l'Envoyé d'Allah - qu'Allah lui accorde la Grâce et la Paix - fait allusion quand le questionneur l'a interrogé sur le bien et le mal et qu'il a répondu en disant : « Le bien c'est ce à quoi le cœur se fie tranquillement et le mal c'est ce qui s'imprime dans ta poitrine et inspire l'hésitation ».

Donc ces repentants se sont purifiés des péchés et ils ont mérité l'amour :

« Allah aime les repentants qui reviennent sans cesse vers Lui ; Il aime ceux qui se purifient »
Sourate 2. La Vache verset 222.

S'agissant du domaine de la demeure de la repentance, il est illustré par la Parole divine :

« Et repentez-vous tous devant Allah, Ô croyants. Peut-être serez-vous gagnants ? (tuflihûn) »
Sourate 24 : " La Lumière " verset 31.


Or le falâh (le succès et la réussite) c'est la délivrance et le salut. Ainsi Allah - Exalté soit-Il - a promis la réussite pour la repentance. Et la réussite représente le besoin du croyant auprès d'Allah - Exalté soit-Il -.

Quant à mon expression du début du livre : « Dieu les a regardés avec l’Oeil de la miséricorde pour les combler par la repentance et ouvrir les yeux de leurs cœurs, elle est illustrée par la Parole divine suivante :

« Lorsque ceux qui croient en Nos signes viennent à toi, dis-leur: Salut sur vous ! Votre Seigneur S'est prescrit à Lui-même la miséricorde. Que celui d'entre vous qui commet le mal par ignorance et qui, ensuite, s'en repent et s'amende sache qu'Allah est Celui qui pardonne et qu'Il est Miséricordieux »
Sourate 6. " Les Bestiaux " verset 54.

Il a promis ici le pardon et la miséricorde. Quant à ma description des dispositions de la repentance et du soutien divin aux repentants, elle est attestée par la Parole divine suivant :

« Il est revenu vers les trois hommes qui étaient restés à l'arrière, si bien que, toute vaste qu'elle fût, la terre leur paraissait exigüe; ils se sentaient à l'étroit; ils pensaient qu'il n'existe aucun refuge contre Allah en dehors de Lui. Il est ensuite revenu vers eux, afin qu'ils reviennent vers Lui. Allah est Celui qui revient sans cesse vers le pécheur repentant; Il est miséricordieux. Ô vous qui croyez ! Craignez Allah et restez avec ceux qui sont sincères »
Sourate 9 : " Le repentir " verset 118 - 119.
 
A vrai dire ces sept demeures (spirituelles) figurent dans le verset du rachat. Allah - Exalté soit-Il - sait qu'il y a parmi Ses serviteurs celui dont sa propre âme et tout ce qu'il possède sont constamment devant ses yeux et dont son cœur s'est détourné de son Seigneur, car son âme et son attachement au bas monde ont totalement dominé son coeur. Allah - Exalté soit-Il - sait également que ce serviteur ne s'en tiendra à Son Ordre que s'Il l'y incite. Car son âme n'a abandonné et négligé le commandement d'Allah que parce qu'elle s'est tournée vers ses désirs et ses plaisirs et qu'elle déteste les quitter lorsque le commandement d'Allah l'exige.

Voilà pourquoi Allah - Exalté soit-Il - l'a incité en instituant pour elle le Paradis comme un prix et une compensation de l'abandon de son désir pour qu'elle comprennent bien qu'il y a une certaine disparité entre les deux plaisirs et les deux désirs, de sorte que ce serviteur se laisse conduire vers l'Ordre d'Allah dans l'espoir d'obtenir ce plaisir permanent et ce désir incessant. Donc Allah - Exalté soit-Il - a acheté aux croyants leurs personnes et leurs biens en leur proposant un échange. Ensuite Il a dit :

« Qui donc tient son engagement mieux qu'Allah ? »
Sourate 9 : " Le repentir " verset 111.

Il a beaucoup insisté Lui-même sur cela pour qu'ils se rassurent et fassent preuve de piété. Car il s'agit de ceux qui se rassurent et font preuve de piété. Car il s'agit d'une exigence de ces âmes rachetées. Et comme le règlement du prix implique un petit de loi de Lui l'évocation de la fidélité de Son engagement le confirme auprès d'eux. Ensuite Il a dit :

« Réjouissez-vous de votre échange »
Sourate 9 : " Le repentir " verset 111.


« Réjouissez-vous de votre échange » par lequel Allah réconforte leurs âmes afin qu'ils ne conçoivent plus de regret pour avoir abandonné un désir inférieur et un souhait vil qu'ils ont troqué avec leur Seigneur contre le Paradis sublime et cher en raison de la faiblesse des âmes et de la domination de l'ignorance chez elles et parce qu'Allah - Exalté soit-Il - veut leur accorder la réussite. Ensuite Allah - Exalté soit-Il - a indiqué la nature de cette opération d'achat et de vente en disant :

« Ils combattent dans le chemin d'Allah »
Sourate 9 : " Le repentir " verset 111.

Il faut savoir que tous les actes d'obéissance sont accomplis pour Allah - Exalté soit-Il - et dans Son chemin. Donc ils combattent intérieurement leurs désirs et leurs passions comme ils combattent leurs ennemis de l'extérieur en tirant, en piquant, en frappant, en menant la guerre et en se retranchant pour tuer et se faire tuer.

Le combat intérieur signifie qu'ils tuent leurs désirs grâce aux exercices spirituels et au sevrage par rapport aux plaisirs. Et Allah - Exalté soit-Il - les comble en tuant tout cela en eux.

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https://www.souk-ul-muslim.fr/educa...res-spirituels-dans-le-chemin-vers-dieu-.html
 
salam
Le soufisme est la science par laquelle on connaît les modalités du voyage vers le Roi des rois, c’est aussi la purification intérieure des vices et l’embellissement intérieur par toutes les vertus ; ou l’effacement de la créature, qu’elle soit éperdue dans la vision (shuhûd) de la Vérité (Dieu ; Al-Haqq), ou qu’il y ait retour vers le monde manifesté (al-athar) ; son début est science, son milieu action et sa fin don (de la part de Dieu ) : (IBN ‘AJÎBA Al-Hasanî Almaghribî)
Terminologies des saints :
Les stations qui caractérisent les Shuyukh (maîtres) : (à savoir qu’un maître d’éducation « Sheikh attarbiya » peut être dans toutes ces stations mais il doit nécessairement être un pôle (unique pour une époque) et que le Ghawth (le secours) est au dessus de toutes ces stations et est unique).
Les vertueux (Sâlihûn) : sont ceux dont les actions extérieures sont sans défaut et dont les états intérieurs sont marqués de droiture
Les saints (Awliyâ) sont ceux qui connaissent Dieu par vue directe(‘Iyân). Le nom Wali est dérivé de waly qui signifie « la proximité » (Alqurb). Ils sont en outre ceux dont l’obéissance est continuelle, dont la proximité est effective et à qui le Seigneur dispense une aide(madad) permanente.
Les substituts (budalâ) sont ceux qui ont remplacé les vices par les vertus et leurs attributs par ceux de leur Bien-Aimé(Allah) ou (selon la parole du prophète de l’Islam) : ils sont du nombre de quarante et à chaque fois que l’un deux meurt il y a un autre qui naît.
Les chefs de file(Nuqabâ) sont ceux qui ont percé une brèche (naqabû) dans la création (alkawn) et ont émergé vers la vision sans limite du créateur.
Les diligents (nujabaa) sont ceux qui s’avancent (sabiqun)vers Dieu de par leur diligence ; ce sont les zélés, les doués d’entre les aspirants.
Les piquets(awtad) sont enracinés dans la gnose, leur nombre est de quatre, car ils sont en chaque époque comme les piquets marquant les quatre coins de l’univers.
Le pôle (qutb) est celui qui respecte le statut de l’univers et celui du Créateur . Il est unique. Cependant, le même terme sert à désigner ceux qui ont réalisé une station, si bien que l’on trouve à une même époque de multiples « pôle » : pôle des stations, des états et des sciences. On dit qu’un tel est le pôle des sciences , celui des états ou celui des stations, selon que l’une de ces choses se manifeste en lui de façon éminente.
Lorsque l’on veut désigner spécifiquement la station qui est l’apanage d’un seul, on parle du « secours » (al ghawth). Le secours est celui qui dispense l’aide spirituelle (al- madad al-ruhani) aux hiérarchies de saints, au najib, au naqib, aux awtads et aux abdals. Il possède l’imâma, l’héritage, la succession ésotérique. Il est l’esprit de l’univers, autour duquel celui- ci décrit ses révolutions, ce que l’on exprime en disant qu’il est comme la pupille de l’œil. Ne connaît cette station que celui qui a reçu en partage une portion du secret de subsistance par Dieu. On le nomme « le Secours » parce qu’il exerce vis à vis des mondes une action secourable grâce à son ampleur généreuse et à son rang exceptionnel.
Il se reconnaît à certains signes. Le célèbre pôle Abu l-Hassan Al-Shadhili a dit : « Le pôle possède quinze signes distinctifs. Que celui qui prétend les posséder en totalité ou en partie démontre qu’il a reçu l’aide de Miséricorde, l’impeccabilité, la lieutenance, la délégation, l’aide des porteurs du trône céleste ; qu’il montre que la réalité de l’essence englobante(ihala) des qualités ; qu’il montre qu’il a reçu le don de juger et de discerner entre les deux existences, de distinguer le premier du premier ainsi que ce qui en dérive jusqu’à l’extrême limite(du rayonnement épiphanique) et ce dont l’existence(distinctive) est posée au sein de ce rayonnement, de connaître le caractère de ce qui vient avant, de ce qui vient après et de ce qui n’est ni avant ni après ; qu’il montre enfin qu’il a reçu la science du commencement, c’est à dire la science qui englobe toute connaissance et toute chose connue et ce qui s’y rapporte »
 
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