Les cadres s'attendent à une dégradation de leurs conditions de vie

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Vas insigne devotionis
* Dégradation des conditions de travail et du niveau de vie des cadres par Christine Reynaud


Il me semble que se dessine surtout une aggravation de l'asymétrie des relations entre cadres (notamment moyens) et employeurs. La crise conduit les entreprises à durcir l'ensemble des conditions de travail pour sauvegarder la productivité ; la menace du chômage fait accepter par les collaborateurs beaucoup de choses qu'en d'autres temps les managers n'auraient même pas osé tenter de mettre en place. Quand on dit "cadres", beaucoup pensent à une étroite frange privilégiée des salariés ; qui connaît vraiment les conditions de travail et les perspectives à long terme de ces masses de cadres moyens des services (je pense aux développeurs et consultants des SSII) ? Et leurs conditions de vie ? Ces salariés sont souvent tout sauf des privilégiés et leur quotidien risque encore de s'aggraver fortement.


* La délocalisation des cadres accentue la crise sur le long terme par lerudy


Que d'années sombres en perspective et même dans les secteurs informatiques qui, selon les études, devraient mieux résister à cette crise.

De mon côté (secteur informatique théoriquement plus résistant), la crise est belle et bien déjà présente :
- moins de budget pour les projets, donc moins de contacts, donc plus de chômage.
- moins ou pas d'embauche. Certaines SSII ont même gelé les recrutements.

Malgré cela et le message de M. Artero "les employeurs doivent jouer le jeu et utiliser les fonds en France", le nouveau et grand principe des SSII françaises reste "l'off-shorisation" c'est-à-dire la délocalisation de certains jobs dans des pays à faible coût de main d'œuvre (Inde, Maroc…). Je ne vois donc pas d'avenir radieux dans les NTIC car je pense que cette crise va accentuer ce phénomène. La guerre des prix sera de plus en plus dure, en effet quoi de mieux pour rester compétitif que de faire faire au Maroc une tâche dix fois moins chère ? Amis cadres de l'informatique, soyez bilingue et mobile jusqu'en Inde.


* Quelle ambiance ! par Pierre Chapuis


Le stress est quotidien, surtout en PR & Marketing. A chaque tension sur un projet, l'ombre du licenciement pèse... Cela crée une perte de confiance en soi par la peur de s'exprimer librement au risque de froisser quelqu'un de l'équipe ou du management. La productivité s'en ressent obligatoirement. Quelle ambiance !


* Crise de confiance par Mounir


Etant moi-même un jeune cadre en procédure de licenciement économique, je suis plus que réservé à l'idée de voir évoluer le marché de l'emploi rapidement. Néanmoins, il faut chercher des niches présentes dans les secteurs épargnés par la crise. Le gouvernement doit jouer son rôle pour la promotion de l'embauche car un chômage de masse des cadres coûte très cher. Il doit pousser les grands groupes subventionnés à maintenir leur niveau d'embauche et promouvoir la création des entreprises. Il faut que la confiance revienne et il faut taper sur les doigts des agitateurs financiers qui contrôlent l'économie avec l'argent des peuples.


* Le bateau coule ... par Patrice


La crise est bien là comme un sable mouvant qui vous enlise petit à petit jusqu'à la fin ! En effet, dans l'agence d'architecture où je travaille, les CDD ne sont pas renouvelés, les indépendants sont remerciés et moi-même en CDI, je suis en sursis. Le téléphone ne sonne plus, le courrier est restreint et plus de contact clients ! Où sont-ils passés ? Où est l'argent des financiers que Sarkozy nous promet, pour construire des logements, par exemple, dont nous manquons cruellement !
Le licenciement, et puis que faire, le chômage, recherche d'emploi, quel emploi ? pas de travail sur le marché. Il n'y a pas d'argent pour les projets qui sont bien là, à attendre le bon vouloir des banquiers qui ont l'argent mais ne le débloquent pas !


* Catastrophique par Gilles Badaroux


La sombre perspective est déjà tombée, acteur du secteur immobilier j'ai été très rapidement mis au chômage dès le mois d'octobre. La recherche d'un emploi s'avère catastrophique, c'est normal me dit-on, vous avez 51 ans.... Les cabinets de recrutement ne me proposent que l'achat d'une franchise, pas d'emploi pour les seniors, trop cher, trop de savoir qui pourrait nuire à la bonne ambiance de l'entreprise. Aujourd'hui, c'est travaille et tais-toi.


* Les temps sont durs ! par Marie C.


Jeune consultante dans une SSII, je partage le sentiment d'inquiétude grandissant de mes collègues. Les embauches sont gelées, les clients ne renouvellent pas les missions qui se terminent lorsqu'ils peuvent s'en passer, les périodes d'inter-contrat se font de plus en plus longues... le mot d'ordre est simple : s'accrocher à la mission, ne pas tenter de changer d'employeur, laisser tomber pour l'instant les espoirs de se mettre en freelance, en bref courber l'échine en attendant que ça passe. D'autant que l'impression générale dans le milieu est plutôt que ça n'a pas encore vraiment commencé.


* Ne pas être mobile par IFRS2


La mobilité, c'est la richesse. En France, la mobilité est sanctionnée, liquidité immobilière, tracasseries administratives, suspicion des employeurs. Licencié en retour de détachement étranger à 42 ans, j'ai 48 ans et je suis depuis dans la précarité, missions, chômage, missions, car à 42 ans on est trop vieux. La crise, c'est encore plus de fonctionnarisation des positions cadres, pour minimiser le risque, pas de risque, pas de richesse.


* Désormais cela m'est indifférent par Claude E.


Je vais bientôt avoir 56 ans et je travaille dans le secteur automobile (dans la sous-traitance pour être précis). Les conditions de travail sont devenues si mauvaises, le stress si présent que je n'ai plus qu'une envie : que tout ceci s'arrête. Travailler dans ces conditions ne m'intéresse plus. Alors il me vient à espérer que le chômage me rattrape, à 56 ans, ce ne sera plus vraiment la peine de chercher autre chose.


LEMONDE.FR | 13.02.09 | 11h02 • Mis à jour le 13.02.09 | 11h22
 
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