Les chiffres exacts du regroupement familial par nationalité

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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/581048/a-la-recherche-d-une-politique-migratoire.html

A la recherche d’une politique migratoire
Annick Hovine

Mis en ligne le 07/05/2010

Le Centre pour l’égalité des chances regrette qu’on se limite à gérer les ugences. “Il faut être proactif et oser des débats sans tabous”, insiste Edouard Delruelle.
Question à un euro : quelles sont les deux premières nationalités d’immigrants en Belgique en 2007 (derniers chiffres connus) ? Les Albanais ? Les Marocains ? Les Irakiens ? Tout faux ! Ce sont les Français et les Néerlandais, avec respectivement 13 % et 12 % des 93 343 entrées légales qui forment les premiers contingents d’arrivants. L’analyse des flux d’immigration par nationalité montre clairement une européanisation de plus en plus importante des entrées d’étrangers. Ainsi, 62 % des immigrants déclarés (58 345) sont des ressortissants communautaires. Le flux entrant des Polonais est particulièrement remarquable : 9 393 entrées en 2007 (contre 3 481 en 2004, année de l’adhésion).

Les Polonais ont même devancé les Marocains (7 831), qui restent en tête de l’immigration non-européenne, avec un peu plus de 8 % des entrées légales d’étrangers. Les ressortissants des Etats-Unis forment le deuxième groupe de migrants non-européens (2455), soit 2,6 % des entrées, si on rattache la Turquie (3 180, soit 3,4 %) aux pays européens hors Union européenne. L’immigration congolaise (1181) s’est elle vue rattraper par la hausse des entrées en provenance de Chine (1 171) et même largement dépasser par les Indiens (1 640).


Ces quelques chiffres puisés dans le rapport Migration 2009 du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme ont le mérite de renverser quelques idées reçues qui biaisent trop souvent le débat sur la migration.

C’est d’ailleurs un des objectifs du Centre en publiant ce rapport(1) : donner une information correcte au grand public sur un domaine très complexe. Force est de constater qu’en la matière, le monde politique n’œuvre pas véritablement à la lisibilité du débat, qui reste cristallisé sur quelques questions (la régularisation des sans-papiers, la naturalisation, les mariages blancs ). "Il faut dépassionner ce débat et s’atteler à une politique de migration proactive", insiste Edouard Delruelle, directeur francophone du Centre.


Le titre du rapport 2009 du Centre - "Ceci n’est pas une politique migratoire" - le dit en clin d’œil. En 2009, on a surtout géré les urgences : la crise de l’accueil des demandeurs d’asile, avec des centres pleins à ras bords, la réalisation de la régularisation (mais sur une base - une instruction ministérielle - nettement plus bancale qu’une loi), des projets de réformes visant le regroupement familial et la nationalité.

Mais c’est à peu près tout, regrette le Centre. S’il y a une prise de conscience progressive des enjeux migratoires, concrétisée par exemple par un département dédié à la migration et à l’asile, l’action politique ne dépasse pas vraiment la gestion des "stocks".

"Il faut des débats sans tabous sur des questions difficiles, dans une matière où ce que préconisent les experts est justement ce que craint l’opinion publique. Il reste une véritable politique migratoire à construire, qui ne se contente pas de colmater les brèches", ajoute M. Delruelle.
 
D’autant qu’aucun signe ne laisse entrevoir le ralentissement de l’immigration étrangère. Mais quels sont les motifs légaux de migration ? Première observation : la procédure d’asile ne concerne que 10 % de l’immigration légale. Réduire la politique d’immigration à celle de l’asile est donc une grossière erreur.

En 2008, 25 159 visas de longue durée (autorisant un séjour de plus de 3 mois) ont été accordés à des étrangers soumis au régime des visas. La moitié de ces visas concernent des regroupements familiaux incluant l’arrivée d’un conjoint, d’enfant(s) ou d’ascendant(s). Le deuxième motif de délivrance de ce type de visa, c’est la poursuite d’études (23,5 %), suivi de l’emploi (13,7 %).

L’analyse des motifs de délivrance des premiers titres de séjour (autorisations d’au moins trois mois) permettent de donner une image encore plus concrète. Sur les 46 200 permis accordés en 2008 à des ressortissants non-européens, 44 % des titres ont été délivrés pour des raisons liées à la famille. Le second motif est l’activité rémunérée (15,4 % dont près de la moitié est constituée par des travailleurs hautement qualifiés), suivi de près par les études (14,6 % des permis). La protection internationale est un motif de premier séjour pour un peu plus de 8 % des personnes qui ont reçu en 2008 l’autorisation de séjourner au moins trois mois sur le territoire belge.


Parmi les nationalités qui ont reçu le plus de premiers permis de séjour en 2008, on distingue un premier groupe pour lequel le regroupement familial est le motif dominant : les Marocains, les Turcs, les Algériens, les Congolais, les Iraniens et les Brésiliens. La poursuite d’études apparaît également comme motif de séjour non négligeable pour ces mêmes groupes de nationalités.

Les Indiens et les Japonais sont deux groupes pour lesquels l’activité rémunérée était le premier motif de délivrance des permis de séjour. Pour les Camerounais, les Chinois, les Américains et les Canadiens, c’était la poursuite d’études.

De leur côté, les Russes (en fait les Tchétchènes), les Serbes, les Irakiens, les Ghanéens et les Rwandais ont obtenu un titre de séjour (provisoire) pour motif de protection internationale. Des nationalités qui sont aussi celles des principaux pays d’origine des demandeurs d’asile en Belgique au cours des dernières années.


(1) www.diversite.be
 
pour une population totale de moins de 11 000 000 d'habitants.
Le taux de fécondité était de 1,64 par femme en 2007. Le taux de mortalité en 2007 était supérieur au taux de natalité.
Cela signifie que la Belgique a besoin de l'immigration pour maintenir (et augmenter) sa population.
Et on en arrive à la remarque des auteurs de l'article: à quand une vraie politique de l'immigration? J'ajouterai: à quand une politique "des immigrés" les plus faibles?
 
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