Les chroniques ordinaires de bladinautes extraordinaires

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Mohammad

hein + hein = euh
VIB
Les caddies étaient emboîtés

Comme pratiquement tous les samedis, depuis le parking de la grande surface où j’ai l’habitude de faire mes courses, j’attends après un taxi, qui une nouvelle fois tarde à se manifester.

Il pleut et en toute logique, je me mets à rechercher la protection qui saura m’éviter la douche écossaise tout en me permettant de ne pas rater l’arrivée de mon moyen de locomotion du jour.
L’abri à caddie est ce qui répond le mieux à l’attente du moment : des 7 rangées +/- pleine, je choisis la moins fournie, afin tout de même d’éviter, d’avoir à déranger les clients qui souhaiteraient également emprunter ce petit chariot si commode pour faire ses courses.

Bizarrement (ou peut-être suis-je paranoïaque), à compter de ce moment, l’ensemble des clients se sont mis à vouloir absolument emprunter celui qui se trouve juste à côté de la rangée que j’ai égoïstement choisi de bloquer.

Mais problème: le caddie qui s’offre en premier, est complètement emboité dans celui qui le précède : il est pratiquement impossible de l’en dégager sans prendre le risque de passer pour un charlot aux yeux des badauds.
S’en suit alors, comme un rituel obligé, ce long enchaînement de personnes qui se cassèrent les dents sur cette rangée puis qui s’en allèrent dépités, non sans m’avoir lâché au passage, un regard dans lequel je crus lire : "c’est de ta faute, je voulais le caddie de la rangée que tu as bloqué :(".

Voulant faire taire ma conscience, je me suis convaincu, qu’il ne serait pas inutile de dégager les deux caddies emboîtés et de les placer dans la rangée à l’autre extrémité, soit là où pendant un bon quart d’heure, personne n’a eu l’idée de se servir.
Et croyez moi si vous le voulez, c’est précisément là que s’est arrêté le client suivant, s’acharnant comme un forcené sur cette rangée qui plus tôt n’intéressait personne.
Au bord du désespoir, les mains sur les hanches, il me regarde et me dis, "comment est-ce que je fais maintenant ?"

J’avais envie de rire, mais voyant son visage sérieux, je l’ai invité à faire preuve de bon sens : "peut-être devriez-vous essayé de prendre le caddie d'à côté."
 
il y a des journées comme ça, d'un seul coup on devient le centre de tous les attentions même au milieu des caddies :D


j'ai hâte de lire la suite avec le taxi.


PS: non à l'injustice, ce post ne méritait pas d'être ranger comme un caddie sans la moindre réponse.
 
il y a des journées comme ça, d'un seul coup on devient le centre de tous les attentions même au milieu des caddies :-D


j'ai hâte de lire la suite avec le taxi.


PS: non à l'injustice, ce post ne méritait pas d'être ranger comme un caddie sans la moindre réponse.

Merci pour ton soutien spontané :rouge:; il n'y a pas de suite,dû moins pas à cette petite anecdote: le fil est ouvert à tout ceux qui ont une haute estime d'eux-même et auxquels il n'arrive rien d'extraordinaire :-D. Je ne vais attendre de sauver un orphelin d'un incendie pour raconter ma vie :D.

alors on va contribuer à aligner les interventions, avant que Moh ne décide de les bloquer à l'image de sa rangée de caddies...

Tu peux également aligner tes anecdotes ;-).
 
Les caddies étaient emboîtés

Comme pratiquement tous les samedis, depuis le parking de la grande surface où j’ai l’habitude de faire mes courses, j’attends après un taxi, qui une nouvelle fois tarde à se manifester.

Il pleut et en toute logique, je me mets à rechercher la protection qui saura m’éviter la douche écossaise tout en me permettant de ne pas rater l’arrivée de mon moyen de locomotion du jour.
L’abri à caddie est ce qui répond le mieux à l’attente du moment : des 7 rangées +/- pleine, je choisis la moins fournie, afin tout de même d’éviter, d’avoir à déranger les clients qui souhaiteraient également emprunter ce petit chariot si commode pour faire ses courses.

Bizarrement (ou peut-être suis-je paranoïaque), à compter de ce moment, l’ensemble des clients se sont mis à vouloir absolument emprunter celui qui se trouve juste à côté de la rangée que j’ai égoïstement choisi de bloquer.

Mais problème: le caddie qui s’offre en premier, est complètement emboité dans celui qui le précède : il est pratiquement impossible de l’en dégager sans prendre le risque de passer pour un charlot aux yeux des badauds.
S’en suit alors, comme un rituel obligé, ce long enchaînement de personnes qui se cassèrent les dents sur cette rangée puis qui s’en allèrent dépités, non sans m’avoir lâché au passage, un regard dans lequel je crus lire : "c’est de ta faute, je voulais le caddie de la rangée que tu as bloqué :-(".

Voulant faire taire ma conscience, je me suis convaincu, qu’il ne serait pas inutile de dégager les deux caddies emboîtés et de les placer dans la rangée à l’autre extrémité, soit là où pendant un bon quart d’heure, personne n’a eu l’idée de se servir.
Et croyez moi si vous le voulez, c’est précisément là que s’est arrêté le client suivant, s’acharnant comme un forcené sur cette rangée qui plus tôt n’intéressait personne.
Au bord du désespoir, les mains sur les hanches, il me regarde et me dis, "comment est-ce que je fais maintenant ?"

J’avais envie de rire, mais voyant son visage sérieux, je l’ai invité à faire preuve de bon sens : "peut-être devriez-vous essayé de prendre le caddie d'à côté."

Cela se passe en Belgique, n'est ce pas ? :D

Quand c'est bien écrit, meme une simple histoire de caddies est agréable a lire ;)
 
fevrier 2008.

J’ai commencé aujourd’hui à emballer mes affaires. Vers midi, j’ai fais un inventaire de ce que j’ai à la maison, en prenant soin de bien nettoyer, astiquer et réparer quelques pièces pour les vendre. J’essaye de garder un petit côté « affaires » en oubliant mes sentiments. Ce n’est pas facile de renier les liens que j’ai avec chaque pièce, du grand lit au plus petit bibelot, de l’électroménager jusqu’à ma table de nuit. Ce ne sont certainement pas le grand luxe, ni des pièces de musée…C’est tout simplement mon univers.

Je réalise que ces trois années – et quelque mois – pendant lesquelles j’ai habité ce charmant petit appartement, je me suis beaucoup habituée à tout ce qu’il abrite, toujours chaleureusement. Les murs, toujours d’un blanc immaculé, m’avaient autrefois remercié de ne rien y a voir accroché, me regardent en ce moment même, tristement, entrain de préparer le grand départ. Il m’est difficile de leur dire adieu, après qu’on ait partagé plein de choses ensemble. Ils ont été témoins de mes jours de grande joie, ainsi que de mes crises de colère et de chagrin. En liquidant tout ce que je possède, j’assiste à l’évaporation de ces années de ma vie.

C’est fou comme je suis attachée à ce monde…C’est à cet endroit que j’ai acquis mon indépendance. C’est aussi à cet endroit que je l’ai troqué pour la bonne cause.

Une profonde tristesse aux larmes sèches est entrain de me déchirer, de l’intérieur. Je ne sais combien de jours, de semaines ou de mois cela durera, j’ai toujours coupé net pour éviter de trop souffrir, mais j’avoue qu’aujourd’hui, je ne me sens pas capable de le faire.
 
Mon royaume pour un tchouros

Ce n'est pas amusant mais rien que d'imaginer la situation qui aurait pu en découler: ça me fait rire.

Dans une boulangerie, une dame à l’accent espagnole demande à la maîtresse des lieux, si elle confectionne également des "tchouros", cette dernière prise en porte-à-faux et quelque gênée de ne pouvoir satisfaire le désire d’une cliente qui me donnait l'impression de franchir pour la première les portes de ce commerce, demande pour la forme de quoi s'agit-il au juste?

Déjà servi mais prenant le temps de tout ranger comme il se doit, j'entends un début d’explication puis presque la fin au moment de la sortie dans la pénombre de cette soirée hivernale.
Tilt, je me souviens que l’aliment dont il est question est également très prisé par les gens du Rif, cela fait d'ailleurs parti des demandes extravagantes qu’il m’arrive de formuler à ma grande sœur, au moment du petit déjeuné ; ému par ce souvenir d'enfance et de vacance, je décide d’attendre sur le perron du commerce, la dame à l’origine de l’agréable rappel: j'avais une irrésistible envie de deviser avec elle à propos de l'aliment qui nous unissait.

Mais fort heureusement, dans la fraction de seconde qui a suivi, je me suis rendu compte du caractère incongru et quelque peu stupide de ce que je m'apprêtais à faire: un inconnu maghrébin mal rasé , qui dans le froid et dans le noir attend une dame à la sortie du magasin , manquerait plus qu’à l’image d’un client sur deux, elle soit en train de ranger sa monnaie au moment d’être abordée.
 
L'heure de la mort

12 ans , âge de la première carte d’identité avec photo, que l’on tend non sans fierté pour acter notre droit à participer à une compétition quelconque ou pour tout simplement s’inscrire dans la bibliothèque de quartier : je vous rassure, me concernant rien de valorisant, je n’y lisais que les bandes dessinées.

Et puis , pour qui rêve d’être mâle alpha , ce moment clé de la vie correspond +/- à l’âge de la puberté, soit le point de départ qui nous fait sentir adulte dans un corps d’enfant ; fort heureusement pour les vieux que nous remplaçons, non sans talent, les horribles boutons sont là pour ramener à leur dur réalité, ces petits morveux qui déjà refusent la culotte courte.

Pour vraiment prendre la mesure de l’évènement, il faut rappeler que ce document succédait à une carte toute pourrie, de la taille d’un confetti que l’on refile également aux sans papiers et que maman(encore elle) devait rechercher des heures, voir des jours entiers, quant la maudite devenait indispensable aux quelques rares moments de la décennie qui suivait notre arrivée triomphale sur terre.

C’est avec ces restes de souvenir que je me dirige vers la commune avec l’aîné qui a son tour venait de franchir le cap des 12 sélections, je vous passe l’anecdote qui me valut la énième d’une série sans fin de "papa tu ne sais rien" pour en venir directement au moment de la signature du document sacré; c’est la que m’est venu à l’esprit que jamais je ne l’avais vu poser un acte aussi officiel : j’aurai dû l’incité à s’entraîner: pourvu qu’il ne dessine pas une tête de vache !
La signature une fois apposée, le petit garnement met à profit le moment de tête à tête que nous laisse la fonctionnaire communale en pleine action, pour me demander si je savais ce que représentait la date de fin sur ce qui devait être sa futur carte électronique ; rassuré par ma réponse, il rajoute, ce qui le poursuivra le restant de ses jours (du moins, au moins toutes les fois où il me dira "papa tu ne sais rien") , qu’il se disait aussi que c’était trop tôt : il a cru qu’il s’agissait de la date de sa mort.
 
L’angoisse de la file

Dernier rendez-vous chez la dentiste avec au menu, un détartrage pour couronner cette longue guerre des nerfs qui démarra le jour ou morceau de dent tomba de ma bouche ensanglantée, il n’était alors plus questions de prendre bonnes résolutions habituellement remises au calandes grecques : après 15 ans d’absence, le fils prodigue allait signer son grand retour dans les cabinets de soins dentaires.

5 piqures tout le long de ma mâchoire supérieure, peut-être plus, il n’est pratiquement plus possible de respirer par un nez qui semble avoir déserté le milieu de mon vieux visage, et ma lèvre endormie me donne l’illusion d’être un noble guerrier de la tribu de Rahoni.

L’ultime acte de la douloureuse pièce allait s’achever, le rideau pouvait enfin tomber et c’est non sans émotion que je quittai partenaire, qui depuis le mois de juin, gérait au mieux mon champ de ruine buccal.

Etant à proximité d’une grande surface, je me dis qu’il serait pertinent d’en profiter pour alléger mes courses du week-end ; et puis, il m’est difficile de nier, après la conversation du matin qu’il n’y a désormais plus de sac poubelle blanc à la maison. Cette couleur a son importance: dans mon pays, ça fait dix ans que le triage des déchets est obligatoire.

Passant un ultime coup de fil à la maison, histoire de m’assurer que les besoins urgents n’aillent au-delà de la gestion des ordures, je réalise dès la première minute de ma conversation avec l’interlocuteur du moment, qu’il ne m’est plus possible de prononcer la lettre P : "Allo c’est feufa". Et dire qu’en caisse, il va me falloir demander un rouleau de sac Poubelle blanc : sac fouvel 'lent… et *****, vaut peut-être mieux que je revienne demain ; résolution qui eut été indigne du moins célèbre des guerriers kayapos.

L’angoisse de la file commence, comment vais-je bien pouvoir présenter ma doléance ; c'est dans ces moments que l'on se sent spirituellement proche de ces ados, qui pour la première fois s’engagent dans une file avec un tas de babioles sans intérêts pour masquer l’achat de leur première boîte de préservatif.
Je marmonne pour m’entraîner mais walou, même moi, je ne me comprends pas; faut que je lui dise que je reviens de chez le D EN TISTE , c’est dingue je sais dire "dentiste" mais à quoi cela pourrait-il bien me servir dans une file de super marché.

L’heure de vérité a sonné, nos regards se croisent; pour faire bonne impression, je tente de placer ma lèvre dans les meilleurs conditions.

Et avec ça ! me dit-elle: "hac llent" , peu décontenancée par une réponse qui ne ressemblait à rien , elle rajouta Poubelle !? wi hiouplé , lui répondis-je , rouge comme un amazone.
 
Vive la mariée

L'été sera à nouveau festif, l'invitation vient de tomber: une date, un lieu et même le nom du village d'où est originaire la charmante épouse; il ne reste plus qu'une inconnue à lever à laquelle s'attelle une délégation triée sur le volet: trouver une femme.

Compte tenu de l'originalité de la démarche et du sens des priorités de la famille qui s'apprête à accueillir l'heureux évènement, il serait jouissif que le futur couple vive heureux au milieu de beaucoup d'enfants :).
 
Quelle idée alors!!!

J'ai eu que de la chance aujourd'hui : des places de parking m'attendaient à chaque déplacements : et j'ai réussi deux créneaux aussi.

Une journée Extra quoi!
 
Un jour de cours.

7 heures 52, il est temps de se réveiller pour entamer, comme tous les mardis, une journée fatigante et monotone, la première de la semaine. Le réveil est dur, j'ai les paupières lourdes, la bouche pâteuse et ma tête semble aussi massive qu'un énorme rocher. Je finis par me lever et pas me diriger lentement vers la salle de bain. Je commence par m'observer au miroir, le spectacle est désolant: visage tuméfié, yeux ouverts à moitié, cheveux ébouriffés. Je monte ensuite mollement dans mon bain-douche et l'active afin d'exécuter les gestes machinaux de la douche quotidienne dans le but d'être un peu plus présentable.

8 heures 30 Me voici devant mon café noir agrémenté d'un cube de sucre de canne, je l'avale rapidement non sans me brûler la langue. Je quitte ensuite la table, me dirige vers le garage ou m'attendent ma veste en cuir, mes chaussures ainsi que ma mallette. Je me parfume ensuite, j'embrasse ma mère chaleureusement et je quitte mon domicile bien malgré moi afin d'aller prendre mon train.

8 heures 45 J'entre en gare et me dirige vers le quai n°4. Là quelques citoyens attendent patiemment le train de 8h55 qui les mènera vers l'objet de leurs occupations quotidiennes. C'était souvent les mêmes personnes que je trouvais là : le gros monsieur au sac jaune et noir, le contrôleur de train qui prenait le relais sur son collègue, la jeune demoiselle au pantalon éternellement noir, l'homme au visage cireux qui n'a jamais esquissé le moindre sourire.

8 heures 59 Un vieux train bringuebalant semble enfin se profiler au loin. Je monte dans le second wagon lorsque celui-ci arrive à ma hauteur. La cabine de gauche semblait un peu moins remplie que l'autre, j'y entre donc et j'y prends place en face d'un homme qui lisait son journal. Il me regarda brièvement avant de replonger dans lecture passionnée. Le temps passait mais le trajet semblait interminable, les 13 minutes semblaient des heures.

(...)
 
Un jour de cours.

7 heures 52, il est temps de se réveiller pour entamer, comme tous les mardis, une journée fatigante et monotone, la première de la semaine. Le réveil est dur, j'ai les paupières lourdes, la bouche pâteuse et ma tête semble aussi massive qu'un énorme rocher. Je finis par me lever et pas me diriger lentement vers la salle de bain. Je commence par m'observer au miroir, le spectacle est désolant: visage tuméfié, yeux ouverts à moitié, cheveux ébouriffés. Je monte ensuite mollement dans mon bain-douche et l'active afin d'exécuter les gestes machinaux de la douche quotidienne dans le but d'être un peu plus présentable.

8 heures 30 Me voici devant mon café noir agrémenté d'un cube de sucre de canne, je l'avale rapidement non sans me brûler la langue. Je quitte ensuite la table, me dirige vers le garage ou m'attendent ma veste en cuir, mes chaussures ainsi que ma mallette. Je me parfume ensuite, j'embrasse ma mère chaleureusement et je quitte mon domicile bien malgré moi afin d'aller prendre mon train.

8 heures 45 J'entre en gare et me dirige vers le quai n°4. Là quelques citoyens attendent patiemment le train de 8h55 qui les mènera vers l'objet de leurs occupations quotidiennes. C'était souvent les mêmes personnes que je trouvais là : le gros monsieur au sac jaune et noir, le contrôleur de train qui prenait le relais sur son collègue, la jeune demoiselle au pantalon éternellement noir, l'homme au visage cireux qui n'a jamais esquissé le moindre sourire.

8 heures 59 Un vieux train bringuebalant semble enfin se profiler au loin. Je monte dans le second wagon lorsque celui-ci arrive à ma hauteur. La cabine de gauche semblait un peu moins remplie que l'autre, j'y entre donc et j'y prends place en face d'un homme qui lisait son journal. Il me regarda brièvement avant de replonger dans lecture passionnée. Le temps passait mais le trajet semblait interminable, les 13 minutes semblaient des heures.

(...)

Tu as un don mec, je te le dis!

On veut la suite.....
 
9 heures 13 Nous arrivons en gare, le train s'arrête au niveau du quai numéro 10 et nous ouvre ses portes. Je prends le premier escalator que je croise afin de monter au niveau supérieur. Là, dans le hall de la gare, des masses de foules se déplaçent dans toutes les directions, c'est à vous donner le tournis. Je me mélange à la foule et me dirige tant bien que mal vers le métro. Dans le couloir qui faisait communiquer la gare et la station de métro, il y avait toujours les mêmes mendiants : le jeune monsieur avec ses deux lapins et son caniche, la dame avec son caddy, les deux gitans avec leurs guitares. Je déteste ce couloir, il est exécrable, mal entretenu et malodorant. Je marche donc très vite lorsque je dois le traverser. Arrivé au métro, je prends soin de ne pas m'asseoir sur l'extrémité droite du premier banc, celle-ci n'est en effet plus fixée au mur.

9 heures 17 Sur le quai de la station de métro, j'aperçois une silhouette qui me semble familière et elle se dirige vers moi. C'est l'un de mes professeurs, il s'approche de moi et me salue chaleureusement. Ce qu'il ne sait pas c'est que je ne suis pas aussi enthousiaste que lui, je sais qu'il va commencer à me poser tout pleins de questions à propos des cours et à me raconter sa vie.

9 heures 19 Nous embarquons dans une belle rame de métro, le modèle boa, celui-là même qui fait la fierté de la STIB. Le voyage qui dure généralement 20 agréables minutes allait me sembler beaucoup plus long cette fois aux côtés de ce monsieur. Il était sympathique mais je n'avais vraiment pas envie de parler ce matin. C'est ainsi que durant tout le voyage nous passons des questions d'examens à la panne de sa voiture en passant par son voyage en Algérie et son déménagement à Mons.

9 heures 21 Après 20 interminables minutes, le métro arrive dans la station de métro de l'Université. Nous y descendons et là, un ami m'attendait, m'offrant l'occasion de me séparer de mon adorable compagnon de voyage.

(...)
 
L'amour

Ce matin, j’ai assisté à une scène particulièrement dur qui me fait penser qu’aimer plus que tout, c’est aimer comme une femme des temps presque révolus.

Partant pour la banque chercher des sous qui malheureusement ne trouvent asile assez longtemps dans mon portefeuille crevé, je croise un vieux couple apeuré , elle larmoyante , lui semble-t-il surexcité.

C’est la vieille dame qui prend l’initiative de me barrer la route, aidez-nous, je vous prie dit-elle, l’homme qui semble vouloir me dire quelque chose capte plus aisément mon attention, sans doute mon instinct de méditerranéen qui m’amène à pencher plus volontiers la tête du côté du mâle.
Tout semble confus, je ne comprends pas trop ce qu’il me raconte: voleur, il y a les enfants, je veux voir mon père ; par-dessus son épaule, toujours larmoyante , son épouse me glisse qu’il l’a poussé au sol, et il veut la tuer.

Ne comprenant toujours pas la situation, je crois de prime abord qu’il y a un voleur chez eux, particulièrement agressif: peut-être un fils ou un petit-fils junkie.

Profitant du mutisme du mari qui poursuivait son chemin, elle m’attrape le bras et me dis, c’est mon mari, il a Alzheimer, ne sait pas qui je suis et m’a frappé, ramenez le s’il vous plait, il pense que son père mort depuis longtemps vit en bas de la rue.
Le rattrapant mais n’arrivant à le raisonner, je ne vois rien d'autre à faire que de le laissé aller au bout de sa démarche, prenant tout de même soin avec d’autres de lui faire traverser les rues ; en aparté, j’explique à la femme quelque chose que jamais je n’aurai cru prononcer un jour : cet homme doit être placé.
Sur le moment , les yeux toujours rougies , elle acquiesce , c’est la solution la plus logique ne serait-ce que parce que l’homme qu’elle aime risque sa vie à sortir subitement.
Le voisinage, puis les proches prennent le relais, la consolant du mieux qu’ils le peuvent. Les choses rentrant dans l’ordre, elle eut cette réplique à une amie qui lui parlait de home qui me laisse encore songeur : ça y est il est calme, je vais encore le garder à la maison;dans ses yeux, on ne lisait rien d'autre que de l'amour.
 
L'amour

Ce matin, j’ai assisté à une scène particulièrement dur qui me fait penser qu’aimer plus que tout, c’est aimer comme une femme des temps presque révolus.

Partant pour la banque chercher des sous qui malheureusement ne trouvent asile assez longtemps dans mon portefeuille crevé, je croise un vieux couple apeuré , elle larmoyante , lui semble-t-il surexcité.

C’est la vieille dame qui prend l’initiative de me barrer la route, aidez-nous, je vous prie dit-elle, l’homme qui semble vouloir me dire quelque chose capte plus aisément mon attention, sans doute mon instinct de méditerranéen qui m’amène à pencher plus volontiers la tête du côté du mâle.
Tout semble confus, je ne comprends pas trop ce qu’il me raconte: voleur, il y a les enfants, je veux voir mon père ; par-dessus son épaule, toujours larmoyante , son épouse me glisse qu’il l’a poussé au sol, et il veut la tuer.

Ne comprenant toujours pas la situation, je crois de prime à bord qu’il y a un voleur chez eux, particulièrement agressif: peut-être un fils ou un petit-fils junkie.

Profitant du mutisme du mari qui poursuivait son chemin, elle m’attrape le bras et me dis, c’est mon mari, il a Alzheimer, ne sait pas qui je suis et m’a frappé, ramenez le s’il vous plait, il pense que son père mort depuis longtemps vit en bas de la rue.
Le rattrapant mais n’arrivant à le raisonner, je ne vois rien d'autre à faire que de le laissé aller au bout de sa démarche, prenant tout de même soin avec d’autres de lui faire traverser les rues ; en aparté, j’explique à la femme quelque chose que jamais je n’aurai cru prononcer un jour : cet homme doit être placé.
Sur le moment , les yeux toujours rougies , elle acquiesce , c’est la solution la plus logique ne serait-ce que parce que l’homme qu’elle aime risque sa vie à sortir subitement.
Le voisinage, puis les proches prennent le relais, la consolant du mieux qu’ils le peuvent. Les choses rentrant dans l’ordre, elle eut cette réplique à une amie qui lui parlait de home qui me laisse encore songeur : ça y est il est calme, je vais encore le garder à la maison;dans ses yeux, on ne lisait rien d'autre que de l'amour.

Salam alaykoum,

Très bien écrit.

Juste une question: c'est de prime à bord ou de prime abord??? Moi je l'ai toujours écrit avec la seconde orthographe :confus:
 
Salam alaykoum,

Très bien écrit.

Juste une question: c'est de prime à bord ou de prime abord??? Moi je l'ai toujours écrit avec la seconde orthographe :confus:

Merci.

Je confesse que je n'en sais rien mais je suis surpris de l'avoir écrit ainsi, instinctivement, j'aurai opté pour ta manière de l'orthographier.
 
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