Cette référence textuelle fait que le mariage d'un musulman avec une juive ou une chrétienne est en soi permis. Cette permission est cependant assortie des conditions suivantes :
1) Il faut que la femme soit réellement juive ou chrétienne, c'est-à-dire qu'elle croit réellement en Dieu, etc. Car il existe des hommes et des femmes qui, même s'ils portent un prénom chrétien par tradition, sont en fait athées ou agnostiques.
2) Il faut que la femme soit vertueuse, comme l'a souligné le verset : " les femmes vertueuses parmi les gens qui ont reçu l'Ecriture avant vous ". Le verset n'entend donc pas permettre le mariage avec une femme de mauvaise vie.
3) Il faut que la femme ne fasse pas partie d'un peuple qui soit en guerre contre les musulmans. En effet, comme l'a dit Ibn Abbas, si elle fait partie d'un peuple en guerre contre les musulmans (Harbi), le mariage n'est pas possible (Tafsir Ibn Kathir).
Al-Qaradhawi (Fatawa Mouâssira, tome 1, pp. 462-476), lui, rajoute une quatrième condition : qu'il n'y ait ni la certitude ni la forte présomption d'un mal qu'entraînerait pareil mariage d'un musulman avec une femme faisant partie des Gens du Livre. Ceci conformément au principe général édicté par le Prophète Salla Allahou Alaihi wa Sallam : " Pas de tort ni de tort fait à autrui. " (rapporté par Ibn Maja).
Or, poursuit al-Qaradhawi, de tels mariages peuvent, dans certains contextes, entraîner certains maux. En effet, imaginez, écrit-il, que, dans une communauté musulmane telle que celles installées en Europe, aux Etats-Unis ou dans certains pays d'Asie, les musulmans se mettent en grand nombre à se marier avec des chrétiennes. Cela signifie que de nombreuses femmes musulmanes de cette communauté ne pourront plus se marier. En effet car, d'une part, il est rare, voire exceptionnel qu'un musulman puisse avoir plusieurs épouses lorsqu'il vit dans ces pays, et, d'autre part, d'après lIslam, la musulmane, elle, ne peut se marier qu'avec un musulman. Un grand nombre de musulmanes se retrouveront alors sans la possibilité de se marier dans le cadre offert par lIslam. Omar ibn Al-Khattab comprit parfaitement ce risque lors de son califat, et c'est pourquoi, ayant appris que Houdheyfa ibn Al-Yamane avait, à Ctésiphon, épousé une femme d'entre les Gens du Livre, il lui écrivit cette lettre : " Je te demande de ne pas déposer ma lettre que voici avant d'avoir divorcé d'elle. Car ce que je crains c'est que les musulmans prennent exemple sur toi et se mettent à se marier avec les femmes non-musulmanes ( ). Cela sera alors suffisant pour causer des difficultés (Fitna) aux femmes musulmanes."
ll ne sagit pas, ici, d'une annulation (Iilghâ'), par Omar, de la permission donnée par le Coran, mais d'une demande de n'avoir pas recours à cette permission dans un contexte donné, et ce au nom de la fidélité aux autres principes généraux de lIslam.
Al-Qaradhawi conclut en disant que s'il est en soi permis à un musulman d'épouser une femme qui garde sa religion juive ou chrétienne, le contexte aujourd'hui fait qu'il donne la fatwa (qui est ce qui fait le lien entre les textes des sources et le contexte) suivante : bien sûr, un tel mariage resterait valide, mais il convient, par principe de précaution devant les difficultés que cela ne manquerait d'engendrer, de le déconseiller fortement.
Tout ceci s'explique par le fait que le mariage est quelque chose de très important, qui demande beaucoup plus que l'amour. En effet, en plus d'être fondé sur l'amour, un couple est aussi un équilibre qui se maintient au jour le jour, à force de compréhension mutuelle, de concessions, de dialogue et de volonté. Or, le fait de partager exactement les mêmes croyances, les mêmes valeurs, de pouvoir pratiquer ensemble les mêmes actes de culte et d'avoir le même cadre de référence n'est-il pas à même de parvenir plus facilement à cet équilibre ?
1) Il faut que la femme soit réellement juive ou chrétienne, c'est-à-dire qu'elle croit réellement en Dieu, etc. Car il existe des hommes et des femmes qui, même s'ils portent un prénom chrétien par tradition, sont en fait athées ou agnostiques.
2) Il faut que la femme soit vertueuse, comme l'a souligné le verset : " les femmes vertueuses parmi les gens qui ont reçu l'Ecriture avant vous ". Le verset n'entend donc pas permettre le mariage avec une femme de mauvaise vie.
3) Il faut que la femme ne fasse pas partie d'un peuple qui soit en guerre contre les musulmans. En effet, comme l'a dit Ibn Abbas, si elle fait partie d'un peuple en guerre contre les musulmans (Harbi), le mariage n'est pas possible (Tafsir Ibn Kathir).
Al-Qaradhawi (Fatawa Mouâssira, tome 1, pp. 462-476), lui, rajoute une quatrième condition : qu'il n'y ait ni la certitude ni la forte présomption d'un mal qu'entraînerait pareil mariage d'un musulman avec une femme faisant partie des Gens du Livre. Ceci conformément au principe général édicté par le Prophète Salla Allahou Alaihi wa Sallam : " Pas de tort ni de tort fait à autrui. " (rapporté par Ibn Maja).
Or, poursuit al-Qaradhawi, de tels mariages peuvent, dans certains contextes, entraîner certains maux. En effet, imaginez, écrit-il, que, dans une communauté musulmane telle que celles installées en Europe, aux Etats-Unis ou dans certains pays d'Asie, les musulmans se mettent en grand nombre à se marier avec des chrétiennes. Cela signifie que de nombreuses femmes musulmanes de cette communauté ne pourront plus se marier. En effet car, d'une part, il est rare, voire exceptionnel qu'un musulman puisse avoir plusieurs épouses lorsqu'il vit dans ces pays, et, d'autre part, d'après lIslam, la musulmane, elle, ne peut se marier qu'avec un musulman. Un grand nombre de musulmanes se retrouveront alors sans la possibilité de se marier dans le cadre offert par lIslam. Omar ibn Al-Khattab comprit parfaitement ce risque lors de son califat, et c'est pourquoi, ayant appris que Houdheyfa ibn Al-Yamane avait, à Ctésiphon, épousé une femme d'entre les Gens du Livre, il lui écrivit cette lettre : " Je te demande de ne pas déposer ma lettre que voici avant d'avoir divorcé d'elle. Car ce que je crains c'est que les musulmans prennent exemple sur toi et se mettent à se marier avec les femmes non-musulmanes ( ). Cela sera alors suffisant pour causer des difficultés (Fitna) aux femmes musulmanes."
ll ne sagit pas, ici, d'une annulation (Iilghâ'), par Omar, de la permission donnée par le Coran, mais d'une demande de n'avoir pas recours à cette permission dans un contexte donné, et ce au nom de la fidélité aux autres principes généraux de lIslam.
Al-Qaradhawi conclut en disant que s'il est en soi permis à un musulman d'épouser une femme qui garde sa religion juive ou chrétienne, le contexte aujourd'hui fait qu'il donne la fatwa (qui est ce qui fait le lien entre les textes des sources et le contexte) suivante : bien sûr, un tel mariage resterait valide, mais il convient, par principe de précaution devant les difficultés que cela ne manquerait d'engendrer, de le déconseiller fortement.
Tout ceci s'explique par le fait que le mariage est quelque chose de très important, qui demande beaucoup plus que l'amour. En effet, en plus d'être fondé sur l'amour, un couple est aussi un équilibre qui se maintient au jour le jour, à force de compréhension mutuelle, de concessions, de dialogue et de volonté. Or, le fait de partager exactement les mêmes croyances, les mêmes valeurs, de pouvoir pratiquer ensemble les mêmes actes de culte et d'avoir le même cadre de référence n'est-il pas à même de parvenir plus facilement à cet équilibre ?