La publication d'une étude de l'Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres, affirmant que le contenu nutritionnel des produits bio ne serait pas supérieur à celui des produits conventionnels provoque un vif émoi au Royaume-Uni, où la mode bio fait fureur, mais aussi en France : en effet, elle passe sous silence l'absence de pesticides que cette alimentation garantit.
La Soil Association, qui représente les producteurs de bio au Royaume-Uni, proteste contre cette étude fondée sur l'analyse des données publiées depuis cinquante ans sur le sujet, et commanditée par la Food Standard Agency (FSA), l'agence gouvernementale des normes alimentaires : "Elle ne tient pas compte de l'impact des pesticides, des herbicides sur l'environnement en général et la pollution des rivières, ainsi que sur le bien-être animal !", déplore-t-elle.
Elle accuse la FSA d'avoir publié ce travail dans le très respecté American Journal of Clinical Nutrition pour court-circuiter une autre étude européenne sur le sujet, qui doit être rendue publique à la fin de l'année. Selon les conclusions préliminaires du rapporteur européen, Carlo Leifert, professeur d'agriculture écologique à l'université de Newcastle, le bio contient davantage d'antioxydants utiles dans la lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires.
De surcroît, aux yeux des critiques, la Food Standard Agency, fondée après la crise de la vache folle de 1999-2000, défend les intérêts des organisations paysannes traditionnelles et des gros producteurs, plutôt que ceux des artisans du bio. La FSA a ainsi reçu le soutien de Justin King, directeur général du géant de la distribution britannique Sainsbury pour qui "l'industrie bio n'a pas répondu aux questions que se posent les consommateurs".
La controverse s'explique par la vogue du naturel, au Royaume-Uni, qui génère deux milliards de livres sterling (2,35 milliards d'euros) de ventes et un chiffre d'affaires qui a doublé au cours des cinq dernières années. Des chaînes, des boutiques spécialisées et des marchés hebdomadaires fleurissent dans toutes les villes. Les supermarchés ont leur espace "organic foods".
Bien qu'en France seuls 8 % de la population consomment au moins un produit bio par jour, l'étude a aussi soulevé des critiques. "C'est la énième (étude) qui arrive à cette conclusion, du fait qu'elle se limite à l'analyse des nutriments !", soupire Claude Aubert, ingénieur agronome et consultant en agriculture biologique, auteur de nombreux ouvrages, notamment Une autre assiette.
En 2003 déjà, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) trouvait "peu de différences significatives (...) entre la composition chimique des matières premières" issues de l'agriculture biologique et de l'agriculture conventionnelle. Elle observait certes, dans la pomme de terre, "un faible effet positif sur la teneur en vitamine C", et dans les légumes biologiques, "une faible tendance positive pour le fer et le magnésium", ainsi qu'"une teneur supérieure" de polyphénols. Mais ces "faibles écarts (...) n'apparaissent pas significatifs en termes d'apport nutritionnel", concluait-elle.
La Soil Association, qui représente les producteurs de bio au Royaume-Uni, proteste contre cette étude fondée sur l'analyse des données publiées depuis cinquante ans sur le sujet, et commanditée par la Food Standard Agency (FSA), l'agence gouvernementale des normes alimentaires : "Elle ne tient pas compte de l'impact des pesticides, des herbicides sur l'environnement en général et la pollution des rivières, ainsi que sur le bien-être animal !", déplore-t-elle.
Elle accuse la FSA d'avoir publié ce travail dans le très respecté American Journal of Clinical Nutrition pour court-circuiter une autre étude européenne sur le sujet, qui doit être rendue publique à la fin de l'année. Selon les conclusions préliminaires du rapporteur européen, Carlo Leifert, professeur d'agriculture écologique à l'université de Newcastle, le bio contient davantage d'antioxydants utiles dans la lutte contre le cancer et les maladies cardiovasculaires.
De surcroît, aux yeux des critiques, la Food Standard Agency, fondée après la crise de la vache folle de 1999-2000, défend les intérêts des organisations paysannes traditionnelles et des gros producteurs, plutôt que ceux des artisans du bio. La FSA a ainsi reçu le soutien de Justin King, directeur général du géant de la distribution britannique Sainsbury pour qui "l'industrie bio n'a pas répondu aux questions que se posent les consommateurs".
La controverse s'explique par la vogue du naturel, au Royaume-Uni, qui génère deux milliards de livres sterling (2,35 milliards d'euros) de ventes et un chiffre d'affaires qui a doublé au cours des cinq dernières années. Des chaînes, des boutiques spécialisées et des marchés hebdomadaires fleurissent dans toutes les villes. Les supermarchés ont leur espace "organic foods".
Bien qu'en France seuls 8 % de la population consomment au moins un produit bio par jour, l'étude a aussi soulevé des critiques. "C'est la énième (étude) qui arrive à cette conclusion, du fait qu'elle se limite à l'analyse des nutriments !", soupire Claude Aubert, ingénieur agronome et consultant en agriculture biologique, auteur de nombreux ouvrages, notamment Une autre assiette.
En 2003 déjà, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) trouvait "peu de différences significatives (...) entre la composition chimique des matières premières" issues de l'agriculture biologique et de l'agriculture conventionnelle. Elle observait certes, dans la pomme de terre, "un faible effet positif sur la teneur en vitamine C", et dans les légumes biologiques, "une faible tendance positive pour le fer et le magnésium", ainsi qu'"une teneur supérieure" de polyphénols. Mais ces "faibles écarts (...) n'apparaissent pas significatifs en termes d'apport nutritionnel", concluait-elle.