Les dérives de la chasse aux mariages blancs
Afaz est enceinte de son compagnon belge mais elle est soupçonnée de mariage blanc et sur le point d'être expulsée
La lutte contre les mariages blancs, c'est l'obsession de la majorité des partis. Les propositions de loi pour durcir les sanctions et les contrôles pleuvent au Parlement.
Mais il arrive que cette traque aux mariages de complaisance dérape. L'histoire de Georges Beka, fonctionnaire à la Ville de Bruxelles, en est un bon exemple. Son projet de mariage a été refusé et sa compagne se retrouve aujourd'hui en centre fermé.
Georges Beka vit avec une Marocaine, Afaz Bounnou, depuis trois ans. Elle est aujourd'hui enceinte de 16 semaines mais son visa a expiré et elle est donc en séjour illégal. Georges a voulu l'épouser mais le parquet s'y est opposé, soupçonnant un mariage blanc. Son statut de fonctionnaire n'a pas protégé Beka et sa compagne d'un interrogatoire costaud par la police de Bruxelles. « Dans ce genre d'enquête, on va jusqu'à demander à une femme la couleur du slip de son futur mari, raconte leur avocat Serge Marc Manesse. Ici, on a demandé à la dame où son compagnon avait acheté les bagues de fiançailles. C'était sur eBay mais il n'avait pas osé lui dire. On a déduit du fait qu'il y avait deux matelas séparés l'absence de vie de couple », poursuit l'avocat qui a introduit un recours contre cette décision.
Les ennuis du couple ne s'arrêtent pas là. L'Office des étrangers est intervenu et Afaz a été arrêtée à son domicile par la police de Saint-Josse. « Ils sont venus à 23 h 30. Nous dormions », raconte son compagnon. Le lendemain matin, Afaz a été transférée au centre de Bruges en vue de son rapatriement. Son avocat a introduit un recours auprès de la Chambre du Conseil. Celle-ci doit se prononcer aujourd'hui sur la légalité de la détention. « Cette détention n'est pas nécessaire. Pourquoi ne pas lui avoir donné un simple ordre de quitter le territoire ? Son domicile était connu. Cela aurait été moins traumatisant pour elle », s'insurge M. Manesse. Et cela aurait donné le temps à M. Beka d'essayer de régler les problèmes de séjour de sa future femme.
Pour Sylvie Sarolea, professeur à l'UCL « cette histoire est un vrai abus de droit. On aurait pu attendre la vérité judiciaire soit la décision du tribunal sur le mariage. La loi dit qu'une personne en séjour illégal peut être enfermée. Elle ne doit pas. Cela s'apprécie et le fait d'être la future maman d'un enfant belge est un critère à prendre en compte. ».
Sylvie Sarolea confirme aussi les dérives dans la traque aux mariages blancs, « Surtout à Bruxelles, il y a de vrais abus de la part des autorités. Le mariage est un droit. La loi permet de vérifier la réalité de la cohabitation pendant des années après le mariage et de punir alors les fraudeurs. »
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Source
http://www.lesoir.be/actualite/belg...s-de-la-chasse-aux-mariages-blancs-815852.php
Afaz est enceinte de son compagnon belge mais elle est soupçonnée de mariage blanc et sur le point d'être expulsée
La lutte contre les mariages blancs, c'est l'obsession de la majorité des partis. Les propositions de loi pour durcir les sanctions et les contrôles pleuvent au Parlement.
Mais il arrive que cette traque aux mariages de complaisance dérape. L'histoire de Georges Beka, fonctionnaire à la Ville de Bruxelles, en est un bon exemple. Son projet de mariage a été refusé et sa compagne se retrouve aujourd'hui en centre fermé.
Georges Beka vit avec une Marocaine, Afaz Bounnou, depuis trois ans. Elle est aujourd'hui enceinte de 16 semaines mais son visa a expiré et elle est donc en séjour illégal. Georges a voulu l'épouser mais le parquet s'y est opposé, soupçonnant un mariage blanc. Son statut de fonctionnaire n'a pas protégé Beka et sa compagne d'un interrogatoire costaud par la police de Bruxelles. « Dans ce genre d'enquête, on va jusqu'à demander à une femme la couleur du slip de son futur mari, raconte leur avocat Serge Marc Manesse. Ici, on a demandé à la dame où son compagnon avait acheté les bagues de fiançailles. C'était sur eBay mais il n'avait pas osé lui dire. On a déduit du fait qu'il y avait deux matelas séparés l'absence de vie de couple », poursuit l'avocat qui a introduit un recours contre cette décision.
Les ennuis du couple ne s'arrêtent pas là. L'Office des étrangers est intervenu et Afaz a été arrêtée à son domicile par la police de Saint-Josse. « Ils sont venus à 23 h 30. Nous dormions », raconte son compagnon. Le lendemain matin, Afaz a été transférée au centre de Bruges en vue de son rapatriement. Son avocat a introduit un recours auprès de la Chambre du Conseil. Celle-ci doit se prononcer aujourd'hui sur la légalité de la détention. « Cette détention n'est pas nécessaire. Pourquoi ne pas lui avoir donné un simple ordre de quitter le territoire ? Son domicile était connu. Cela aurait été moins traumatisant pour elle », s'insurge M. Manesse. Et cela aurait donné le temps à M. Beka d'essayer de régler les problèmes de séjour de sa future femme.
Pour Sylvie Sarolea, professeur à l'UCL « cette histoire est un vrai abus de droit. On aurait pu attendre la vérité judiciaire soit la décision du tribunal sur le mariage. La loi dit qu'une personne en séjour illégal peut être enfermée. Elle ne doit pas. Cela s'apprécie et le fait d'être la future maman d'un enfant belge est un critère à prendre en compte. ».
Sylvie Sarolea confirme aussi les dérives dans la traque aux mariages blancs, « Surtout à Bruxelles, il y a de vrais abus de la part des autorités. Le mariage est un droit. La loi permet de vérifier la réalité de la cohabitation pendant des années après le mariage et de punir alors les fraudeurs. »
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Source
http://www.lesoir.be/actualite/belg...s-de-la-chasse-aux-mariages-blancs-815852.php