Un économiste de l'université de Stanford travaille sur une étude à partir de data que lui a transmises Facebook.
Les traces laissées par nos activités en ligne s'avèrent être une base de données inédite pour la recherche en sciences sociales.
Depuis plus de six mois, Raj Chetty, un économiste de Stanford, travaille sur une étude pour mieux comprendre le lien entre les inégalités économiques et les réseaux de relations sociales.
Pour cela, Facebook lui a transmis les données personnelles de ses utilisateurs américains et canadiens.
Cela représente plus de 239 millions de comptes et un nombre d'informations impossible à estimer sur leurs interactions sociales, le temps passé sur Internet, leurs centres d'intérêt, et même leur niveau de revenu.
Les informations collectées sur le Web représentent en effet une base de données inédite pour la recherche. D'après le docteur en sociologie, Dominique Boullier, elles sont des “données de troisième génération” pour les sciences sociales. Il fait référence aux différentes étapes de la sociologie, d'abord fondée sur les informations obtenues via le recensement organisé par l'État dès le début du XIXe siècle, puis sur les données issues des sondages, qui consistent à interroger directement un échantillon représentatif de la population. Ces dernières représentent les données de deuxième génération.
De nouvelles perspectives pour les sciences sociales
Les données issues du Web présentent des avantages vis-à-vis des générations précédentes. Elles sont traçables et non déclaratives, comme le souligne Julien Boyadjian, chercheur au Centre d'études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS) et auteur d'une thèse sur l'analyse des opinions politiques sur Internet.
Cela signifie qu'elles sont délivrées volontairement et spontanément, contrairement aux sondages où les réponses peuvent être altérées par la façon dont les questions sont construites ou par la présence même d'un interlocuteur.
Pour Dominique Boullier, les traces laissées par nos activités sur le Web ouvrent de nouvelles perspectives sur la façon de faire des sciences sociales.
Elles permettent, par exemple, d'étudier les phénomènes de réplication et de propagation d'une idée sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs sur ces données que s'appuient des entreprises comme Linkfluence et son logiciel Radarly.
Celui-ci recense et traite en temps réel tous les messages diffusés publiquement sur les réseaux sociaux et les médias pour en déduire les tendances de l'opinion publique.
Dans le cadre d'une élection, par exemple, il devient possible d'analyser quel candidat plaît à quelle frange de la société.
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Les traces laissées par nos activités en ligne s'avèrent être une base de données inédite pour la recherche en sciences sociales.
Depuis plus de six mois, Raj Chetty, un économiste de Stanford, travaille sur une étude pour mieux comprendre le lien entre les inégalités économiques et les réseaux de relations sociales.
Pour cela, Facebook lui a transmis les données personnelles de ses utilisateurs américains et canadiens.
Cela représente plus de 239 millions de comptes et un nombre d'informations impossible à estimer sur leurs interactions sociales, le temps passé sur Internet, leurs centres d'intérêt, et même leur niveau de revenu.
Les informations collectées sur le Web représentent en effet une base de données inédite pour la recherche. D'après le docteur en sociologie, Dominique Boullier, elles sont des “données de troisième génération” pour les sciences sociales. Il fait référence aux différentes étapes de la sociologie, d'abord fondée sur les informations obtenues via le recensement organisé par l'État dès le début du XIXe siècle, puis sur les données issues des sondages, qui consistent à interroger directement un échantillon représentatif de la population. Ces dernières représentent les données de deuxième génération.
De nouvelles perspectives pour les sciences sociales
Les données issues du Web présentent des avantages vis-à-vis des générations précédentes. Elles sont traçables et non déclaratives, comme le souligne Julien Boyadjian, chercheur au Centre d'études et de recherches administratives, politiques et sociales (CERAPS) et auteur d'une thèse sur l'analyse des opinions politiques sur Internet.
Cela signifie qu'elles sont délivrées volontairement et spontanément, contrairement aux sondages où les réponses peuvent être altérées par la façon dont les questions sont construites ou par la présence même d'un interlocuteur.
Pour Dominique Boullier, les traces laissées par nos activités sur le Web ouvrent de nouvelles perspectives sur la façon de faire des sciences sociales.
Elles permettent, par exemple, d'étudier les phénomènes de réplication et de propagation d'une idée sur les réseaux sociaux. C'est d'ailleurs sur ces données que s'appuient des entreprises comme Linkfluence et son logiciel Radarly.
Celui-ci recense et traite en temps réel tous les messages diffusés publiquement sur les réseaux sociaux et les médias pour en déduire les tendances de l'opinion publique.
Dans le cadre d'une élection, par exemple, il devient possible d'analyser quel candidat plaît à quelle frange de la société.
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