Le pape Benoît XVI sest prononcé contre la "discrimination injuste" dont sont victimes les femmes et hommes gays, dans une déclaration adressée jeudi dernier à un panel des Nations unies par lintermédiaire de lattaché légal du Vatican, le Révérend Philip J. Bene.
Cette déclaration vient en réponse à la proposition de loi du Parlement ougandais, voulant instituer la peine de mort pour "homosexualité aggravée" dans ce pays dAfrique de lEst.
Comportement acquis
David Bahati, le député ougandais à lorigine de la proposition de loi, sest expliqué à Radio Nederland sur les raisons qui motivent cette nouvelle loi :
Tout dabord, de nombreuses personnes étrangères entraînent les jeunes enfants vers lhomosexualité. Il existe un engouement de ce comportement parmi les étrangers qui dépensent leur argent dans notre pays. De plus, nous estimons que lhomosexualité est un comportement acquis et quil peut être désappris. Enfin, selon notre constitution, lhomosexualité ne fait pas partie des droits de lHomme.
Nous croyons que la famille traditionnelle est constituée par un homme et une femme, et toute forme différente est considérée comme une distorsion de la nature ou de lordre, ce qui est illégal en Ouganda. Cette proposition essaie de rassembler toutes ces lois dans une législation unique qui résumera lesprit et les aspirations de lOuganda en tant que société.
Droits de l'Homme fondamentaux
Le débat sur la proposition durera quinze jours et prendra effet de loi en février prochain.
La communauté internationale considère cette loi comme une sérieuse violation des droits fondamentaux de lHomme et un énorme retour en arrière pour lAfrique, qui fera entrer le continent dans une nouvelle ère de crimes de haine.
Mark Bromley, membre du Conseil pour une équité globale, a déclaré à Radio Nederland que lOuganda se mettait en contradiction avec les lois des droits de lHomme quil avait acceptées auparavant :
Notre réponse est que cest une question de droits fondamentaux de lHomme. LOuganda a accepté les dispositions prises pour les droits de lHomme dans les documents du traité des Nations unies, elle a accepté les standards des droits fondamentaux de lHomme qui sont nécessaires pour faire partie de la communauté des nations de lONU et ces standards sont attaqués maintenant de plein fouet en Ouganda.
Ce nest pas à lOccident ou aux gouvernements européens à imposer leurs points de vue sociaux sur lOuganda. Cest un combat pour les droits fondamentaux de lHomme, et non pas pour les gouvernements qui sacharnent sur des communautés minoritaires ou défavorisées en vue de marquer des points sur la scène politique.
Evangélistes anti-gays
En mars dernier, M. Bahati était allé à une conférence en Ouganda, tenue par des évangélistes chrétiens américains anti-gays qui avaient promis danéantir lhomosexualité. Il a élaboré sa proposition dans les semaines qui ont suivi cette conférence.
Mark Bromley pense quil y a des liens directs entre les deux événements :
Il est certain quil existe des liens importants entre les communautés évangéliques des Etats-Unis et certaines communautés et institutions religieuses qui soutiennent actuellement ces efforts de pénalisation en Ouganda.
Heureusement, certains chefs religieux aux USA, parmi lesquels certains leaders religieux puissants et conservateurs, se sont prononcés contre la proposition. Il est temps maintenant que les leaders politiques et religieux en Ouganda prennent position pour les droits fondamentaux de lHomme et la dignité fondamentale pour tout le monde.
Homosexualilté aggravée
Pour sa part, M. Bahati persiste à dire que la pression de la communauté internationale ne le fera pas chanceler :
La probabilité de détruire notre famille par lhomosexualité est si importante que si vous ne faites rien maintenant, notre société sera anéantie dans les prochaines années. Aucune forme de pression, dintimidation ni de médisance ne pourra nous empêcher de défendre la tradition de nos valeurs familiales, qui vont de la protection de nos enfants à la protection de notre pays et notre continent.
La classification de "homosexualité aggravée" décrite dans la proposition, pour laquelle la peine de mort serait appliquée, concerne les homosexuels HIV-positifs et les récidivistes. Si lOuganda accepte la proposition, ce qui est probable, ce pays rejoindra les 37 autres pays africains dans lesquels les groupes évangéliques américains ont diffusé leur message anti-homosexuel.
http://www.rnw.nl/fr/afrique/article/le-vatican-contre-proposition-de-loi-homophobe-en-ouganda
Cette déclaration vient en réponse à la proposition de loi du Parlement ougandais, voulant instituer la peine de mort pour "homosexualité aggravée" dans ce pays dAfrique de lEst.
Comportement acquis
David Bahati, le député ougandais à lorigine de la proposition de loi, sest expliqué à Radio Nederland sur les raisons qui motivent cette nouvelle loi :
Tout dabord, de nombreuses personnes étrangères entraînent les jeunes enfants vers lhomosexualité. Il existe un engouement de ce comportement parmi les étrangers qui dépensent leur argent dans notre pays. De plus, nous estimons que lhomosexualité est un comportement acquis et quil peut être désappris. Enfin, selon notre constitution, lhomosexualité ne fait pas partie des droits de lHomme.
Nous croyons que la famille traditionnelle est constituée par un homme et une femme, et toute forme différente est considérée comme une distorsion de la nature ou de lordre, ce qui est illégal en Ouganda. Cette proposition essaie de rassembler toutes ces lois dans une législation unique qui résumera lesprit et les aspirations de lOuganda en tant que société.
Droits de l'Homme fondamentaux
Le débat sur la proposition durera quinze jours et prendra effet de loi en février prochain.
La communauté internationale considère cette loi comme une sérieuse violation des droits fondamentaux de lHomme et un énorme retour en arrière pour lAfrique, qui fera entrer le continent dans une nouvelle ère de crimes de haine.
Mark Bromley, membre du Conseil pour une équité globale, a déclaré à Radio Nederland que lOuganda se mettait en contradiction avec les lois des droits de lHomme quil avait acceptées auparavant :
Notre réponse est que cest une question de droits fondamentaux de lHomme. LOuganda a accepté les dispositions prises pour les droits de lHomme dans les documents du traité des Nations unies, elle a accepté les standards des droits fondamentaux de lHomme qui sont nécessaires pour faire partie de la communauté des nations de lONU et ces standards sont attaqués maintenant de plein fouet en Ouganda.
Ce nest pas à lOccident ou aux gouvernements européens à imposer leurs points de vue sociaux sur lOuganda. Cest un combat pour les droits fondamentaux de lHomme, et non pas pour les gouvernements qui sacharnent sur des communautés minoritaires ou défavorisées en vue de marquer des points sur la scène politique.
Evangélistes anti-gays
En mars dernier, M. Bahati était allé à une conférence en Ouganda, tenue par des évangélistes chrétiens américains anti-gays qui avaient promis danéantir lhomosexualité. Il a élaboré sa proposition dans les semaines qui ont suivi cette conférence.
Mark Bromley pense quil y a des liens directs entre les deux événements :
Il est certain quil existe des liens importants entre les communautés évangéliques des Etats-Unis et certaines communautés et institutions religieuses qui soutiennent actuellement ces efforts de pénalisation en Ouganda.
Heureusement, certains chefs religieux aux USA, parmi lesquels certains leaders religieux puissants et conservateurs, se sont prononcés contre la proposition. Il est temps maintenant que les leaders politiques et religieux en Ouganda prennent position pour les droits fondamentaux de lHomme et la dignité fondamentale pour tout le monde.
Homosexualilté aggravée
Pour sa part, M. Bahati persiste à dire que la pression de la communauté internationale ne le fera pas chanceler :
La probabilité de détruire notre famille par lhomosexualité est si importante que si vous ne faites rien maintenant, notre société sera anéantie dans les prochaines années. Aucune forme de pression, dintimidation ni de médisance ne pourra nous empêcher de défendre la tradition de nos valeurs familiales, qui vont de la protection de nos enfants à la protection de notre pays et notre continent.
La classification de "homosexualité aggravée" décrite dans la proposition, pour laquelle la peine de mort serait appliquée, concerne les homosexuels HIV-positifs et les récidivistes. Si lOuganda accepte la proposition, ce qui est probable, ce pays rejoindra les 37 autres pays africains dans lesquels les groupes évangéliques américains ont diffusé leur message anti-homosexuel.
http://www.rnw.nl/fr/afrique/article/le-vatican-contre-proposition-de-loi-homophobe-en-ouganda