Tu parles des expatriés qui vivent dans leur bulle? Eh ben d'accord avec toi. Il faut respecter les normes sociales locales. On ne se promène pas en mini-short dans une médina ou dans le quartier d'al-azhar au Caire.
Je crois que Pinky soulignait que les femmes portant le voile intégral n'étaient pas les seules composantes du tissu social français à transgresser les codes culturels, moeurs et habitudes locales.
Par exemple, les féministes radicales attaquent frontalement le patriarcat qui est une norme transculturelle. La non-mixité est un des outils théorique et pratique privilégiée par ces femmes depuis les années 60 dans la contestation de l'ordre phallocratique et hétéro-centré. Un statu-quo séculaire, non pas typiquement "oriental" (qu'est-ce que l'Orient?) ou "islamique" mais universel.
Ces militantes peu exotiques ont pour objectif de subvertir celui-ci, en s'affranchissant concrètement des normes qui le constituent: canons esthétiques, dépendance matérielle et affective, subordination sexuelle, distribution genrée des tâches et des statuts etc
Le féminisme n'est pas une spécificité culturelle déterminée, qu'il s'agirait de préserver, c'est la résultante d'une conflictualité historique imposée par les femmes elles-mêmes, à ce titre c'est une dynamique, pas un acquis.
La question que pose peut-être Pinky c'est celle de savoir si c'est au législateur (souvent masculin au passage) de définir ce qui relève de la norme féminine "locale". C'est un sujet intéressant...
A propos du soubassement politique inhérent au port du (des? un pluriel me paraît plus conforme à la réalité du fait social) voile intégral j'ai déjà donné mon avis ailleurs, je m'abstiens donc.