vanichoco
Caramels, Bonbons et Chocolats ...
Salem,
Un film sur la femme marocaine, sa force, sa résilience et comment elle compose avec les rugosités des coutumes patriarcales.
« Les femmes marocaines sont fortes et se battent en silence »
LIBÉRATION. La réalisatrice Maryam Touzani signe avec « Adam » un film poignant sur les luttes féminines au Maroc, une question qui résonne encore dans l'actualité.
Par Eva Sauphie
Une histoire autour d'une prison intérieure dont il faut se libérer
Alba, la gérante de l'échoppe, est veuve et élève seule sa fillette de huit ans. Cette mère dévouée et rigide finira par recueillir Samia, une jeune femme enceinte ayant fui son village. En attendant la naissance de son enfant, et pour se faire une place dans la famille, la nouvelle recrue s'attelle à la minutieuse préparation des rziza, spécialités sucrées façonnées au fil de pâte feuilletée. « Le savoir-faire est tout ce qu'il reste aux femmes dans les sociétés arabes », regrette Maryam Touzani. La nourriture tient ainsi une place centrale dans le film. Celle-ci s'impose à l'écran de manière palpable. Et vient matérialiser la renaissance qui s'opère à l'intérieur des deux personnages.
« Alba fuit celle qu'elle a été. Elle est restée figée dans le temps pour se protéger de cette société qui a du mal à accepter qu'une femme ne refasse pas sa vie, commente la réalisatrice. Tandis que Samia fuit la vie qu'elle porte en elle, également à cause de la pression sociale. Toutes deux se libèrent peu à peu de leur prison intérieure en s'efforçant à ressentir des sensations. » À mesure que Samia pétrit la pâte et transmet son savoir-faire à Alba, cette dernière redécouvre une technique oubliée. Et se redécouvre elle-même. « Au contact de la préparation, elle réinvestit son corps et sa féminité. » Cette transmission des traditions, intrinsèquement liée aux femmes, joue un rôle déterminant dans l'émancipation des deux protagonistes.
La réalisatrice marocaine Maryam Touzani.
© DR
Les traditions sont à questionner
Mais pour la réalisatrice, certaines traditions doivent être questionnées. Et selon elle, les femmes ont un rôle à jouer dans la remise en cause de certaines coutumes patriarcales. « Une femme ne peut pas enterrer un être cher. Pour Alba, cette tradition a des conséquences terribles. C'est comme si on lui volait deux fois son mari, deux fois la mort, scande Maryam Touzani. La société marocaine fragilise les femmes, mais elles sont fortes et se battent en silence. »
Et vous, vous en pensez quoi ?
Vanichoco
Cœur coulant caramel
Un film sur la femme marocaine, sa force, sa résilience et comment elle compose avec les rugosités des coutumes patriarcales.
« Les femmes marocaines sont fortes et se battent en silence »
LIBÉRATION. La réalisatrice Maryam Touzani signe avec « Adam » un film poignant sur les luttes féminines au Maroc, une question qui résonne encore dans l'actualité.
Par Eva Sauphie
Une histoire autour d'une prison intérieure dont il faut se libérer
Alba, la gérante de l'échoppe, est veuve et élève seule sa fillette de huit ans. Cette mère dévouée et rigide finira par recueillir Samia, une jeune femme enceinte ayant fui son village. En attendant la naissance de son enfant, et pour se faire une place dans la famille, la nouvelle recrue s'attelle à la minutieuse préparation des rziza, spécialités sucrées façonnées au fil de pâte feuilletée. « Le savoir-faire est tout ce qu'il reste aux femmes dans les sociétés arabes », regrette Maryam Touzani. La nourriture tient ainsi une place centrale dans le film. Celle-ci s'impose à l'écran de manière palpable. Et vient matérialiser la renaissance qui s'opère à l'intérieur des deux personnages.
« Alba fuit celle qu'elle a été. Elle est restée figée dans le temps pour se protéger de cette société qui a du mal à accepter qu'une femme ne refasse pas sa vie, commente la réalisatrice. Tandis que Samia fuit la vie qu'elle porte en elle, également à cause de la pression sociale. Toutes deux se libèrent peu à peu de leur prison intérieure en s'efforçant à ressentir des sensations. » À mesure que Samia pétrit la pâte et transmet son savoir-faire à Alba, cette dernière redécouvre une technique oubliée. Et se redécouvre elle-même. « Au contact de la préparation, elle réinvestit son corps et sa féminité. » Cette transmission des traditions, intrinsèquement liée aux femmes, joue un rôle déterminant dans l'émancipation des deux protagonistes.
La réalisatrice marocaine Maryam Touzani.
© DR
Les traditions sont à questionner
Mais pour la réalisatrice, certaines traditions doivent être questionnées. Et selon elle, les femmes ont un rôle à jouer dans la remise en cause de certaines coutumes patriarcales. « Une femme ne peut pas enterrer un être cher. Pour Alba, cette tradition a des conséquences terribles. C'est comme si on lui volait deux fois son mari, deux fois la mort, scande Maryam Touzani. La société marocaine fragilise les femmes, mais elles sont fortes et se battent en silence. »
« Les femmes marocaines sont fortes et se battent en silence »
LIBÉRATION. La réalisatrice Maryam Touzani signe avec « Adam » un film poignant sur les luttes féminines au Maroc, une question qui résonne encore dans l'actualité.
www.lepoint.fr
Et vous, vous en pensez quoi ?
Vanichoco
Cœur coulant caramel