salam
On savait déjà que les fourmis faisaient pousser des champignons pour s’en nourrir, mais pour la toute première fois, des scientifiques en ont observé en train de cultiver des plantes.
AGRICULTRICES. Ouvrières, charpentières, soldates, nourricières et maintenant … agricultrices ! Décidément, les fourmis revêtent tous les rôles. Ce sont deux chercheurs de l’Université de Munich (Allemagne), Guillaume Chomicki et Susanne S. Renner, qui ont découvert ces fourmis à la main verte, Philidris nagasau, sur les Îles Fidji, en train de cultiver six plantes du genre Squamellaria. Si certaines espèces étaient déjà connues pour entretenir des champignons dont elles se nourrissaient par la suite, c’est la première fois que des fourmis cultivatrices de plantes sont observées. Et ce n’est pas le seul fait étonnant : en retraçant l’évolution de ces insectes et des Squamellaria à l’aide d’analyses génétiques, les scientifiques en ont conclu que ces fourmis se livraient déjà à cette activité au Pliocène, soit depuis 3 millions d’années, bien avant l’apparition de l’agriculture humaine, 10 000 ans avant J-C.
Quand les fourmis et les plantes s’entraident
Les Squamellaria sont des plantes épiphytes, c’est-à-dire qu’elles poussent le long des arbres en s’en servant comme soutien structurel mais sans les parasiter. Pour croître, ces rubiacées récupèrent directement l’eau de pluie. Cependant, quand il s’agit de se nourrir, celles-ci sont totalement dépendantes des fourmis … et vice-versa. Les chercheurs ont en effet remarqué qu’il existait une relation de mutualisme dépendant, que l’on peut également qualifier de symbiose, entre ces deux organismes.
Celle-ci est extrêmement spécialisée, si bien que ces fourmis ont perdu la capacité de produire leurs propres nids, qui ne sont désormais plus offerts que par la plante. « C’est ce qu’on appelle un « transfert de fonction compensé », un phénomène fréquent dans les symbioses spécialisées », explique Guillaume Chomicki à Sciences et Avenir. « La fourmi nait dans la plante, et reste toujours dans la colonie proche des plantes dans lesquelles elle niche », continue-t-il.
Ces nouveaux nids alloués par ces plantes épiphytes sont des domaties, structures creuses que les fourmis vont pouvoir utiliser comme maison. De ce fait, ces dernières vont activement les défendre des autres insectes. Elles vont également déféquer à l’intérieur de ces cavités et cette matière fécale va servir de fertilisant aux plantes, qui à ce stade « ne peuvent rien offrir aux fourmis». Une fois que la plante devient adulte, elle offre du nectar qui nourrira les colonies de fourmis. Celles-ci vont ensuite récolter les graines et les semer dans les creux de l’écorce des arbres, et tout le cycle recommence.
suite:
http://www.sciencesetavenir.fr/anim...s-plantes-depuis-des-millions-d-annees_108460
On savait déjà que les fourmis faisaient pousser des champignons pour s’en nourrir, mais pour la toute première fois, des scientifiques en ont observé en train de cultiver des plantes.
AGRICULTRICES. Ouvrières, charpentières, soldates, nourricières et maintenant … agricultrices ! Décidément, les fourmis revêtent tous les rôles. Ce sont deux chercheurs de l’Université de Munich (Allemagne), Guillaume Chomicki et Susanne S. Renner, qui ont découvert ces fourmis à la main verte, Philidris nagasau, sur les Îles Fidji, en train de cultiver six plantes du genre Squamellaria. Si certaines espèces étaient déjà connues pour entretenir des champignons dont elles se nourrissaient par la suite, c’est la première fois que des fourmis cultivatrices de plantes sont observées. Et ce n’est pas le seul fait étonnant : en retraçant l’évolution de ces insectes et des Squamellaria à l’aide d’analyses génétiques, les scientifiques en ont conclu que ces fourmis se livraient déjà à cette activité au Pliocène, soit depuis 3 millions d’années, bien avant l’apparition de l’agriculture humaine, 10 000 ans avant J-C.
Quand les fourmis et les plantes s’entraident
Les Squamellaria sont des plantes épiphytes, c’est-à-dire qu’elles poussent le long des arbres en s’en servant comme soutien structurel mais sans les parasiter. Pour croître, ces rubiacées récupèrent directement l’eau de pluie. Cependant, quand il s’agit de se nourrir, celles-ci sont totalement dépendantes des fourmis … et vice-versa. Les chercheurs ont en effet remarqué qu’il existait une relation de mutualisme dépendant, que l’on peut également qualifier de symbiose, entre ces deux organismes.
Celle-ci est extrêmement spécialisée, si bien que ces fourmis ont perdu la capacité de produire leurs propres nids, qui ne sont désormais plus offerts que par la plante. « C’est ce qu’on appelle un « transfert de fonction compensé », un phénomène fréquent dans les symbioses spécialisées », explique Guillaume Chomicki à Sciences et Avenir. « La fourmi nait dans la plante, et reste toujours dans la colonie proche des plantes dans lesquelles elle niche », continue-t-il.
Ces nouveaux nids alloués par ces plantes épiphytes sont des domaties, structures creuses que les fourmis vont pouvoir utiliser comme maison. De ce fait, ces dernières vont activement les défendre des autres insectes. Elles vont également déféquer à l’intérieur de ces cavités et cette matière fécale va servir de fertilisant aux plantes, qui à ce stade « ne peuvent rien offrir aux fourmis». Une fois que la plante devient adulte, elle offre du nectar qui nourrira les colonies de fourmis. Celles-ci vont ensuite récolter les graines et les semer dans les creux de l’écorce des arbres, et tout le cycle recommence.
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