Des images témoignent du massacre à Boutcha: “Peu importe qu’ils soient des civils ou non, tuez tout le monde”
Des centaines de civils ukrainiens ont été tués par des soldats russes au début de la guerre, en mars dernier, à Boutcha. À l’aide d’images de vidéosurveillance et d’enregistrements d’appels téléphoniques, l’agence de presse AP et le diffuseur PBS ont pu reconstituer l’horreur qui s’est produite...
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Des centaines de civils ukrainiens ont été tués par des soldats russes au début de la guerre, en mars dernier, à Boutcha. À l’aide d’images de vidéosurveillance et d’enregistrements d’appels téléphoniques, l’agence de presse AP et le diffuseur PBS ont pu reconstituer l’horreur qui s’est produite dans les rues de ce qui était autrefois une banlieue tranquille de Kiev.
L’agence de presse Associated Press (AP) et les équipes du programme “Frontline” de la chaîne publique américaine PBS ont mené des mois d’enquête sur les atrocités commises par les troupes russes à Boutcha. Ils ont ainsi visionné des centaines d’heures d’images de caméras de surveillance et écouté des appels téléphoniques interceptés de soldats russes. Les journalistes ont également interrogé des résidents, des experts et des membres des autorités ukrainiennes. Un travail de longue haleine qui nous offre aujourd'hui une reconstitution saisissante de ce qui s’est produit dans la ville au tout début de la guerre. Ce volet fait partie d’un projet d’enquête plus vaste sur les crimes de guerre russes en Ukraine intitulé “War Crime Watch Ukraine”. Au total, les équipes ont déjà enquêté sur au moins 558 crimes de guerre russes présumés, comme celui de Boutcha.
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N’ayant pas réussi à prendre Kiev, les troupes russes se sont concentrées sur les villes avoisinantes. Début mars, elles sont arrivées à Boutcha, une banlieue de Kiev située à environ 25 kilomètres au nord-ouest de la capitale ukrainienne. Les soldats ukrainiens y ont été repoussés et, dans l’après-midi du 3 mars, ils ont dû quitter la rue Yablonska, une artère stratégique qui traverse la ville d’est en ouest. Les images des caméras de vidéosurveillance montrent notamment un minibus noir prendre en charge quelques soldats ukrainiens pour les faire fuir vers Irpin.
(la suite ci-dessous)
Les soldats russes s'étaient installés dans le complexe immobilier du 144 de la rue Yablonska. © AP
Torture et exécutions
Peu de temps après, les soldats russes se sont installés dans le complexe immobilier du 144 de cette même rue, où des civils s’étaient réfugiés au sous-sol. Leur entrée à Boutcha a également été filmée par des caméras de surveillance, avant que les militaires ne les désactivent. Comme le montrent les images, ils ont interrogé, torturé et exécuté des civils ukrainiens dans la rue Yablonska. Les militaires ont ainsi procédé à une “zatchistka”, un terme militaire non officiel qui désigne une “opération de nettoyage d'un bâtiment”. Ils faisaient du porte-à-porte - avec des listes des services de renseignement russes - pour vérifier que les citoyens ukrainiens ne présentaient pas de danger potentiel, avec parfois de terribles conséquences. Leur but? Terroriser la population locale pour neutraliser toute résistance - une stratégie qu'ils ont répétée dans toutes les zones occupées à travers l’Ukraine.L’horreur à Boutcha s’est poursuivie jusqu’au 1er avril, jour où l’armée ukrainienne a libéré la ville. De nombreux corps jonchaient les rues, dont une quarantaine rien qu’à Yablonska. Les images de civils abattus, les mains attachées derrière le dos, ont choqué le monde en avril. Dans la plupart des cas, ils semblent avoir été torturés avant d’être exécutés. Au total, au moins 450 morts, tant des hommes, des femmes que des enfants, ont été recensées par les autorités ukrainiennes.
On attend les dénis complotistes des trolls @morjani et @Yancine