dimanche 1er mars 2009 - 07h:38
IRIN News
Le gouvernement du Hamas à Gaza a donné ordre aux organisations humanitaires locales et internationales prestataires daide durgence de coordonner leurs opérations de secours avec lui.
A Gaza, selon plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG) locales, le Hamas a empêché certaines organisations humanitaires de distribuer laide durgence après que celles-ci eurent refusé de se conformer au règlement imposé.
« On nous a informés que le matériel transporté [dans Gaza] de létranger était vendu sur le marché », a déclaré à IRIN Sobhi Redwan, adjoint au ministre des Affaires sociales, expliquant que lUNRWA (lAgence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) acheminait du matériel dans Gaza pour le compte dorganismes non-onusiens et des bailleurs de fonds.
Selon les organisations humanitaires internationales, telles quOxfam ou CARE, le « groupement logistique » coordonné par le Programme alimentaire mondial (PAM) est le seul système dans le cadre duquel des camions sont envoyés dans Gaza.
« Nous aidons effectivement dautres agences des Nations Unies et dautres organisations à acheminer leur matériel », a indiqué Chris Gunness, porte-parole de lUNRWA, au cours dun entretien téléphonique accordé à IRIN depuis Jérusalem.
« Nous avons demandé à lUNRWA de nous fournir des papiers indiquant, pour tous les camions, le contenu et le destinataire du véhicule », a dit M. Redwan, vice-ministre Hamas.
LUNRWA sest à moitié conformée à cette demande, selon les autorités du Hamas. « Pour des questions pratiques, nous devons consulter les autorités à tous les niveaux pour pouvoir acheminer du matériel », a commenté M. Gunness, porte-parole de lagence.
Le ministère des Affaires sociales de Gaza a demandé à toutes les ONG locales et internationales de lui fournir la liste de leurs bénéficiaires sur CD. « Nous voulons nous assurer que laide est distribuée équitablement », a dit M. Redwan.
Les organisations internationales, telles quOxfam et CARE, ne se sont pas conformées à cette demande.
« Nous avons expliqué au Hamas que nous ne révèlerions pas lidentité de nos bénéficiaires pour des questions de responsabilité vis-à-vis de nos bailleurs et pour respecter nos valeurs dimpartialité », a commenté Michael Bailey, chargé des relations publiques à Oxfam, au cours dun entretien accordé à IRIN pendant son déplacement à Gaza, cette semaine.
Oxfam et ses partenaires locaux « opèrent comme ils le doivent », a ajouté M. Bailey.
Les ONG locales, accusées dentretenir des liens avec le Fatah
Une ONG locale de Beit Lahiya, qui a consenti à sentretenir avec IRIN sous couvert de lanonymat, avait prévu dapporter une aide durgence à la reconstruction et à la réparation des habitations après la guerre.
« Après la guerre, les autorités du Hamas sont venues au siège de notre association, nous ont convoqués au poste de police et nous ont donné lordre de ne pas apporter daide durgence », a raconté le directeur. « Les autorités du Hamas nous ont accusés davoir reçu de largent du Fatah ».
Financée par le gouvernement suisse, lONG mène des opérations de sensibilisation aux droits des femmes et des enfants et des projets de développement durable ; elle élève notamment des animaux domestiques.
« Les ONG nous ont contactés et nous ont présenté une déclaration officielle du ministère des Affaires sociales qui demandait aux ONG locales de consulter le ministère pour distribuer laide et de lui communiquer toutes leurs informations », a expliqué Jaber Wishah, directeur adjoint du Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) de Gaza. « Cest inacceptable ; le travail des institutions humanitaires et des ONG doit être indépendant ».
Une ONG locale de Jabalyia, qui se spécialise dans les projets de gouvernance sociale et dengagement civique avec un budget opérationnel de 200 000 dollars, principalement financé par lUSAID (lAgence américaine daide au développement international), a également consenti à sexprimer sous couvert de lanonymat.
Du 29 décembre au 25 janvier, lONG a mené une opération de secours durgence dans le cadre de laquelle elle a distribué des colis alimentaires et des couvertures à 8 000 bénéficiaires, à Jabalyia ; elle prévoyait également doffrir des services de soutien psychosocial.
Mais « la police du Hamas est venue à lONG et nous a ordonné darrêter le travail, sans explication », a raconté le directeur. Celui-ci pense avoir été ciblé, en tant que membre du Fatah.
Les autorités du Hamas ont demandé la liste des bénéficiaires de lONG ; or, si lorganisme consultait le gouvernement du Hamas, lUSAID cesserait de financer ses activités, a expliqué le directeur.
« Cest une question politique ; les ONG Hamas donnent au Hamas et les ONG Fatah, au Fatah », a résumé Ibby al-Oul, membre du comité de direction dAsalah, une petite ONG locale qui mène de petits projets de développement dentreprises.
Asalah prévoit doffrir un service dadoption pour les orphelins de la guerre, mais elle ne communiquera aucune information au gouvernement du Hamas, a indiqué M. al-Oul.
IRIN News
Le gouvernement du Hamas à Gaza a donné ordre aux organisations humanitaires locales et internationales prestataires daide durgence de coordonner leurs opérations de secours avec lui.
A Gaza, selon plusieurs organisations non-gouvernementales (ONG) locales, le Hamas a empêché certaines organisations humanitaires de distribuer laide durgence après que celles-ci eurent refusé de se conformer au règlement imposé.
« On nous a informés que le matériel transporté [dans Gaza] de létranger était vendu sur le marché », a déclaré à IRIN Sobhi Redwan, adjoint au ministre des Affaires sociales, expliquant que lUNRWA (lAgence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens) acheminait du matériel dans Gaza pour le compte dorganismes non-onusiens et des bailleurs de fonds.
Selon les organisations humanitaires internationales, telles quOxfam ou CARE, le « groupement logistique » coordonné par le Programme alimentaire mondial (PAM) est le seul système dans le cadre duquel des camions sont envoyés dans Gaza.
« Nous aidons effectivement dautres agences des Nations Unies et dautres organisations à acheminer leur matériel », a indiqué Chris Gunness, porte-parole de lUNRWA, au cours dun entretien téléphonique accordé à IRIN depuis Jérusalem.
« Nous avons demandé à lUNRWA de nous fournir des papiers indiquant, pour tous les camions, le contenu et le destinataire du véhicule », a dit M. Redwan, vice-ministre Hamas.
LUNRWA sest à moitié conformée à cette demande, selon les autorités du Hamas. « Pour des questions pratiques, nous devons consulter les autorités à tous les niveaux pour pouvoir acheminer du matériel », a commenté M. Gunness, porte-parole de lagence.
Le ministère des Affaires sociales de Gaza a demandé à toutes les ONG locales et internationales de lui fournir la liste de leurs bénéficiaires sur CD. « Nous voulons nous assurer que laide est distribuée équitablement », a dit M. Redwan.
Les organisations internationales, telles quOxfam et CARE, ne se sont pas conformées à cette demande.
« Nous avons expliqué au Hamas que nous ne révèlerions pas lidentité de nos bénéficiaires pour des questions de responsabilité vis-à-vis de nos bailleurs et pour respecter nos valeurs dimpartialité », a commenté Michael Bailey, chargé des relations publiques à Oxfam, au cours dun entretien accordé à IRIN pendant son déplacement à Gaza, cette semaine.
Oxfam et ses partenaires locaux « opèrent comme ils le doivent », a ajouté M. Bailey.
Les ONG locales, accusées dentretenir des liens avec le Fatah
Une ONG locale de Beit Lahiya, qui a consenti à sentretenir avec IRIN sous couvert de lanonymat, avait prévu dapporter une aide durgence à la reconstruction et à la réparation des habitations après la guerre.
« Après la guerre, les autorités du Hamas sont venues au siège de notre association, nous ont convoqués au poste de police et nous ont donné lordre de ne pas apporter daide durgence », a raconté le directeur. « Les autorités du Hamas nous ont accusés davoir reçu de largent du Fatah ».
Financée par le gouvernement suisse, lONG mène des opérations de sensibilisation aux droits des femmes et des enfants et des projets de développement durable ; elle élève notamment des animaux domestiques.
« Les ONG nous ont contactés et nous ont présenté une déclaration officielle du ministère des Affaires sociales qui demandait aux ONG locales de consulter le ministère pour distribuer laide et de lui communiquer toutes leurs informations », a expliqué Jaber Wishah, directeur adjoint du Centre palestinien pour les droits humains (PCHR) de Gaza. « Cest inacceptable ; le travail des institutions humanitaires et des ONG doit être indépendant ».
Une ONG locale de Jabalyia, qui se spécialise dans les projets de gouvernance sociale et dengagement civique avec un budget opérationnel de 200 000 dollars, principalement financé par lUSAID (lAgence américaine daide au développement international), a également consenti à sexprimer sous couvert de lanonymat.
Du 29 décembre au 25 janvier, lONG a mené une opération de secours durgence dans le cadre de laquelle elle a distribué des colis alimentaires et des couvertures à 8 000 bénéficiaires, à Jabalyia ; elle prévoyait également doffrir des services de soutien psychosocial.
Mais « la police du Hamas est venue à lONG et nous a ordonné darrêter le travail, sans explication », a raconté le directeur. Celui-ci pense avoir été ciblé, en tant que membre du Fatah.
Les autorités du Hamas ont demandé la liste des bénéficiaires de lONG ; or, si lorganisme consultait le gouvernement du Hamas, lUSAID cesserait de financer ses activités, a expliqué le directeur.
« Cest une question politique ; les ONG Hamas donnent au Hamas et les ONG Fatah, au Fatah », a résumé Ibby al-Oul, membre du comité de direction dAsalah, une petite ONG locale qui mène de petits projets de développement dentreprises.
Asalah prévoit doffrir un service dadoption pour les orphelins de la guerre, mais elle ne communiquera aucune information au gouvernement du Hamas, a indiqué M. al-Oul.