Les infiltrés, version anti-palestinienne

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Casablanca d'antan
VIB
Un nouvel ordre "anti-infiltration" de l'armée israélienne doit entrer en vigueur ce mardi. L'expulsion de certains Palestiniens de Cisjordanie serait désormais jugée par des tribunaux militaires israéliens. Les Palestiniens originaires de Gaza sont notamment visés par cette mesure.

Un nouvel ordre de l'armée visant à empêcher les infiltrations, qui doit entrer en vigueur mardi, pourrait permettre l'expulsion ou l'arrestation de dizaines de milliers de Palestiniens séjournant en Cisjordanie, affirme dimanche le quotidien Haaretz.

Les Gazaouis visés

L'armée israélienne a confirmé que des "amendements à l'ordre visant à empêcher des infiltrations" avaient été publiés mais a souligné qu'ils ne faisaient que formaliser les procédures existantes et ne justifieraient pas des expulsions massives.

Ce nouvel ordre, dont "la teneur est générale et ambiguë" selon Haaretz, vise notamment les Palestiniens détenteurs d'une carte d'identité avec une adresse dans la bande de Gaza, ou qui sont nés dans ce territoire, ainsi que leurs descendants.

La bande de Gaza est contrôlée par les islamistes du Hamas depuis 2007 alors que la Cisjordanie est restée sous la responsabilité de l'Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas.

Israël impose un strict blocus de Gaza qui empêche les Palestiniens originaires de cette enclave de se rendre en Cisjordanie.

Le nouveau décret militaire concerne aussi les Palestiniens nés en Cisjordanie qui ont pour diverses raisons perdu leur statut de résident à la suite par exemple d'un séjour à l'étranger, ainsi que les épouses étrangères de Palestiniens, précise Haaretz.

"Rien de neuf" pour Tsahal

Jusqu'à présent, les tribunaux civils israéliens empêchaient en général des expulsions de Cisjordanie visant ces personnes.

Mais le décret prévoit que ces dossiers seront désormais soumis à la juridiction de tribunaux militaires : les personnes visées seraient alors jugées en tant "qu'infiltrées", susceptibles d'être expulsées vers le pays ou la région d'où elles sont venues "illégalement".

Cet ordre, signé le 13 octobre 2009 par le commandant des forces de Cisjordanie, le général Gadi Shamni, doit entrer en vigueur six mois après.

Il prévoit des peines pouvant aller jusqu'à sept ans de prison, assorties d'une amende de 7.500 shekels (1.500 euros).

"L'ordre est le même que celui qui a toujours existé à propos des Palestiniens séjournant illégalement en Judée-Samarie (nom biblique de la Cisjordanie). Il n'y a rien de neuf", a commenté la porte-parole de Tsahal, Avital Leibovitz.

Hamoked, une association israélienne de défense des droits de l'Homme, a appelé l'armée à revenir sur son nouvel ordre, estimant que "la définition d'"infiltré" pourrait en principe s'appliquer à des gens dont les autorités militaires ne veulent pas du bien, dont des Israéliens et des ressortissants étrangers".


Jeune afrique
 
Un ordre militaire israélien va permettre la déportation en masse des Palestiniens de Cisjordanie
dimanche 11 avril 2010 - 16h:24

Amira Hass - Haaretz
Quand la loi sera effective, des dizaines de milliers de Palestiniens seront traités comme des criminels passibles de peines sévères.

Si l’on en juge par l’action du Haut Commandement à la Sécurité au cours des dix dernières années, les premiers Palestiniens qui seront visés par les nouvelles règles sont ceux dont la carte d’identité porte une adresse dans la bande de Gaza - c’est à dire les gens qui sont née à Gaza et leurs enfants nés en Cisjordanie - ou ceux qui sont nés en Cisjordanie ou à l’étranger et qui pour différentes raisons ont perdu leur statut de résident. Seront visées aussi les conjoints (de Palestiniens) nés à l’étranger.

Jusqu’à maintenant les cours de justice israéliennes ont occasionnellement empêché l’expulsion des ces trois groupes de personnes de Cisjordanie. La nouvelle réglementation, cependant, les place sous la seule juridiction de l’armée israélienne.

La nouvelle réglementation stipule qu’une personne qui entre en Cisjordanie illégalement est un "agent infiltré" en plus d’une "personne qui ne détient pas de permis de séjour en règle". Cette réglementation reprend la définition du terme "agent infiltré" élaborée en 1969 et la pousse à l’extrême, puisque le terme s’appliquait initialement à ceux qui entraient illégallement en Israël, mais en provenance de pays alors classés comme ennemis : La Jordanie, l’Egypte, le Liban et la Syrie.

Les termes de cette loi sont à la fois généraux et ambigus, et permettent que le terme "agent infiltré" soit aussi appliqué aux Palestiniens résidents à Jérusalem, aus citoyens d’autres pays avec qui Israël a de bonnes relations (comme les USA) et à des citoyens israéliens qu’ils soient arabes ou juifs. Tout cela dépendra de l’appréciation du commandement de l’armée israélienne sur le terrain.

Les nouvelles règlent ont pour but de réprimer l’opposition en Cisjordanie.

Le Centre pour la Défense de l’individu "le Foyer", a été la première organisation des droits de l’homme a alerté l’opinion contre cette réglementation, signée il y a six mois par Gadi Shammi, à l’époque commandant en chef des forces de Judée et Samarie de l’armée israélienne.

Il y a deux semaines, La directrice de ce centre, Dalia Kerstein, a demandé à Avi Mizhahi, du Commandement Central [GOC], de repousser l’application de cette loi à cause de "son impact dramatique sur les droits humanitaires d’un nombre très important de personnes".

Selon les termes de la loi, "une personne est soupçonnée d’être un agent infiltré si elle se trouve dans un endroit donné sans document ou permis qui atteste qu’elle a le droit de s’y trouver sans avoir à justifier sa présence". Un tel document, dit la loi, doit être délivré par le commandant en chef des forces israéliennes de Judée et Samarie ou son représentant.

http://info-palestine.net/article.php3?id_article=8514
 

Israël lance son programme de déportation des Palestiniens

vendredi 23 avril 2010 - 07h:07

Al Jazeera
Après avoir passé neuf ans dans une prison israélienne, Ahmad Sabah, un Palestinien âgé de 40 ans, a été déporté vers Gaza, au lieu d’être libéré en Cisjordanie où sa famille l’attendait.

Les Israéliens l’ont envoyé à Gaza parce qu’il avait une carte identité palestinienne produite sur place.

Sa famille a déclaré que Sabah, qui a été arrêté en 2001 pour des « infractions à la sécurité israélienne », n’a aucun lien avec la bande de Gaza et il a refusé de quitter la frontière entre Israël et Gaza afin de protester contre le traitement qui lui est appliqué.

« C’est mon droit de retrouver ma femme et ma famille », a-t-il dit.

« Politique inhumaine »

La décision israélienne a entraîné une condamnation des dirigeants politiques palestiniens, lesquels ont dénoncé la déportation de Sabah comme « inhumaine ».

Issa Qaraqi, le ministre des Affaires des Prisonniers dans le gouvernement de Mahmoud Abbas [Ramallah], a déclaré que Sabah aurait dû être libéré en Cisjordanie.

« Il n’a aucun lien avec la bande de Gaza, pas de famille là-bas, rien. »

Il a déclaré que la déportation était un exemple de l’application par Israël des nouveaux décrets militaires permettant que les résidents « illégaux » en Cisjordanie soeint déportés. [...]

Le cas Sabah fait suite à celui de Saber Albayari, qui a été déporté ce mercredi vers la bande de Gaza après avoir sollicité un traitement médical dans un hôpital israélien.

Albayari a vécu en Israël durant les 15 dernières années [à Jaffa, où il est marié], mais il a été déporté vers la bande de Gaza lorsque les autorités israéliennes ont découvert qu’il y était né.

On craint que ces expulsions soient les premières d’une vague de déportations de Palestiniens depuis Israël et la Cisjordanie.

Jusqu’à 70 000 Palestiniens peuvent risquer la déportation en vertu de l’ordre militaire qui a été fermement condamné par les dirigeants arabes.

La semaine dernière, l’ex-président Abbas a promis de s’oppposer à ce décret. « Israël n’a pas le droit d’expulser même un seul Palestinien, et l’Autorité palestinienne ne le permettra pas et s’y opposera de plusieurs façons [on attend de savoir lesquelles ... N.d.T] ».

Jackie Rowland d’Al Jazeera , rapportant depuis Al Qods, dit que ces faits individuels font connaître le coût humain de ce qui est une stratégie israélienne délibérée pour traiter différemment la Cisjordanie et Gaza.

« Cela s’inscrit dans le contexte stratégique israélien consistant à traiter la bande de Gaza et la Cisjordanie comme des entités distinctes au niveau géopolitique, » dit-elle.
 
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