Roche va débourser 750 millions de dollars pour une molécule développée par le japonais Meiji Seika Pharma et le canadien Fedora.
Après les avoir délaissés pendant une longue décennie, les laboratoires s'intéressent à nouveau aux antibiotiques. Roche a annoncé mardi qu'il verserait jusqu'à 750 millions de dollars (635 millions d'euros) au japonais Meiji Seika Pharma et au canadien Fedora pour un médicament conçu pour restaurer l'efficacité des antibiotiques les plus courants, tels que les pénicillines ou les céphalosporines.
Roche pourra développer et commercialiser ce traitement, l'inhibiteur de bêta-lactamases OP0595, partout dans le monde sauf au Japon.
Le groupe suisse, champion mondial de la cancérologie, se passionne à nouveau pour les antibiotiques depuis deux ans. Après avoir investi en 2013 dans le petit laboratoire spécialisé Polyphor, il a noué en 2014 des accords avec une petite société britannique et une start-up américaine.
D'autres grands laboratoires en font autant. En décembre, Merck a lancé une OPA à plus de 9,5 milliards de dollars sur Cubist Pharmaceuticals, une société spécialisée dans les traitements contre les bactéries super-résistantes.
100.000 milliards de dollars
Dans ce secteur, la recherche avait quasiment disparu depuis une décennie car il est de plus en plus compliqué de trouver des molécules. Mais, si les laboratoires faisaient la fine bouche, c'est surtout parce que les antibiotiques apparaissent peu rentables, face aux médicaments pour les maladies chroniques (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires…), des traitements à vie que les laboratoires facturent très cher.
Mais, de plus en plus de bactéries développent des résistances aux antibiotiques
. Aux États-Unis, les infections résistantes, qui affectent plus de deux millions de personnes par an, en tueraient 23.000. Ces infections coûteront au moins 100.000 milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici à 2050, dont 15.000 milliards à l'Europe, estime par ailleurs un récent rapport réalisé à la demande du premier ministre britannique.
Cela représentera 2% à 3,5% du PIB mondial et au moins 10 millions de morts par an.
Terrorisme biologique
Les autorités, qui s'inquiètent, commencent donc à financer des programmes de recherche.
Le partenariat public-privé européen Innovative Medicines Initiative (IMI) a débloqué plus de 200 millions d'euros pour la recherche de nouveaux médicaments contre les bactéries.
Aux États-Unis, le gouvernement a mis en place et financé de nombreux programmes ces dernières années. En 2013, il s'est engagé à verser 200 millions de dollars sur sept ans au laboratoire britannique GSK, pour développer des antibiotiques qui ciblent, entre autres, le risque de terrorisme biologique.
GSK s'est engagé à mener les recherche et à investir au moins la même somme dans ce programme.
Sans doute parce que les antibiotiques sont susceptibles de redevenir une source de revenus non négligeable.
Pour preuve, le Zerbaxa de Cubist, un nouvel antibiotique contre les infections urinaires multirésistantes, pourrait rapporter à Merck un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars dès 2016.
lefigaro
mam
Après les avoir délaissés pendant une longue décennie, les laboratoires s'intéressent à nouveau aux antibiotiques. Roche a annoncé mardi qu'il verserait jusqu'à 750 millions de dollars (635 millions d'euros) au japonais Meiji Seika Pharma et au canadien Fedora pour un médicament conçu pour restaurer l'efficacité des antibiotiques les plus courants, tels que les pénicillines ou les céphalosporines.
Roche pourra développer et commercialiser ce traitement, l'inhibiteur de bêta-lactamases OP0595, partout dans le monde sauf au Japon.
Le groupe suisse, champion mondial de la cancérologie, se passionne à nouveau pour les antibiotiques depuis deux ans. Après avoir investi en 2013 dans le petit laboratoire spécialisé Polyphor, il a noué en 2014 des accords avec une petite société britannique et une start-up américaine.
D'autres grands laboratoires en font autant. En décembre, Merck a lancé une OPA à plus de 9,5 milliards de dollars sur Cubist Pharmaceuticals, une société spécialisée dans les traitements contre les bactéries super-résistantes.
100.000 milliards de dollars
Dans ce secteur, la recherche avait quasiment disparu depuis une décennie car il est de plus en plus compliqué de trouver des molécules. Mais, si les laboratoires faisaient la fine bouche, c'est surtout parce que les antibiotiques apparaissent peu rentables, face aux médicaments pour les maladies chroniques (cancer, diabète, maladies cardiovasculaires…), des traitements à vie que les laboratoires facturent très cher.
Mais, de plus en plus de bactéries développent des résistances aux antibiotiques
. Aux États-Unis, les infections résistantes, qui affectent plus de deux millions de personnes par an, en tueraient 23.000. Ces infections coûteront au moins 100.000 milliards de dollars à l'économie mondiale d'ici à 2050, dont 15.000 milliards à l'Europe, estime par ailleurs un récent rapport réalisé à la demande du premier ministre britannique.
Cela représentera 2% à 3,5% du PIB mondial et au moins 10 millions de morts par an.
Terrorisme biologique
Les autorités, qui s'inquiètent, commencent donc à financer des programmes de recherche.
Le partenariat public-privé européen Innovative Medicines Initiative (IMI) a débloqué plus de 200 millions d'euros pour la recherche de nouveaux médicaments contre les bactéries.
Aux États-Unis, le gouvernement a mis en place et financé de nombreux programmes ces dernières années. En 2013, il s'est engagé à verser 200 millions de dollars sur sept ans au laboratoire britannique GSK, pour développer des antibiotiques qui ciblent, entre autres, le risque de terrorisme biologique.
GSK s'est engagé à mener les recherche et à investir au moins la même somme dans ce programme.
Sans doute parce que les antibiotiques sont susceptibles de redevenir une source de revenus non négligeable.
Pour preuve, le Zerbaxa de Cubist, un nouvel antibiotique contre les infections urinaires multirésistantes, pourrait rapporter à Merck un chiffre d'affaires de 1,5 milliard de dollars dès 2016.
lefigaro
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