kamomille
VIB
TERRORISME
Ami Angell a uvré à la réhabilitation des terroristes dans le plus grand camp de détention irakien. Elle a travaillé avec des imams mais aussi avec des pinceaux, comme lexplique The Straits Times.
16.02.2010 | The Straits Times
Au Camp Bucca, le plus grand centre de détention de terroristes d'Irak
Repères
Le centre Prince Mohammed Bin Nayef, situé dans les faubourgs de Riyad, la capitale saoudienne, est une institution hors du commun. Son objectif : la réhabilitation des anciens terroristes en vue de leur réintégration dans la société civile. Une approche thérapeutique douce dans un havre de paix où lon pratique la méditation, la normalisation religieuse, la peinture et les jeux vidéos. Le potentiel des médias interactifs à des fins de conditionnement a fait lobjet de nombreuses études publiées, dont les conclusions sont sans appel : rien de plus logique que dutiliser des jeux comme moyens de (dé)programmation pour rééduquer des terroristes formés à laide de techniques de fanatisation et de conditionnement mental très sophistiquées. Le gouvernement saoudien se dit très satisfait des résultats, mettant en avant un taux de récidive inférieur à 10 %.
Ami M. Angell nest pas fan des chemisiers moulants et des talons hauts, et ça tombe bien : elle na pas vraiment eu loccasion de se faire une beauté pendant les quatre années quelle a passées en Irak. Au Camp Bucca, le plus grand centre de détention de terroristes du pays où elle travaillait, cétait plutôt chemisiers à manches longues de couleur terne et pantalons kaki qui couvraient même ses tennis.
Quand elle se rendait dans le port voisin dUmm Qasr, cette Américaine de 34 ans, grande et bronzée, se cachait des pieds à la tête derrière une burqa pour respecter les règles du pays et assurer sa propre sécurité.
De juin 2007 à septembre 2009, elle a dirigé le programme de rééducation des détenus. Cent cinquante Irakiens travaillaient sous ses ordres.
Ce programme était né dune constatation simple : une fois quils avaient reçu luniforme du camp, des chaussettes, une couverture et un Coran, les détenus étaient livrés à eux-mêmes. Comme ils avaient beaucoup de temps libre, certains en profitaient pour propager la bonne parole dun islam radical et convertir des détenus modérés. Quand nous avons proposé un programme de rééducation pour remédier à ce problème, raconte-t-elle, larmée américaine sy est farouchement opposée. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous voulions dépenser de largent pour les rééduquer alors quun jour nous allions quitter le pays.
Mais le programme de rééducation a fini par obtenir le soutien des militaires. Pour enseigner le Coran, Ami a fait appel à des imams réputés. Cela a créé une soif de connaissance, dit-elle. Beaucoup de détenus étaient peu instruits, ceux qui ont bénéficié de la formation ont été choqués dapprendre que ce quils croyaient être lislam était entaché derreurs. Ils navaient jamais remis en question ce quon leur avait dit et ne comprenaient même pas pourquoi il fallait se laver les mains et les pieds avant la prière, ni même pourquoi ils priaient.
Ami Angell a uvré à la réhabilitation des terroristes dans le plus grand camp de détention irakien. Elle a travaillé avec des imams mais aussi avec des pinceaux, comme lexplique The Straits Times.
16.02.2010 | The Straits Times
Au Camp Bucca, le plus grand centre de détention de terroristes d'Irak
Repères
Le centre Prince Mohammed Bin Nayef, situé dans les faubourgs de Riyad, la capitale saoudienne, est une institution hors du commun. Son objectif : la réhabilitation des anciens terroristes en vue de leur réintégration dans la société civile. Une approche thérapeutique douce dans un havre de paix où lon pratique la méditation, la normalisation religieuse, la peinture et les jeux vidéos. Le potentiel des médias interactifs à des fins de conditionnement a fait lobjet de nombreuses études publiées, dont les conclusions sont sans appel : rien de plus logique que dutiliser des jeux comme moyens de (dé)programmation pour rééduquer des terroristes formés à laide de techniques de fanatisation et de conditionnement mental très sophistiquées. Le gouvernement saoudien se dit très satisfait des résultats, mettant en avant un taux de récidive inférieur à 10 %.
Ami M. Angell nest pas fan des chemisiers moulants et des talons hauts, et ça tombe bien : elle na pas vraiment eu loccasion de se faire une beauté pendant les quatre années quelle a passées en Irak. Au Camp Bucca, le plus grand centre de détention de terroristes du pays où elle travaillait, cétait plutôt chemisiers à manches longues de couleur terne et pantalons kaki qui couvraient même ses tennis.
Quand elle se rendait dans le port voisin dUmm Qasr, cette Américaine de 34 ans, grande et bronzée, se cachait des pieds à la tête derrière une burqa pour respecter les règles du pays et assurer sa propre sécurité.
De juin 2007 à septembre 2009, elle a dirigé le programme de rééducation des détenus. Cent cinquante Irakiens travaillaient sous ses ordres.
Ce programme était né dune constatation simple : une fois quils avaient reçu luniforme du camp, des chaussettes, une couverture et un Coran, les détenus étaient livrés à eux-mêmes. Comme ils avaient beaucoup de temps libre, certains en profitaient pour propager la bonne parole dun islam radical et convertir des détenus modérés. Quand nous avons proposé un programme de rééducation pour remédier à ce problème, raconte-t-elle, larmée américaine sy est farouchement opposée. Ils ne comprenaient pas pourquoi nous voulions dépenser de largent pour les rééduquer alors quun jour nous allions quitter le pays.
Mais le programme de rééducation a fini par obtenir le soutien des militaires. Pour enseigner le Coran, Ami a fait appel à des imams réputés. Cela a créé une soif de connaissance, dit-elle. Beaucoup de détenus étaient peu instruits, ceux qui ont bénéficié de la formation ont été choqués dapprendre que ce quils croyaient être lislam était entaché derreurs. Ils navaient jamais remis en question ce quon leur avait dit et ne comprenaient même pas pourquoi il fallait se laver les mains et les pieds avant la prière, ni même pourquoi ils priaient.