Engagés par milliers pour extraire le charbon français quand personne ne voulait plus le faire, le vécu des mineurs marocains en France donne matière à mille histoires, souvent tragiques. Pourtant, elles ne sont que peu racontées. Deux ouvrages, publiés à trois mois d'intervalle, tentent de remédier à ce vide littéraire et rendent hommage aux mineurs et à leurs familles. « Tout un homme », de Jean-Paul Wenzel, et « Mauvaise Mine. Une aventure de Nour et Norbert », de Ricardo Montserrat & L'Association des Mineurs Marocains du Nord (AMMN) plongent le lecteur dans les vies et combats des mineurs marocains en Lorraine et dans le Nord. Lecture croisée.
- Ça va, grand ? Tu reviens demain ? Tel le cancre de Prévert, l'étrange étranger, Baddou dit oui avec la tête mais il pense non avec le cur. Il a la peur aussi incrustée dans la peau que le noir de charbon quand il franchit, pas lent après pas lourd, les kilomètres douloureux qui le séparent de la cité. Il se dit qu'il n'y retour¬nera pas. Ce n'est pas un métier pour un berger. Un berger est fait pour compter les étoiles et les bêtes, pas mourir chaque jour au fond d'un trou. Mais le soir, devant le poêle, sa peur s'en va avec la vapeur qui sort de leurs vêtements et le lendemain, il y retourne.
Plus de 66 000 Marocains ont été embauchés à partir des années 60 par les Charbonnages de France pour travailler dans les mines du bassin lorrain et du Nord Pas de Calais, selon l'Association des travailleurs maghrébins en France. Une histoire collective marquée de peurs, de discriminations, mais aussi de solidarités et de combats qui a récemment trouvé écho dans deux ouvrages littéraires.
http://www.yabiladi.com/articles/details/6918/mineurs-marocains-enfer-les-mines-magazine.html
- Ça va, grand ? Tu reviens demain ? Tel le cancre de Prévert, l'étrange étranger, Baddou dit oui avec la tête mais il pense non avec le cur. Il a la peur aussi incrustée dans la peau que le noir de charbon quand il franchit, pas lent après pas lourd, les kilomètres douloureux qui le séparent de la cité. Il se dit qu'il n'y retour¬nera pas. Ce n'est pas un métier pour un berger. Un berger est fait pour compter les étoiles et les bêtes, pas mourir chaque jour au fond d'un trou. Mais le soir, devant le poêle, sa peur s'en va avec la vapeur qui sort de leurs vêtements et le lendemain, il y retourne.
Plus de 66 000 Marocains ont été embauchés à partir des années 60 par les Charbonnages de France pour travailler dans les mines du bassin lorrain et du Nord Pas de Calais, selon l'Association des travailleurs maghrébins en France. Une histoire collective marquée de peurs, de discriminations, mais aussi de solidarités et de combats qui a récemment trouvé écho dans deux ouvrages littéraires.
http://www.yabiladi.com/articles/details/6918/mineurs-marocains-enfer-les-mines-magazine.html