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La majorité des musulmans d'Allemagne seraient plutôt bien intégrés. C'est le résultat d'une étude, publiée jeudi 25 juin, en marge de la Conférence sur l'islam qui réunit des représentants des pouvoirs publics, des organisations musulmanes et des personnalités indépendantes favorables à un islam sécularisé. Ce rapport donne pour la première fois une image représentative du mode de vie des musulmans outre-Rhin. Il estime leur nombre entre 3,8 et 4,3 millions de personnes, dont un peu moins de la moitié possèdent un passeport allemand.
Même si la plupart d'entre eux (86,4 %) se déclarent plutôt croyants ou très croyants, ils ne sont que 20 % à faire partie d'une association religieuse. La grande majorité des femmes (70 %) ne porte jamais le foulard. Parmi celles qui se disent très croyantes, seulement la moitié se conforment à ce rite. De même, le phénomène très médiatisé des cas de parents qui refusent d'envoyer leur fille à un cours de natation ou d'éducation sexuelle reste limité, puisque seules 7 % à 10 % des écolières sont concernées. Autre preuve d'une bonne intégration, plus de la moitié des musulmans sont membres d'une association allemande.
Néanmoins, il reste d'importants défis à relever : l'étude confirme le faible niveau scolaire des musulmans, surtout parmi les Turcs qui constituent de loin le groupe le plus important. Certes, les membres de la seconde génération affichent un meilleur niveau d'instruction, mais le taux très élevé des jeunes en échec scolaire et la part très minime de bacheliers restent inquiétants.
Autre résultat prévisible, 76 % des musulmans souhaitent vivement l'instauration d'un cours de religion islamique à l'école comme c'est le cas pour les catholiques, les protestants et les juifs. Pour l'instant, il n'existe que des projets pilotes dans quelques régions. Les autorités allemandes considèrent que les organisations musulmanes ne sont pas suffisamment représentatives et refusent de leur accorder le même statut que les Eglises chrétiennes. Autre obstacle à ce projet, le manque de personnel enseignant et la difficulté à définir un contenu pédagogique.
C'était pourtant l'un des objectifs phares de la Conférence sur l'islam, lancée en septembre 2006 par le ministre de l'intérieur, Wolfgang Schäuble (CDU). En instaurant, pour la première fois, un dialogue entre l'Etat et les musulmans, le ministre avait nourri de grands espoirs. Trois ans plus tard, le bilan paraît bien maigre : les participants ne sont parvenus qu'à se mettre d'accord sur quelques recommandations peu concrètes : un appel à la tolérance et au respect des droits fondamentaux, quelques conseils aux écoles en cas de conflit avec les parents et quelques idées pour éviter les conflits lors des projets de construction de mosquées.
M. Schäuble tire néanmoins une conclusion positive de ces rencontres : la conférence "montre clairement que les musulmans sont arrivés et accueillis en Allemagne". "Grâce à ce dialogue, les musulmans se sentent mieux acceptés par les représentants politiques allemands", confirme Berrin Alpbek, présidente de la fédération des parents d'élèves turcs présente à la conférence. L'avenir de ce dialogue dépendra de la volonté du gouvernement formé après les élections législatives du 27 septembre. Mais l'ensemble des participants est convaincu qu'il se poursuivra "d'une manière ou d'une autre".
Cécile Calla
Même si la plupart d'entre eux (86,4 %) se déclarent plutôt croyants ou très croyants, ils ne sont que 20 % à faire partie d'une association religieuse. La grande majorité des femmes (70 %) ne porte jamais le foulard. Parmi celles qui se disent très croyantes, seulement la moitié se conforment à ce rite. De même, le phénomène très médiatisé des cas de parents qui refusent d'envoyer leur fille à un cours de natation ou d'éducation sexuelle reste limité, puisque seules 7 % à 10 % des écolières sont concernées. Autre preuve d'une bonne intégration, plus de la moitié des musulmans sont membres d'une association allemande.
Néanmoins, il reste d'importants défis à relever : l'étude confirme le faible niveau scolaire des musulmans, surtout parmi les Turcs qui constituent de loin le groupe le plus important. Certes, les membres de la seconde génération affichent un meilleur niveau d'instruction, mais le taux très élevé des jeunes en échec scolaire et la part très minime de bacheliers restent inquiétants.
Autre résultat prévisible, 76 % des musulmans souhaitent vivement l'instauration d'un cours de religion islamique à l'école comme c'est le cas pour les catholiques, les protestants et les juifs. Pour l'instant, il n'existe que des projets pilotes dans quelques régions. Les autorités allemandes considèrent que les organisations musulmanes ne sont pas suffisamment représentatives et refusent de leur accorder le même statut que les Eglises chrétiennes. Autre obstacle à ce projet, le manque de personnel enseignant et la difficulté à définir un contenu pédagogique.
C'était pourtant l'un des objectifs phares de la Conférence sur l'islam, lancée en septembre 2006 par le ministre de l'intérieur, Wolfgang Schäuble (CDU). En instaurant, pour la première fois, un dialogue entre l'Etat et les musulmans, le ministre avait nourri de grands espoirs. Trois ans plus tard, le bilan paraît bien maigre : les participants ne sont parvenus qu'à se mettre d'accord sur quelques recommandations peu concrètes : un appel à la tolérance et au respect des droits fondamentaux, quelques conseils aux écoles en cas de conflit avec les parents et quelques idées pour éviter les conflits lors des projets de construction de mosquées.
M. Schäuble tire néanmoins une conclusion positive de ces rencontres : la conférence "montre clairement que les musulmans sont arrivés et accueillis en Allemagne". "Grâce à ce dialogue, les musulmans se sentent mieux acceptés par les représentants politiques allemands", confirme Berrin Alpbek, présidente de la fédération des parents d'élèves turcs présente à la conférence. L'avenir de ce dialogue dépendra de la volonté du gouvernement formé après les élections législatives du 27 septembre. Mais l'ensemble des participants est convaincu qu'il se poursuivra "d'une manière ou d'une autre".
Cécile Calla