Les mythomanes affabulent sans cesse. Cherchent à nous épater par leurs histoires où ils ont toujours le beau rôle. Sont-ils malades ? Conscients de mentir ? Le point sur un comportement qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.
Marion ment... comme elle respire. Caissière dans une supérette du sud de la France, elle nourrit ses collègues et les clients d’histoires hautes en couleur. Elle a parcouru le monde entier, soigné des lépreux au Japon, s’est occupée d’enfants affamés en Afrique. Quand on l’interroge sur sa famille, elle évoque, blasée, son frère, proche du roi du Maroc, qui a fait fortune dans l’industrie agroalimentaire, ou son père, que la monarchie espagnole consulte pour savoir comment placer son argent. Mais elle n’éprouve que mépris pour la fortune familiale, s’empresse-t-elle de préciser.
Selon les statistiques, nous mentons tous au moins deux fois par jour. Ces mensonges nous servent à éviter les conflits, à nous justifier : ce sont des petits arrangements avec la vérité. Nous en sommes rarement fiers et souvent un peu gênés. Ceux de Marion, en revanche, sont sa bouée de sauvetage ; elle ne peut s’en empêcher, a besoin d’eux pour exister. C’est cet automatisme irrépressible qui fait de la mythomanie une maladie grave, et des mythomanes, des êtres insaisissables et inquiétants. En effet, nous mentant aussi sûrs d’eux et souriants que s’ils disaient vrai, ils nous renvoient à la nature incertaine du langage, au manque de fiabilité des mots.
Des adeptes de la fuite en avant
Si le menteur « normal » – même s’il s’agit d’un escroc très mal intentionné – trompe sciemment son interlocuteur, le mythomane se trompe d’abord lui-même : l’autre, en tant qu’individu, compte peu, il n’est que le réceptacle – certes, indispensable – de ses affabulations ; ses récits sont d’abord destinés à son propre usage. En fait, il se parle à lui-même.
Une vie de mythomane n’a rien de facile. Pour rester dans son monde fantasmatique, qui la protège de la dureté du réel, la personne doit en permanence briser les liens noués. Très souvent, elle choisit une fuite, une errance permanentes. En effet, le pire, pour un mythomane, est d’être placé face à son mensonge et de perdre ainsi sa raison d’être. C’est pourquoi, lorsqu’il est découvert, il embraye immédiatement sur une nouvelle affabulation.
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Marion ment... comme elle respire. Caissière dans une supérette du sud de la France, elle nourrit ses collègues et les clients d’histoires hautes en couleur. Elle a parcouru le monde entier, soigné des lépreux au Japon, s’est occupée d’enfants affamés en Afrique. Quand on l’interroge sur sa famille, elle évoque, blasée, son frère, proche du roi du Maroc, qui a fait fortune dans l’industrie agroalimentaire, ou son père, que la monarchie espagnole consulte pour savoir comment placer son argent. Mais elle n’éprouve que mépris pour la fortune familiale, s’empresse-t-elle de préciser.
Selon les statistiques, nous mentons tous au moins deux fois par jour. Ces mensonges nous servent à éviter les conflits, à nous justifier : ce sont des petits arrangements avec la vérité. Nous en sommes rarement fiers et souvent un peu gênés. Ceux de Marion, en revanche, sont sa bouée de sauvetage ; elle ne peut s’en empêcher, a besoin d’eux pour exister. C’est cet automatisme irrépressible qui fait de la mythomanie une maladie grave, et des mythomanes, des êtres insaisissables et inquiétants. En effet, nous mentant aussi sûrs d’eux et souriants que s’ils disaient vrai, ils nous renvoient à la nature incertaine du langage, au manque de fiabilité des mots.
Des adeptes de la fuite en avant
Si le menteur « normal » – même s’il s’agit d’un escroc très mal intentionné – trompe sciemment son interlocuteur, le mythomane se trompe d’abord lui-même : l’autre, en tant qu’individu, compte peu, il n’est que le réceptacle – certes, indispensable – de ses affabulations ; ses récits sont d’abord destinés à son propre usage. En fait, il se parle à lui-même.
Une vie de mythomane n’a rien de facile. Pour rester dans son monde fantasmatique, qui la protège de la dureté du réel, la personne doit en permanence briser les liens noués. Très souvent, elle choisit une fuite, une errance permanentes. En effet, le pire, pour un mythomane, est d’être placé face à son mensonge et de perdre ainsi sa raison d’être. C’est pourquoi, lorsqu’il est découvert, il embraye immédiatement sur une nouvelle affabulation.
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Les mythomanes : victimes ou manipulateurs ? - Psychologies.com
Les mythomanes affabulent sans cesse. Cherchent à nous épater par leurs histoires où ils ont toujours le beau rôle. Sont-ils malades ? Conscients de mentir ? Le point sur un comportement qui est loin d’avoir livré tous ses secrets.