· Cellules de veille, mise à niveau et réajustements
· Textile, automobile, tourisme, immobilier, agrumes les plus concernés
· LEtat doit mieux simpliquer
A quel degré la crise a-t-elle atteint léconomie nationale? La rédaction de LEconomiste a réalisé un coup de sonde auprès des opérateurs économiques des secteurs les plus exposés. Les avis sont partagés. Certains sont plus touchés que dautres, mais globalement, les entrepreneurs ne veulent pas céder au pessimisme. Dautant plus que les perspectives de croissance sont bonnes. Croissance portée surtout par la dynamique de la demande intérieure, dopée, entre autres, par la hausse des crédits toutes catégories confondues, lamélioration du marché du travail ou encore la hausse des revenus en milieu rural.
Bien que les secteurs du textile et de la sous-traitance automobile soient en difficulté, les opérateurs refusent à parler de crise. Chez lassociation des professionnels du textiles et habillement (Amith), lon préfère relativiser et parler «des volets». Cest ainsi que Karim Tazi, patron de Folly Fashion défend que «linnovation nest pas affectée» et que la crise annoncée ou avérée est lopportunité pour « passer dune industrie de sous-traitance à une économie de la mode». Dautres, appellent à faire table rase pour «formaliser linformel».
Le débat sur la qualification de la conjoncture actuelle divise le monde des affaires.
Chez les sous-traitants automobile, le ton est beaucoup plus tranché. Selon le président de lAmica, Larbi Belarbi, «les baisses de commandes ont commencé depuis octobre 2008, dans les mêmes proportions que celles enregistrées dans les marchés européens, entre 25 et 30%». Pour sa part, laéronautique est moins touchée, même si certaines entreprises du secteur enregistrent un ralentissement de leur activité. Hamid Benbrahim El Andaloussi, président du groupement des professionnels du secteur (Gimas), rassure tout de même que le secteur continu à drainer des investissements.
Les primeurs, qui situent les effets de la crise à décembre 2008, semblent moins déstabilisés. Le secrétaire général de lAssociation des producteurs et exportateurs dagrumes (Aspam), Ahmed Darrab, impute cet impact au marché russe où des complications administratives le disputent à la dépréciation du rouble.
Dautre part, les secteurs du ciment et de limmobilier font marche commune. Pour le premier, «le marché enregistre depuis quelque temps une baisse sensible du rythme des commandes», reconnaît Dominique Drouet, PDG de Holcim Maroc. On est loin de la tendance de croissance de +10% qui sest établie depuis octobre dernier à 0%. Le second nest pas mieux loti. Le président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), Youssef Ibn Mansour, est catégorique: «la crise plombe quelque peu le secteur, puisque les décisions dachat sont différées». Saïd Sekkat, secrétaire général de la FNPI, lui, parle déjà de laprès-crise: «la relance du secteur ne pourrait se faire sans une intervention des autorités et un accompagnement de lactivité».
Enfin, chez les transporteurs routiers, «le mois de janvier et les premières semaines de février 2009 sont catastrophiques», assène Abdelilah Hifdi, président de la fédération des transports à la CGEM. Pour ceux qui travaillent avec lOCP, la cause est imputable à la mise en veilleuse dune partie des unités de production du phosphatier.
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· Automobile: Anticiper la reprise
A linstar de tous les secteurs exportateurs, lautomobile est parmi les plus exposés aux effets du marché international. Chez les équipementiers, les baisses des commandes ont commencé réellement depuis octobre 2008. Selon le président de lAssociation de lindustrie et du commerce automobile, Larbi Belarbi, «le marché de lautomobile se mondialise et les équipementiers du monde entier dépendent du volume des ventes des constructeurs, lesquels vendent de moins en moins de voitures».
Les baisses de commandes aux sous-traitants marocains sont pratiquement dans les mêmes proportions que les baisses quenregistre le marché européen de la voiture, soit 25 à 30%. Mais heureusement que le marché local (montage local) résiste bien. Cest dailleurs, «lun des rares marchés au monde qui résiste aux effets de la crise», rassure Belarbi. Une chose est sûre, les équipementiers sont en train de réajuster leur offre compte tenu de la conjoncture actuelle de manière à minimiser le manque à gagner. Autrement, pour ceux orientés 100% export, la production a pris un sérieux coup. Mais les effets sont proportionnels selon les modèles de voitures. Certains profitent de la conjoncture en enregistrant plus de commandes. Quant aux donneurs dordre, ils continuent à faire confiance au Maroc et le considèrent comme une source dapprovisionnement compétitive en termes de coûts et de qualité. Selon Belarbi, «lenjeu est de saisir cette période pour se mettre à niveau, améliorer les coûts, la qualité, la formation de manière à se préparer à accompagner la relance du marché». La reprise dépend de la capacité dagir et de la réactivité des opérateurs. La stratégie marketing du site Maroc devrait être appréhendée de façon plus agressive. Dailleurs, une cellule de veille stratégique a été mise en place avec le gouvernement ainsi que les présidents de fédérations les plus exposées pour préparer laprès-crise. Sur ce registre, lAmica a réalisé plus de 700 rencontres face to face entre constructeurs et équipementiers.
Un certain nombre dactions seront annoncées incessamment par le gouvernement. «Mais cest le comportement du marché qui va dicter la conduite à tenir», précise Belarbi.
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· Concessionnaires automobiles: «Pas de pessimisme»
Côté concessionnaire, la crise est vécue autrement. «Tout dépend de la lecture que lon fait de la situation», défend demblée Loïc Morin, PDG de Sopriam. Pour les optimistes, le secteur de lautomobile nest pas trop affecté par la crise, les pessimistes, les effets sont là. Loïc Morin dit se ranger du côté des optimistes. «Le secteur est certes en croissance mais un peu plus faible que celle enregistrée lannée dernière». Sopriam a enregistré 11% de croissance en janvier alors que le secteur était à 4%. Loïc Morin préfère ne pas verser dans la fatalité du «ça ne marche pas». Contre cela, il appelle à «garder la confiance, rester serein et investir, car cest stratégique». Il compte investir dans de nouveaux sites, ouvrir des points de vente et recruter de nouveaux commerciaux surtout. Lentreprise se retrouve avec un stock important et une trésorerie tendue. Les clients tiennent plus difficilement les délais de paiement et les fournisseurs sont de plus en plus exigeants. Mais, selon Loïc Morin, Sopriam mise sur la confiance déjà instaurée avec le marché. «Non, le secteur nest pas touché par la crise et notre entreprise non plus». On ne peut plus catégorique que le PR manager de Kia Maroc, Hatim Kaghat. Pour lui, il sagit juste dune correction du marché. «Pendant plus de cinq ans le secteur a réalisé de fortes augmentations. Aujourdhui nous assistons à des corrections, lesquelles ont coïncidé avec la crise». Pour Kaghat, les concessionnaires automobiles vivent la même situation que celle vécue par le secteur fin des années 1990, car le Maroc est un marché déquipement et non de renouvellement. De ce fait, il ne risque pas dêtre affecté par la crise. La preuve, pour cette année, Kia Maroc compte poursuivre ses investissements et ses recrutements notamment louverture dune zone logistique de 4 hectares à Médiouna et des succursales à Rabat et Marrakech.
A noter que lAivam na pas souhaité se prêter à notre coup de sonde.
· Textile, automobile, tourisme, immobilier, agrumes les plus concernés
· LEtat doit mieux simpliquer
A quel degré la crise a-t-elle atteint léconomie nationale? La rédaction de LEconomiste a réalisé un coup de sonde auprès des opérateurs économiques des secteurs les plus exposés. Les avis sont partagés. Certains sont plus touchés que dautres, mais globalement, les entrepreneurs ne veulent pas céder au pessimisme. Dautant plus que les perspectives de croissance sont bonnes. Croissance portée surtout par la dynamique de la demande intérieure, dopée, entre autres, par la hausse des crédits toutes catégories confondues, lamélioration du marché du travail ou encore la hausse des revenus en milieu rural.
Bien que les secteurs du textile et de la sous-traitance automobile soient en difficulté, les opérateurs refusent à parler de crise. Chez lassociation des professionnels du textiles et habillement (Amith), lon préfère relativiser et parler «des volets». Cest ainsi que Karim Tazi, patron de Folly Fashion défend que «linnovation nest pas affectée» et que la crise annoncée ou avérée est lopportunité pour « passer dune industrie de sous-traitance à une économie de la mode». Dautres, appellent à faire table rase pour «formaliser linformel».
Le débat sur la qualification de la conjoncture actuelle divise le monde des affaires.
Chez les sous-traitants automobile, le ton est beaucoup plus tranché. Selon le président de lAmica, Larbi Belarbi, «les baisses de commandes ont commencé depuis octobre 2008, dans les mêmes proportions que celles enregistrées dans les marchés européens, entre 25 et 30%». Pour sa part, laéronautique est moins touchée, même si certaines entreprises du secteur enregistrent un ralentissement de leur activité. Hamid Benbrahim El Andaloussi, président du groupement des professionnels du secteur (Gimas), rassure tout de même que le secteur continu à drainer des investissements.
Les primeurs, qui situent les effets de la crise à décembre 2008, semblent moins déstabilisés. Le secrétaire général de lAssociation des producteurs et exportateurs dagrumes (Aspam), Ahmed Darrab, impute cet impact au marché russe où des complications administratives le disputent à la dépréciation du rouble.
Dautre part, les secteurs du ciment et de limmobilier font marche commune. Pour le premier, «le marché enregistre depuis quelque temps une baisse sensible du rythme des commandes», reconnaît Dominique Drouet, PDG de Holcim Maroc. On est loin de la tendance de croissance de +10% qui sest établie depuis octobre dernier à 0%. Le second nest pas mieux loti. Le président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI), Youssef Ibn Mansour, est catégorique: «la crise plombe quelque peu le secteur, puisque les décisions dachat sont différées». Saïd Sekkat, secrétaire général de la FNPI, lui, parle déjà de laprès-crise: «la relance du secteur ne pourrait se faire sans une intervention des autorités et un accompagnement de lactivité».
Enfin, chez les transporteurs routiers, «le mois de janvier et les premières semaines de février 2009 sont catastrophiques», assène Abdelilah Hifdi, président de la fédération des transports à la CGEM. Pour ceux qui travaillent avec lOCP, la cause est imputable à la mise en veilleuse dune partie des unités de production du phosphatier.
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· Automobile: Anticiper la reprise
A linstar de tous les secteurs exportateurs, lautomobile est parmi les plus exposés aux effets du marché international. Chez les équipementiers, les baisses des commandes ont commencé réellement depuis octobre 2008. Selon le président de lAssociation de lindustrie et du commerce automobile, Larbi Belarbi, «le marché de lautomobile se mondialise et les équipementiers du monde entier dépendent du volume des ventes des constructeurs, lesquels vendent de moins en moins de voitures».
Les baisses de commandes aux sous-traitants marocains sont pratiquement dans les mêmes proportions que les baisses quenregistre le marché européen de la voiture, soit 25 à 30%. Mais heureusement que le marché local (montage local) résiste bien. Cest dailleurs, «lun des rares marchés au monde qui résiste aux effets de la crise», rassure Belarbi. Une chose est sûre, les équipementiers sont en train de réajuster leur offre compte tenu de la conjoncture actuelle de manière à minimiser le manque à gagner. Autrement, pour ceux orientés 100% export, la production a pris un sérieux coup. Mais les effets sont proportionnels selon les modèles de voitures. Certains profitent de la conjoncture en enregistrant plus de commandes. Quant aux donneurs dordre, ils continuent à faire confiance au Maroc et le considèrent comme une source dapprovisionnement compétitive en termes de coûts et de qualité. Selon Belarbi, «lenjeu est de saisir cette période pour se mettre à niveau, améliorer les coûts, la qualité, la formation de manière à se préparer à accompagner la relance du marché». La reprise dépend de la capacité dagir et de la réactivité des opérateurs. La stratégie marketing du site Maroc devrait être appréhendée de façon plus agressive. Dailleurs, une cellule de veille stratégique a été mise en place avec le gouvernement ainsi que les présidents de fédérations les plus exposées pour préparer laprès-crise. Sur ce registre, lAmica a réalisé plus de 700 rencontres face to face entre constructeurs et équipementiers.
Un certain nombre dactions seront annoncées incessamment par le gouvernement. «Mais cest le comportement du marché qui va dicter la conduite à tenir», précise Belarbi.
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· Concessionnaires automobiles: «Pas de pessimisme»
Côté concessionnaire, la crise est vécue autrement. «Tout dépend de la lecture que lon fait de la situation», défend demblée Loïc Morin, PDG de Sopriam. Pour les optimistes, le secteur de lautomobile nest pas trop affecté par la crise, les pessimistes, les effets sont là. Loïc Morin dit se ranger du côté des optimistes. «Le secteur est certes en croissance mais un peu plus faible que celle enregistrée lannée dernière». Sopriam a enregistré 11% de croissance en janvier alors que le secteur était à 4%. Loïc Morin préfère ne pas verser dans la fatalité du «ça ne marche pas». Contre cela, il appelle à «garder la confiance, rester serein et investir, car cest stratégique». Il compte investir dans de nouveaux sites, ouvrir des points de vente et recruter de nouveaux commerciaux surtout. Lentreprise se retrouve avec un stock important et une trésorerie tendue. Les clients tiennent plus difficilement les délais de paiement et les fournisseurs sont de plus en plus exigeants. Mais, selon Loïc Morin, Sopriam mise sur la confiance déjà instaurée avec le marché. «Non, le secteur nest pas touché par la crise et notre entreprise non plus». On ne peut plus catégorique que le PR manager de Kia Maroc, Hatim Kaghat. Pour lui, il sagit juste dune correction du marché. «Pendant plus de cinq ans le secteur a réalisé de fortes augmentations. Aujourdhui nous assistons à des corrections, lesquelles ont coïncidé avec la crise». Pour Kaghat, les concessionnaires automobiles vivent la même situation que celle vécue par le secteur fin des années 1990, car le Maroc est un marché déquipement et non de renouvellement. De ce fait, il ne risque pas dêtre affecté par la crise. La preuve, pour cette année, Kia Maroc compte poursuivre ses investissements et ses recrutements notamment louverture dune zone logistique de 4 hectares à Médiouna et des succursales à Rabat et Marrakech.
A noter que lAivam na pas souhaité se prêter à notre coup de sonde.