tizniti
Soyons sérieux .
Dans cette perspective, une étude a été menée à Clermont-Ferrand (France) auprès de 76 enfants Maghrébins et Français scolarisés dans une école élémentaire de zone déducation prioritaire. Les enfants étaient âgés de 7 à 12 ans.
Pour mesurer les attitudes des enfants, deux mesures ont été utilisées: une mesure explicite traditionnelle et une mesure implicite qui permet d'accéder aux attitudes sans que les sujets en soient pleinement conscients. Les attitudes explicites étaient mesurées par le recours à une tâche de classement de photos. Plus précisément, chaque enfant devait indiquer sur différentes dimensions les photos d'enfants qu'ils préféraient. Le matériel était composé de huit photos: 2 filles Maghrébines, 2 filles Françaises, 2 garçons Maghrébins et 2 garçons Français. Une tâche dassociation implicite (« IAT ») permettait daccéder aux attitudes implicites des enfants. Par l'enregistrement des temps de réactions des sujets, cette tâche informatique permet de mesurer les forces d'associations entre des attributs positifs-négatifs et des catégories ethniques telles que Maghrébins et Français. Par exemple, plus un enfant Français sera rapide pour faire des associations "Français-positif" et "Maghrébins-négatif" en comparaison aux associations du type "Français-négatif" et "Maghrébins-positif', plus on inférera que son niveau de préjugés implicites est élevé.
Les résultats de cette étude révèlent que les attitudes des enfants sont significativement modérées par le statut de leur groupe dappartenance, aussi bien ethnique que de genre. Les enfants Français (statut élevé) expriment un biais de favoritisme de l'endogroupe explicite et implicite.
Autrement dit, ils expriment des attitudes significativement plus positives envers les enfants Français qu'envers les enfants Maghrébins. Alors quau niveau explicite, les enfants Maghrébins (faible statut) nexpriment aucun biais, la mesure implicite révèle qu'en mémoire, ils associent plus fortement les attributs positifs au groupe des Français qu'à celui des Maghrébins.
Autrement dit, les enfants Maghrébins montrent un biais de favoritisme de l'exogroupe (i.e. ils ont des attitudes plus positives envers les Français qu'envers les Maghrébins). Ce phénomène est surtout le fait des filles Maghrébines (double stigmate). Contrairement aux garçons Maghrébins qui ne montrent aucun biais, les filles, quelle que soit la mesure utilisée, sont plus favorables aux Français.
Publication:
Dambrun, M., Gatto, J., & Roche, C. (2005). L'effet du statut du groupe d'appartenance sur les attitudes ethniques implicites et explicites chez les enfants. Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, 67-68, 65-76.
Que vous inspire cette étude.....Question largement ouverte
Pour mesurer les attitudes des enfants, deux mesures ont été utilisées: une mesure explicite traditionnelle et une mesure implicite qui permet d'accéder aux attitudes sans que les sujets en soient pleinement conscients. Les attitudes explicites étaient mesurées par le recours à une tâche de classement de photos. Plus précisément, chaque enfant devait indiquer sur différentes dimensions les photos d'enfants qu'ils préféraient. Le matériel était composé de huit photos: 2 filles Maghrébines, 2 filles Françaises, 2 garçons Maghrébins et 2 garçons Français. Une tâche dassociation implicite (« IAT ») permettait daccéder aux attitudes implicites des enfants. Par l'enregistrement des temps de réactions des sujets, cette tâche informatique permet de mesurer les forces d'associations entre des attributs positifs-négatifs et des catégories ethniques telles que Maghrébins et Français. Par exemple, plus un enfant Français sera rapide pour faire des associations "Français-positif" et "Maghrébins-négatif" en comparaison aux associations du type "Français-négatif" et "Maghrébins-positif', plus on inférera que son niveau de préjugés implicites est élevé.
Les résultats de cette étude révèlent que les attitudes des enfants sont significativement modérées par le statut de leur groupe dappartenance, aussi bien ethnique que de genre. Les enfants Français (statut élevé) expriment un biais de favoritisme de l'endogroupe explicite et implicite.
Autrement dit, ils expriment des attitudes significativement plus positives envers les enfants Français qu'envers les enfants Maghrébins. Alors quau niveau explicite, les enfants Maghrébins (faible statut) nexpriment aucun biais, la mesure implicite révèle qu'en mémoire, ils associent plus fortement les attributs positifs au groupe des Français qu'à celui des Maghrébins.
Autrement dit, les enfants Maghrébins montrent un biais de favoritisme de l'exogroupe (i.e. ils ont des attitudes plus positives envers les Français qu'envers les Maghrébins). Ce phénomène est surtout le fait des filles Maghrébines (double stigmate). Contrairement aux garçons Maghrébins qui ne montrent aucun biais, les filles, quelle que soit la mesure utilisée, sont plus favorables aux Français.
En conclusion, il semble que les enfants Maghrébins (surtout les filles), sous le poids des normes dépréciatives, aient tendance à intérioriser les "mauvaises réputations" dont ils font l'objet dans la société Française actuelle.
Publication:
Dambrun, M., Gatto, J., & Roche, C. (2005). L'effet du statut du groupe d'appartenance sur les attitudes ethniques implicites et explicites chez les enfants. Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale, 67-68, 65-76.
Que vous inspire cette étude.....Question largement ouverte