Les principes du tasawwuf

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
Contributeur
Sheikh Muhammad al Ya`qubi al Hasani


1 - La définition - الحد :
Des centaines de définitions du tasawwuf ont été établies. Le grand savant Sidi Ahmad Zarruq a dit: " Le tasawwuf a plus de deux milles définitions explicatives, mais au final , toutes renvoient à la définition suivante: la véritable dévotion à Allah aux endroits qu'Il agrée par les moyens qu'Il agrée (صدق التوجه إلى الله من حيث يرضاه بما يرضاه). Certaines des définitions communes sont: l'action par la connaissance (العمل بالعلم), les nobles caractères (التصوف أخلاق), acquérir les bons caractères et se débarrasser des mauvais.


2 - Le sujet - الموضوع:


L'Essence Divine الذات العلية, la façon par laquelle Allah peut être connu. Une autre opinion dit que l'objet de cette discipline est le cœur et l'âme, car elle vise à les purifier et à les éduquer. Ces deux avis sont conformes, le premier concerne les moyens quant au second, il concerne le but. Comme cela a été dit, « Celui qui se connaît connaîtra son Seigneur ».


3 - Le fruit - الثمرة:


Le fruit ou le bienfait de cette discipline est la purification du cœur et la connaissance du Maître des mondes.

4 - Le mérite - فضله :

Le tasawwuf est une noble discipline de haut rang. Sa noblesse découle de son sujet qui est l'Ihsan الإحسان , l'une des trois dimensions de cette religion et la plus élevée d'entre elles.


5 - La relation avec les autres sciences - نسبته إلى غيره من العلوم:

Le tasawwuf est le fondement de la Shari'a sans laquelle tout acte d'adoration serait imparfait. Elle est le cœur du Coran et de la Sunna, mais elle est également l'étoffe de la vie spirituelle des musulmans. L'Imam Mâlik dit: من تصوف و لم يتفقه فقد تزندق و من تفقه و لم يتصوف فقد تفسق و من جمع بينهما فقد تحقق « Quiconque pratique le tasawwuf sans étudier le fiqh (la jurisprudence) est un hérétique. Et quiconque étudie le fiqh sans pratiquer le tasawwuf est un pervers. Seul celui qui combine les deux atteindra la vérité. »

6 - Le pionnier - الواضع :
Le mot al-wadi signifie celui qui expose cette branche de la connaissance. Il s'agit évidemment du Prophète et de nombreux hadiths insiste sur ce fait. Le plus célèbre d'entre eux est le hadith Jibril. Le premier à avoir fait connaître cette science fut Sayyiduna Ali puis son fils Sayyiduna Hassan et Sayyiduna Hasan al Basri .

7 - Le nom - الاسم:
Cette science a pour nom tasawwuf علم التصوف. Le mot est dérivé de « souf » laine, de « safa » pureté ou de « suffa » l'endroit spécifique d'un groupe de sahaba dans l'enceinte de la Mosquée Sacrée du Prophète . La discipline est connue sous ce nom depuis le second siècle de l'Hégire, c'est-à-dire à l'époque des Salafs. Elle a été fréquemment appelée 'ilm suluk, 'ilm al Ihsan, 'ilm at-Tarbiyah ou 'ilm at-Tazkiyah.

8 - Les sources - الاستمداد :
Le tasawwuf repose sur le Coran et la Sunna qui sont les sources et les preuves de sa matière. Les paroles des grands savants représentent un trésor inestimable pour les aspirants ainsi que pour les maîtres.

9 - Le statut légal - حكم الشارع :Le statut légal de l'étude du tasawwuf est « fard » c'est à dire obligatoire. Car tout être humain est susceptible de pécher à l'exception des Prophètes.
L'Imam Abul Hassan Ash-Shadhili a dit : من لم يتغلغل في علمنا هذا مات مصرا على الكبائر و هو لا يشعر " Celui qui n'étudie pas profondément notre science mourra en ayant persisté dans les péchés majeurs et cela sans en avoir conscience. »

10 -Les questions traitées - مسائله:
Le tasawwuf aborde certains éléments fondamentaux de la religion comme al-ikhlas (la sincérité), al-sidq (la vérité), al-wara (le scrupule religieux) at-tawakkul (la confiance) al-zuhd (l'ascétisme) al-mahabba (l'amour) mais également leurs contraires, lesquels sont appelés les maladies du cœurs comme la duplicité , l'hypocrisie, l'arrogance, l'avidité (ou cupidité) … Elle traite aussi certains sujets des plus subtils tels que le cheminement de la pensée, les états du cœur, l'inspiration. L'une des questions les plus importantes qu'elle aborde est le « dhikr » le Rappel d'Allah et ses vertus, mais aussi la question du Sheikh et ses compétences, et celle du disciple « murid » et ses convenances (adabs).

Les ouvrages fondamentaux sur le tasawwuf : la Parure Des Saints du Hafiz Abu Nuaym al-Asfahani
Revivification des sciences de la religion- Ihya 'Ulum ad-Din de l'Imam al-Ghazali
Al-Risala de l'Imam Abul Qasim al-Qushayriy
Les Aphorismes- al-Hikam de l'Imam Ibn 'Ata Allah
Futuh al-ghayb - Ouvertures sur l'invisible de l'Imam Abdul Qader al-Jilani


Traduit du site Maliki.org
 
Principes du Tasawwuf

Source : Tariqa Muhammadiyah

Objectifs et Principes de la Voie (Tareeqah) de l’auto-purification et de l’excellence dans l’adoration et l’obéissance complète à Allâh, l’Exalté (Al-Ihssan-fi-Uboudiyah)

L’ensemble des enseignements et des injonctions de l’Islam sont connus sous le nom de Shari’ah. Ceci inclut à la fois les actes exotériques (commandements et interdictions liés au corps) et ésotériques (commandements et interdictions liés au cœur, à l’esprit et à son moi intérieur). Dans la terminologie des premières autorités de la Shari’ah, le terme Fiqh (Loi Islamique ou Jurisprudence) était synonyme du mot Shari’ah. Ainsi l’imam Abou Hanifa (radhia Allâhou ‘anhou), définit le Fiqh comme « la reconnaissance de ce qui est bénéfique et nuisible à soi-même. »
Plus tard, dans la terminologie des autorités ultérieures de la Shari’ah, le terme Fiqh a été utilisé pour cette branche (Science) de l’Islam qui se rapporte aux actes exotériques, tandis que la branche se rapportant aux actes ésotériques devint connue sous les appellations Zuhd, Tazkiyah, Tasawwuf et ‘Ilm ul-Ikhlaq. Les voies ou méthodes de réforme des lois ésotériques sont appelées Tareeqah.

Tareeqah est un terme dérivé du verset Coranique : « Et s’ils s’étaient maintenus sur la bonne voie (Tareeqah), Nous les aurions comblés de Nos faveurs » (72:16). Le sens de “voie” dans ce verset trouve son explication dans le hadith du Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam), rapporté par Boukhari et Mouslim, ordonnant à ses disciples de suivre sa Sunnah et la Sunnah de ses successeurs. Comme Tareeqah dans le verset, le sens de la Sunnah dans le hadith est “voie” et “chemin”. Tareeqah peut donc être un terme appliqué à des groupes d’individus appartenant à l’école de pensée suivie par un savant particulier ou par un “Sheykh”. Alors, Tareeqah signifie At-tareeq Ilallâh (La Voie vers la Satisfaction d’Allâh, le Majestueux) telle qu’elle est enseignée par notre grand Maître Saydunna Muhammad (salallâhou ‘alayhi wassalaam) et qui est basée sur le Qour’an et la Sunnah.

Comme mentionné précédemment lorsque de notre maître (Hadrat) Jibril (‘alayhi Salam) a demandé au Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) ce qu’était l’Ihssan, le Prophète (salallâhou ‘alayhi wassalaam) a répondu « D’adorer Allâh comme si tu Le voyais ». Tareeqah est juste un autre nom pour l’Ihssan et la méthode permettant d’atteindre l’Ihssan.

Bien que les Shuyukhs appliquaient différentes méthodes dans la formation de leurs élèves, le cœur du programme de chacun était identique. La situation n’était pas sans rappeler ce qui se passe aujourd’hui dans les institutions de médecine et de droit. Les approches des diverses universités peuvent être différentes, mais le corps de la loi et la pratique de la médecine restent essentiellement les mêmes. Lorsqu’ils obtiennent leur diplôme de ces facultés, chaque élève porte le cachet de l’école particulière qu’il a fréquenté.

Tout comme il y a les masaa’il (règlements) relatifs au Fiqh, il y a de même les masaa’il relatifs à la Tareeqah. En général, les savants connaissent les masaa’il du Fiqh, donc le moyen le plus facile pour une personne consiste simplement à leur demander et à agir selon leurs instructions. Si ces personnes n’agissent pas selon leurs instructions, alors cela devient une preuve contre eux.............................

https://www.sunnisme.com/article-principes-du-tasawwuf-118270873.html/
 
Le sens du Tasawwuf
Sheikh Ahmad Ash-Sharabâsî

Lorsque nous tentons de définir le mot Tasawwuf, plusieurs opinions et interprétations s’offrent à nous. En effet, certains pensent que ce mot serait dérivé du mot grecque « sofia » qui signifie « la sagesse ». D’autres affirment que ce terme provient du mot sûf (la laine) — les soufis ayant pris l’habitude de porter des habits en laine depuis longtemps. D’autres encore estiment que le mot Tasawwuf fait référence à la tribu de Sûfâh qui était dévouée au service de la Ka`bah. Une autre opinion lie le mot Tasawwuf à As-Suffah — un endroit situé à l’arrière de la mosquée du Prophète, paix et bénédictions de Dieu sur lui. D’autres enfin pensent que le mot Tasawwuf renvoie à la pureté (As-Safâ) et la purification (Al-Musâfâh).

Il existe encore d’autres opinions et interprétations.

Quelle que soit l’opinion ou l’interprétation avancée à ce sujet, les savants de l’éthique et de l’éducation spirituelle affirment que la vérité parfaite et noble du Tasawwuf c’est l’Ihsân [2] tel que le Prophète, paix et bénédiction de Dieu sur lui, l’a défini dans son célèbre hadîth : « l’Ishân, c’est lorsque tu adores Dieu, Exalté Soit-Il, comme si tu Le voyais, car si tu ne le vois pas, Il te voit ».

Cela signifie que le Tasawwuf véridique consiste à vouer une adoration sincère à Dieu, sans artifice, sans ostentation ou hypocrisie. Il faut pour cela que l’homme soit musulman véritablement et croyant véridiquement, au point qu’il embellit son islam et sa foi par sa bienfaisance et son perfectionnement par la voie de l’observance (murâqabah) de Dieu et du jugement de soi (muhâsabah) avant que le Jugement Dernier ne revienne à Dieu. Selon les propres termes du Fârûq `Omar Ibn Al-Khattâb, que Dieu l’agrée : « Jugez-vous vous-mêmes avant que vous ne soyez jugés. Jaugez-vous avant d’être jaugés. Préparez-vous à l’Exposition Suprême, le Jour où vous comparaîtrez devant votre Seigneur ; ce jour, rien de vous ne sera occulté ».

Il convient de souligner que le Tasawwuf n’est pas quelques balbutiements ou une transgression de la Législation divine. Le Tasawwuf authentique a pour fondement le respect du Coran et de la Sunnah et la soumission aux Ordres de Dieu et à Ses Jugements. Celui qui transgresse le Jugement de Dieu et se dit prétendant au Tasawwuf, une telle personne a une prétention fausse que la raison et la législation n’acceptent pas.

Le Tasawwuf n’est pas une théorie ou une apparence, il ne réside pas dans le port de vêtements rapiécés ou la suspension de chapelets. Il consiste à emplir son cœur par un attachement à Dieu, sa crainte et l’espérance en Lui. Dieu Exalté Soit-Il dit dans sourate At-Talâq : « ...Et quiconque craint Allah, Il lui donnera une issue favorable * et lui accordera Ses dons par [des moyens] sur lesquels il ne comptait pas. Et quiconque place sa confiance en Allah, Il [Allah] lui suffit... » [3].

Il y a de nombreux faux-prétendants au Tasawwuf qui croient à tort que le Tasawwuf pousse à ne pas gagner sa vie à la sueur de son front ou à ne pas travailler. Ils pensent que le Tasawwuf est une paresse doublée d’inactivité et une répulsion vis-à-vis de l’effort et du travail soigné dans les divers chemins vertueux de la vie. Si nous acceptons cette présentation déviante du Tasawwuf, cela aboutirait à une catastrophe pour la société musulmane et signifierait une rébellion contre l’enseignement divin dans sourate Al-Jumu`ah : « Puis quand la prière est achevée, dispersez-vous sur la terre, et recherchez quelque grâce d’Allah, et invoquez Allah abondamment afin que vous réussissiez. » [4].

Il semblerait que ceux qui ont mené une attaque sévère et féroce contre le Tasawwuf et ses hommes ont été influencés par l’image erronée du Tasawwuf donnée par ces faux-prétendants qui n’ont pas été véridiques dans leur îmân (foi) et leur ihsân et n’ont pas réuni le bien de l’ici-bas et celui de l’au-delà, contrairement à ce que nous enseigne la tradition musulmane : « Œuvre pour ta vie ici-bas comme si tu y vivrais éternellement et œuvre pour l’Au-delà comme si tu mourrais demain ».

Et Allah Exalté Soit-Il sait mieux.

Traduit de l’arabe de Yas’alûnaka fî Ad-Dîni wal-Hayâh, p 151-153, v. 5, de Sheikh Ahmad Ash-Sharbâsî.

[1] At-Tasawwuf : le soufisme.
[2] rang de l’excellence et du perfectionnement
[3] versets 2 et 3
[4] Verset 10
 
Merci @Drianke, je souhaite le rapprochement avec la pratique soufis telle qu'on le constate dans les zawiya (derkawiya par ex), hadra, chant, zikr,... Quel est le statut selon vous de ces pratiques..
Merci encore pour la compilation et la proposition de lecture.
 
La hadra n'est pas illicite ni les chants religieux ni le zikr à ma connaissance d'ailleurs cela m'arrive d'être présente à cela avec la tidjnanniya ou alors d'assister au Maroc à des zikrs en commun ou d'assister à des wirds en commun....

Le sheykh Yacoubi est un calife de la Tariqa Shadilliya il explique dans cette vidéo....


Merci @Drianke, je souhaite le rapprochement avec la pratique soufis telle qu'on le constate dans les zawiya (derkawiya par ex), hadra, chant, zikr,... Quel est le statut selon vous de ces pratiques..
Merci encore pour la compilation et la proposition de lecture.
 
Quel est le statut de la hadra des mutassawwifs en Islam

L'école shafi'ite

Réponse de Shaykh Amjad Rasheed

Préliminaires
[La hadra soufie est une forme de dhikr en groupe où les participants sont le plus souvent debout, en cercle. En fonction de l'ordre soufi, elle peut contenir des éléments tels que des chants, des danses et de la musique.]

Réponse
Le statut juridique dépend du contexte. [1] Tout ce qui a été prouvé comme étant interdit n'est pas permis, et tout ce qui a été prouvé comme étant permis l'est. Si la hadra contient des éléments interdits, comme le mélange entre hommes et femmes étrangers d'une manière qui puisse mener à la tentation et à des regards indécents, alors y assister est interdit. De même, si on y [dans la hadra] joue des instruments interdits comme le kubah (un tambour large à ses extrémités et étroit au milieu), le mizmar ([un instrument en bois comparable la flûte]), le luth ('ud en Arabe), ainsi que d'autres instruments du même type, alors y assister est interdit. Quant au duff ([un tambour mince, ressemblant au tambourin mais sans cymbale en métal]) et les tambours larges à la fois aux extrémités et au milieu, il est permis aux hommes comme aux femmes d'en jouer d'après notre école, durant les mariages et d'autres circonstances. Si la hadra est exempte d'éléments interdits et comprend le rappel d'Allah - qu'Il soit exalté tel qu'Il le mérite - et l'éloge de Son Prophète (paix et bénédictions sur lui), alors tout cela est clairement recommandé par la Loi Islamique d'après le consensus des Musulmans. Si on y ajoute des mouvements, comme le font certains Soufis, il n'y a pas de mal à cela, car danser est permis aux hommes et aux femmes dans notre école tant qu'ils ne contiennent pas de mouvements efféminés et licencieux comparables à ceux des gens égarés et sans pudeur. Autrement [(Si la hadra contient de tels mouvements)], elle est interdite. L'imam Ibn Hajar al Haythami, le dernier imam muharrir [2] de notre école, a été interrogé à propos des soufis qui dansent durant leur extase et il a soutenu leur pratique. Il a dit : "Il est permis de se mettre debout et de danser durant les réunions de rappel (d'Allah) et d'audition d'après un groupe de savants parmi lesquels Shaykh al Islam Ibn Abdussalam." (Fatawa Hadithiyya, p. 298)

Al-Jalal As-Suyuti, l'imam et maître du hadith, a été interrogé sur la danse soufie : est-il permis de rejeter ceux qui s'y adonnent ? Il a répondu qu'il n'était pas permis de les rejeter et que celui qui agissait ainsi se trompait. Il l'a rapporté d'un groupe de savants (al-Hawi li'l-Fatawi).

La conclusion est que si quelqu'un souhaite le faire [(c'est--dire assister une hadra) en observant les règles susmentionnées, il n'est pas permis de le rejeter car, au pire, le sujet fait objet de divergence. Il n'est pas permis de rejeter une personne qui fait [un acte sur lequel il y a divergence], comme l'ont dit l'imam al Ghazali (Ihya), An-Nawawi (Sharh Sahih Muslim), Al-'Izz Ibn Abdussalam (Shajarah Al-Ahwal Wa Al-Ma'arif) et d'autres.

Notes

[1] Le statut d'une chose dépend de son contexte est une maxime de logique classique. Elle signifie qu'avant de passer un jugement sur une question, il faut la comprendre correctement.

[2] L'imam muharrir est celui qui a l'autorité suffisante pour identifier les positions fortes et faibles au sein d'une école.

Amjad Rasheed

Amman, Jordan

(Traduit par Hamza Karamali et Moustafa Elqabbany) site Sunnipath.com
 
L'école hanafite

Réponse de Shaykh Faraz Rabbani


Question

Le dhikr en groupe comprenant de la poésie spirituelle chantée et des balancements rythmiques - la hadra - est-il permis ?


Réponse

Au nom d'Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux,

Oui, la hadra en elle-même est permise, comme les écrits des principales autorités hanafites l'indiquent clairement.

Parmi les imams de l'école hanafite l'ayant permis explicitement, on trouve Shaykh al-Islam Ibn Kamal Basha, l'Imam Shurunbulali, Sayyid Abd al-Ghani al-Nablusi, `Allama Abd al-Qadir `Isa - qui cite des preuves l'autorisant en provenance des principaux ouvrages de référence hanafites, dont Ibn Abidin - et l'Imam Ashraf Ali al-Tahanawi dans son livre Imdad al-Fatawa (volume 5, page 151).

Il s'agit simplement d'une manière d'accomplir la sounna générale du dhikr en groupe, dont l'encouragement général et inconditionnel est authentiquement établi par de nombreux hadiths du Messager d'Allah (que la paix et la bénédiction soient sur lui).

Faraz Rabbani - www.sunnipath.com
 
L'école hanbalite

Réponse de Shaykh Musa Furber


Question

As-salam `alaykoum,
Quelle est l'opinion de l'école hanbalite (aussi bien celle des savants classiques des premiers temps que celle de ceux qui sont venus plus tard, y compris les figures controversées) au sujet de la hadra (la forme de dhirk soufi où on se tient debout/on danse) ?


Réponse

wa `alaykoum as-salam wa rahmatoullahi wa barakatouhou

Les livres indiquent que les savants du madhhab hanbalite, comme ce fut également le cas dans les autres écoles, n'ont pas eu un consensus concernant la hadra.

Un savant résolument contre la hadra était Ibn al-Jawzi. Ceci peut être vu dans Mukhtasar Minhaj al-Qasidin, Ahkam al-Nisa` et Talbis Iblis. D'après ses témoignages de ce qui se passait dans les hadras de son temps, ceci était totalement justifié. Les hadras dont il parlait étaient des rassemblements de zanadiqa et elles étaient des assemblées de corruption morale.

Et un savant qui était un partisan de la hadra n'était nul autre qu'as-Safarini, le savant hanbalite postérieur qui est l'auteur d'un des meilleurs livres de `aqida athari ainsi que de Ghidha al-Lubab Sharh Alfiya al-Adab. Sheikh `Abd al-Qadir `Isa cite fréquemement Ghidha al-Lubab dans son livre Haqa`iq `an at-Tasawwuf. En plus d'être un savant du plus haut niveau en fiqh hanbalite et en `aqida, il était également un élève du grand sheikh soufi hanafite `Abd al-Ghani al-Nablusi.

Quelque chose que l'on doit garder à l'esprit est que beaucoup des éléments qu'Ibn al-Jawzi a condamnés, ont été également condamnés par as-Safarini et les autres partisans de la hadra. Les partisans de la hadra y mettent des conditions.

Un sujet aussi délicat et controversé mérite une étude détaillée, ne serait ce que pour montrer à chaque camp qu'il y a suffisamment de preuves pour établir un respect mutuel. Nous avons tous, in sha Allah, des choses plus importantes à faire. Comme pratiquer concrètement la tazkiyat an-nafs au lieu d'en parler théoriquement et de continuer à souiller nos langues.

Qu'Allah soit satisfait de tous les savants de l'islam et qu'Il leur fasse tous miséricorde.

Et Allah est plus savant.

Was-salamou `alaykoum
 
L'école Malikite

Réponse de Shaykh Abu Qanit ash-Sharif al-Hasani


Question

Y a-t-il un avis mashhur concernant la hadra dans l'école malikite? J'ai entendu que les malikites tendent à être moins enthousiastes à ce sujet que ne le sont les shafi'ites. Je pense qu'il doit s'agir plutôt d'une question axée sur la méthodologie [adoptée par le sheikh], et j'imagine qu'on l'on suit son sheikh de tasawwuf sur cette question.

Réponse

On suit les sheikhs du tasawwuf sur cette question. Le jugement de la hadra est vraiment en dehors du domaine des savants qui comprennent uniquement les mouvements et les sons externes (les fuqaha` exotéristes). Le jugement ne peut être donné que par ceux qui le comprennent sous tous ses aspects. Nous croyons que l'opposition à la hadra exprimée dans certains cercles malikites est due à une compréhension trop simpliste d'une narration de l'imam Malik disant qu'il a interdit le chant. L'explication de cette narration a été traitée par Ibn Juzayy al-Kalbi dans al-Qawanin al-Fiqhiyya [ volume 1, page 370, lignes 6 à 10, {livre 21, chapitre 6, point 12, le chant} ].

Cependant, il n'est pas vrai que les fuqaha` exotéristes malikites soient les seuls qui y soient opposés ni ceux qui y soient le plus ardemment opposés. Il semblerait que la plupart des savants exotéristes (qu'ils soient dhahirites, shafi'ites, hanafites ou hanbalites) qui comprennent uniquement les mouvement et les sons (et n'ont pas de véritable compréhension de la spiritualité) ont émis des opinions négatives à propos de la hadra.

Le jugement de la hadra en fin de compte est résumé par Ibn Banna al-Sarqusti dans son livre al-Mabahith al-Asliyya (ligne 218) :

« Et le jugement [de la hadra] selon le meilleur des jugements est que l'opinion de l'Irak n'est pas celle de la Syrie. »

En d'autres termes, aucune déclaration concluante ne sera jamais émise par la totalité des savants de notre dîn sur ce sujet. Ceux qui produisent des «fatwas» sur de tels sujets (par exemple, de «petits livres» qu'ils distribuent mettant en garde les gens à propos de l'égarement de ceux qui sont liés au tasawwuf) devraient faire un pas en arrière et ils réaliseraient alors leur fermeture d'esprit et leur incapacité à saisir la totalité du sujet traité.

http://guidinghelper.com/qna/ihsan.html
 
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