Les profils publics Facebook vont-t-ils tuer Twitter?

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Casablanca d'antan
VIB
INTERNET - Les entreprises et les personnalités publiques vont désormais pouvoir s’inviter dans votre news feed...

De notre correspondant à Los Angeles


Face aux gazouillis de Twitter, le lion endormi Facebook se réveille et rugit. Lors d’une conférence depuis son QG californien de Palo Alto, le réseau social a annoncé mercredi deux changements bien moins anodins qu’il n’y parait: un lifting de la page de démarrage mais surtout de ses «fan pages» utilisées par les entreprises ou les personnalités publiques.


D’abord la homepage. En ce moment-même, Facebook migre vers une page repensée, encore davantage orientée vers le «news feed», ce flux qui permet de suivre toutes les activités de ses contacts. Désormais, il s’updatera en véritable temps réel et proposera des filtres plus nombreux pour éviter d’être noyé sous les informations.


«Nous admirons ce que Twitter a fait»


Mardi, le PDG de Google a lancé une aimable pique à Twitter, estimant que le réseau social roi du micro-blogging était «l’email du pauvre» (lire notre article). Mercredi, celui de Facebook, Mark Zuckerberg, a au contraire dit «admirer la rapidité avec laquelle Twitter connecte les gens». Et alors que le deal pour racheter Twitter a capoté in extremis en novembre dernier, Facebook frappe un grand coup avec le changement de ses «fan pages».


Les profils Facebook ont une limite majeure: ils sont limités à 5.000 contacts –au grand dam de Loïc Le Meur. A la place, les entreprises ou les personnalités publiques pouvaient jusque-ici créer des «pages» dont n’importe qui pouvait «devenir fan» (que ce soit de Barack Obama, Nicolas Sarkozy, Apple, du Zune (sic) ou même des «petits pots de colle qui sentent l’amande»). Des pages qui, malgré un «wall», ne sont pas vraiment interactives.


Profils publics

Pour une trentaine de partenaires (dont CNN, Britney Spears, Lance Armstrong, Nicolas Sarkozy ou encore Barack Obama), les «pages» deviennent des «profils publics». En clair, des profils sans la limite des 5.000 amis.


Pourquoi cela menace-t-il Twitter? Car qui dit profil dit «status update» et surtout, comme l’a confirmé Mark Zuckerberg, un accès pour apparaître dans le «news feed» des fans/suporter/clients. En clair, Facebook vient directement marcher sur le modèle «one to many» («un vers beaucoup») de Twitter. Avec une toute petite différence: Twitter a environ 6 millions d’utilisateurs contre 175 à Facebook.


Serez-vous spammé par Apple qui vous fera savoir qu’un nouvel iMac est disponible et vous proposera un lien pour l’acheter? Pas de panique jure Facebook, l’utilisateur garde un contrôle total de ce qui apparaîtra via les filtres.


Avant d’enterrer le petit oiseau, deux choses à ne pas oublier: une partie de son succès vient de son ouverture aux tiers partis pour développer/intégrer leur service; mais surtout, Twitter indexe le flux d’activité de ses membres et dispose donc d’un moteur de recherche surpuissant pour surveiller ce qui se passe en temps réel. Il ne serait pas surprenant que voir Facebook s’y mettre sous peu, un chef produit ayant confirmé que l’idée était «à terme» d’indexer les activités publiques mais pas les privées.


Que ce soit via Twitter, Facebook ou d’autres, Mark Zuckerberg en est persuadé: «Un changement s’opère. Ce qui va compter pour le marketing est désormais le lien établi directement avec le client et non plus les impressions de la rétine de la publicité classique». Facebook s’est aujourd’hui placé en position de force.

PS: pour répondre à une question que tout le monde se pose déjà, non il n’est pas possible de «poker» le profil public de Nicolas Sarkozy ni de lui envoyer un message privé...

Philippe Berry
 
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