les savants musulmans oubliés de l'histoire ....

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion kerrigan
  • Date de début Date de début
Ibn Sahl
Que dieu ait son âme

Mathématicien, opticien, géomètre de la deuxième moitié du Xè siècle, son destin fut étroitement lié à la dynastie des Bouyides. Il a vécu sous le règne et a dédié son principal livre : ‘les instruments ardents’ au célèbre ‘Adoud Ed-Dawla : ‘Samsam Ed-Dewla, il fut écrit aux environ de 985 très vraisemblablement à Bagdad e Irak. Le roi Samsam Ed-Dewla auquel ce livre a été dédié, fut intronisé à Bagdad et a régné entre 372/982 et 376/986, Ibn Sahl était actif en Irak. Le poète Abou El-‘Ala El-Mar’ri et Et-Tawhidi furent rassemblés autour de Samsam Ed-Dewla, ainsi que le mathématicien Es-Sidjizi qui avait rédigé son opuscule sur ‘les propriétés de trois sections’ avant 357/970.

L’histoire de la construction de l’heptagone régulier nous apprend que Ibn Sahl était un mathématicien chevronné, reconnu et actif.

Une anecdote : Selon le mathématicien Es-Sounni, Abou El-Djoudi Ibn El-Layth avait donné une mauvaise solution du problème de la construction de l’heptagone régulier. Après avoir constaté l’erreur d’Abou el-Djoudi, Es-Sidjizi a voulu à son tour résoudre le problème, mais comme cette solution lui était difficile, il l’écrivit à Ibn Sahl, le géomètre pour lui demander la division de la droite selon un rapport donné. Il a été possible à Ibn Sahl, d’analyser la droite selon un rapport par deux sections coniques opposées, une hyperbole et une parabole. Es-Sidjizi reconnaîtra, lui-même plus tard sa dette à l’égard d’Ibn Sahl c’étais en 359/968.
De toutes ses oeuvres, deux seulement nous sont parvenues, la première : (instruments ardents : 373-376/982-985), et la deuxième : (la preuve que la sphère céleste n’est pas d’une transparence extrême), la date de sa réaction est inconnue.

Ibn Sahl, dans l’introduction à son traité, il revendique sans ambiguïté aucune, la priorité d’avoir penser l’embrassement par la lumière qui traverse un prisme et qui se réfracte dans l’air, c’est-à-dire une lentille, ce qui l’intéressait, c’étais le miroir ardent et les lentilles.
Afin de penser le problème et de le résoudre, !ibn Sahl combine les éléments suivants : L’embrassement par réflexion (a) et l’embrassement par réfraction (b), le cas où les rayons peuvent être considérés comme parallèles (c) et le cas où les rayons sont issus d’un point à une distance infinie (d). il étudia le miroir ellipsoïdal, la lentille plan convexe et biconvexe, il ne se contente pas d’expliquer le fonctionnement idéal du phénomène, mais il expose également sa fabrication.

Le chapitre consacré à l’hyperbole nécessaire à la confection de la lentille plan convexe se divise en deux parties, l’étude de la courbe comme section conique et la construction mécanique de cette courbe. Ibn Sahl défini l’hyperbole par son sommet, son axe et son côté droit, il examine la tangente à partir de la propriété bifocale, passe ensuite à l’hyperboloïde et au plan tangente, dont il montre l’activité.

Ibn Sahl rompt avec la tradition des captopriciens grecs et Arabes en introduisant dans sa recherche la réfraction et les lentilles. Avant Ibn Sahl, deux savants arabes ont écrit sur le miroir paraboliue : El Kindi et Abou El Wafa El Banzdjani. Le projet d’Ibn Sahl est d’utiliser ce miroir pour répondre à cette question : Comment embraser par la lumière du soleil, c’est-à-dire une source considérée à l’infini pour que les rayons parviennent parallèlement entre eux au miroir ? E t comment, par cette lumière embraser à une distance donnée ?
http://smf.emath.fr/Publications/Gazette/2006/109/smf_gazette_109_89-97.pdf

Feynman n'a pu concevoir qu'un autre que Snell (1621) eût pu découvrir la loi de la réfraction avant le XVIIe siècle et ailleurs qu'en Europe.
Or la loi de la réfraction semble avoir été écrite correctement pour la première fois par Ibn Sahl dans un traité écrit entre 983 et 985 (reproduction d'un de ses pages ci-dessous ; cf. Brahim Guizal et John Dudley, Pour la science, n°301, nov 2002).


La loi de la réfraction fut reprise ou redécouverte ensuite par Ibn al-Haitham dit Alhazen (965-1039) et par Thomas Harriot en 1602. C'est donc abusivement qu'on attribue la loi de la réfraction aussi bien à Snell (les anglo-saxon comme Feynman) qu'à Descartes (les francophones).

http://pcsi-unautreregard.over-blog.com/article-3840473.html


La date de sa mort nous est pas parvenue.
Que Dieu ait son âme
 

Pièces jointes

  • 464px-Ibn_Sahl_fig.jpg
    464px-Ibn_Sahl_fig.jpg
    43.6 KB · Affichages: 384
El-Batani
(Que dieu ait son âme )

‘Par la science des astres, l’home à la preuve de l’unité de dieu et de a connaissance prodigieuse grandeur de la sublime sagesse de la puissance et de la perfection de Son oeuvre’

EL-BATANI (276/877 – 317/918)

Les astronomes arabes du neuvième siècle, pour la mesure du méridien, sont arrivés à 111 814 mètres, on l’évalue aujourd’hui à 110 938 mètres, n’est-ce pas extraordinaire de leur part, en tenant compte de la technologie et des moyens actuels ?

L’Albatanius Occidentale

Né en 276/877, Mathématicien averti, l’astronomie n’avait aucun secret pour lui, puisqu’il corrigea la valeur de l’année tropique, changea la constante de précession de Ptolémée et mesura l’obliquité de l’écliptique et trouva la valeur suivante : 23° 35’’. ( on la fixe aujourd’hui, onze siècle après à 23° 27’’). Il s’est tout bonnement trompé de huit secondes, n’est-ce pas merveilleux ?

Il calcula la précision des équinoxes et parvient à la valeur de 54 minutes et 05 secondes, c’est lui qui proposa une formule importante comprenant trois côtés et un angle d’un triange sphérique, ce qui n’a absolument pas d’équivalent chez Ptolémée.
Il mit le doigt sur les erreurs commises par Ptolémée, lorsque celui-ci supposa que l’angle entre l’écliptique et l’équateur céleste, l’obliquité de l’écliptique, était constant, et que le point de l’espace où le soleil paraît le plus éloigné, l’apogée du soleil était fixe. Bien entendu, il s’agissait là d’éléments capitaux pour l’avenir de l’astronomie de précision.

El-Batani fit plus que relever les erreurs, il les corrigea en effectuant lui-même des observations, et il parvint à des valeurs beaucoup plus précise.

Compléta les résultats obtenus par Thabit ben Qorra en calculant très exactement les différences de longueur de l’année tropique et de l’année sidérale, différences qu’il découvrit en mesurant la révolution de la Terre autour du Soleil, par deux procédés différents.

Il perfectionna les études astronomiques d’El-Khawarizmi par de nouvelles recherches sur l’apparition de la nouvelle lune, sur les éclipses de soleil et de lune et sur les parallaxes.

Il écrivit une introduction astronomique à ses célèbres tables sabéennes, qui fut traduite en latin, Regiomontanus la dota d’un commentaire et, conjointement avec les éléments d’astronomie d’Al-Farghani, elle fut publiée à Nuremberg, en Allemagne.

Il calcula également avec plus de précision encore l’obliquité de l’écliptique et découvrit de nouvelles méthodes propres à déterminer la latitude d’un lieu.

Il mourut en 317/918
Que dieu ait son âme
 
El-Djahidh

Que dieu ait son âme

El-Djahidh disait : ‘Les Arabes sont la référence vu leur compétence dans la connaissance des animaux, en zoologie, je m’appuie essentiellement sur l’expérience des Arabes bédouins dans ce domaine. Toutes les espèces animales, depuis les bêtes féroces jusqu’aux produits de croisement, en passant par les bêtes de sommes, sont répandues dans les régions sauvages, les déserts, les gorges des montagnes, les vallées, les marais, les fourrés, les terrains boisés ou sablonneux et les cimes. Les bédouins ont grandi, vécu au milieu de ces animaux, ils ont installé leur demeure, ils se sont établis dans leur territoire et ils vivent environnés par eux ‘.

Abou ‘Othman ‘Amir ibn Bahr, il naquit en 160/777 à Bassora en Irak, plus connu sous le surnom d’el-djahidh, issu d’une famille arabe de pure souche. Il appartenait à un milieu très modeste, sa mère le tournait en dérision, parce qu’il ne ramenait pas assez d’argent.

Le zoologue arabe laissa un livre intitulé Kitab el-Hayawen ‘Livre des animaux’, est une sorte de bestiaire, où l’on voit apparaître une institution de l’évolution des espèces, des considérations sur la psychologie animale, sa classification est méthodique et d’une clarté sans précédent.

Voyons voir le surnom d’el-Djahidh, ce surnom veut dire en arabe (celui dont les yeux sont exorbités), effectivement, Abou ‘Othman, puisque c’est ainsi qu’il voulait qu’on l’appelle, était un homme de taille moyenne, de constitution physique normal, un visage sympathique,, mais ses yeux étaient exorbités, c’est lors de la croissance que les yeux avaient atteint leur taille d’adulte normal, mais les orbites n’ont pas suivies, et c’est ainsi que les yeux qui étaient de taille tout à fait normale logeaient dans de petits orbites, d’où l’extériorisation des yeux. Ce surnom passa à la postérité, sans qu’il ne puisse rien y changer, hélas ! et pourtant, il aimait être appelé Abou ‘Othman.

L’orientaliste allemand Mez le comparait à Voltaire et Charles Pellat de l’assimiler : ‘Effectivement, c’est à Voltaire, qu’il fait le plus communément songer, mais comme certains passages de ses oeuvres s’apparentent à Rabelais, à La Fontaine, à La Bruyère, à Molière, à Descartes et à Darwin’.

Comment un orientaliste de la notoriété de Mez, peut-il raisonner de cette manière ? Il aurait été plus simple d’inverser les rôles, c’est-à-dire, pour être plus honnête, il fallait qu’il dise :’El-Djahidh a énormément influencé Voltaire’ Ou bien : ‘L’influence d’El-Djahidh sur Voltaire était considérable’.

Quant à Charles Pellat, il aurait mieux fait de dire : ‘L’impact d’El-Djahidh sur Rabelais, La Fontaine, La Bruyère, Molière, Descartes et même Darwin, était prépondérante, ‘A mon humble avis, c’est plus légitime, plus honnête, plus logique, plus raisonnable et plus judicieux, il n’y a qu’à comparer leurs dates de naissance respectives, ces messieurs attachent la charrue avant les boeufs, pourquoi ?’

El-Djahidh est un personnage émérite et ses oeuvres sont d’une richesse hors du commun, c’est une figure marquante de la culture arabo-islamique, il a écrit plus de trois cent ouvrages, très peu d’ouvrages nous sont parvenus. La liste nous donnera une idée de l’hétérogénéité de son oeuvre :

1- El ma’ch we-l ma’ad ‘la vie future et la vie terrestre’
2- Kitmen es-ser wa hifd el-lissan ‚l’art de garder un secret en tenant sa langue’
3- Kitab fi el-djed we-l hazl ‘livre sur le sérieux et le plaisir’
4- Kitab el boukhala ‘livre sur les avares’
5- Fasl ma bayna el-‘adawa we-l-hesd ‘Différence entre l’hostilité et la jalousie’
6- Kitab el Hayawen ‘Le bestiaire’
7- El Qadi we-d-doubaba ‘le cadi et la mouche’
8- Bayan we-t-bayin ‘ Preuve et démonstration’

Son livre sur les animaux dénote une très vaste culture, un savoir faire exceptionnel et une connaissance précise des moeurs animales. Un bel esprit critique qui fourmille de réflexions fondées sur des témoignages solides. La plus étonnante est la description exacte de la famille des marsupiaux tels que les kangourous entre autre.

Entre autre, plusieurs interprétations de songes d’Ibn Sirin sont citées dans Kitab el-Hayawan ‘le livre des animaux’.

Une des plus grandes oeuvres d’El-Djahidh fut traduite et annotée par Charles Pellat c’est : Kitab el boukhala ‘le livre des avares’ (Unesco, commission de Beyrouth pour la traduction des chefs d’oeuvres, Paris 1951.)

Mohammed Addad donna une version française de Kitab et-tarbi’ we-t-tadwir ‘livre du carré et du cercle’, une oeuvre grandiose par son forunit une idée exhaustive de la diversité de l’oeuvre d’El-Djahidh.

...
 
Dans son Anthologie du livre des Animaux, il écrit un hymne au livre d’une beauté jusque là inégalable, la culture pour lui fut une chose sacrée, enchanteresse, de noble et d’incomparable. C’est tout simple son amour pour la lecture et devenu légendaire parmi les Arabes et les non Arabes.
Il fit la connaissance de plusieurs pays, la Syrie entre autre, ayant atteint l’âge de quatre vint trois ans, il fut la victime d’une hémiplégie heureusement gauche, cela lui a permis de continuer à écrire, puisqu’il était droitier. Il prit cette atteinte avec beaucoup de philosophie et d’humour, lorsque les gens lui demandaient ce qu’il lui était arrivé il répondait en souriant : ‘La moitié de mon corps est glacée, l’autre brûlante’.

Quatre vint et onze d’expérience humaine et littéraire, c’était un défenseur inconditionnel de la Prophétie de Mohammed ibn Abdallah (SAW), du Coran et de la lignée des Califes bien guidés (Abou Bakr, ‘Omar, ‘Othman et Ali (que Allah les agrée). C’était un partisan des Abbassides et d’un imam unique, il composa plusieurs ouvrages là-dessus, expliquant dans un style propre à lui, clairement et explicitement le pourquoi des choses, gagnant à sa cause les plus récalcitrants. Il était partisan de la recherche d’une définition des conditions d’un nouveau pacte, d’une nouvelle alliance d’intégration politico-religieux.

Il aspirait à l’intégration au niveau social par un nouveau modèle d’homme, qui puisse harmoniser avec l’hétérogénéité des ethnies qui compose l’empire musulman, son but est de rassembler, de rapprocher et d’unir l’ensemble de ces ethnies. Cela ne suffisait pas pour lui, il voulait aller au delà, par l’intégration au niveau culturel, il désirait une élaboration d’une culture permettant au Musulman d’avoir des atouts afin de briller en société, de manipuler et de maîtriser codes et signes culturels contrôlés et échangés par les sociétaires de la structure sociale arabo islamique. C’est dans ce cadre qu’il écrit Bayan we-t-bayin ‘preuve et démonstration’, cet ouvrage représente l’une des plus grande somme de l’éloquence arabe, El-Djahidh fut pendant plusieurs siècles une référence majeure.

C’est au cours du siècle d’el-Djahidh, que les recueils de Hadith ‘tradition’ du Prophète mohammed ibn Abdallah (SAW) d’El-Boukhari et de Mouslim furent collecté, ils n’étaient pas encore composées du vivant d’El-Djahidh.
Toujours au cours de son siècle, son objectif fondamental était fahm wa ifham de ‘comprendre et de faire comprendre’, trouver un sens aux choses et aux êtres, ensuite communiquer cette quête de la signification. Créer une nouvelle solidarité humaine, une alliance.

On rapporte une anecdote à son sujet, juste avant sa mort, cet homme fut un phénomène unique en son genre. Pour étudier, il offrait ses services gracieux aux libraires désireux de faire surveiller leur librairie. Il payait même de sa poche, les libraires réticents. L’accord conclu, le soir venu, il se présente au libraire avant la fermeture, et lui demande de l’enfermer dans la librairie et d’emporter les clefs avec lui jusqu’au lendemain.

A l’intérieur de la librairie, seul, il passait ses nuits à étudier, jusqu’à l’arrivée du libraire au petit matin, ainsi,il était au courant de toutes les nouveautés, et étudier sans bourse déliée.

Agé de quatre vint et onze ans, un jour qu’il était dans la librairie qu’il gardait, prit un escabeau afin d’atteindre certains livres haut placés, les livres dégringolèrent sur sa tête et le tuèrent. Le libraire lors de l’ouverture, le trouva enseveli inerte, sous des milliers de livres.

Il mourut pour l’amour de la science en 251/869 à m’âge de quatre vint et onze ans à Bassora, sa ville natale sous un amas de livres, dans une librairie, martyr de la science et de son insatiabilité de lire et de savoir inassouvissable.

Que Dieu l’enveloppe dans Sa miséricorde.


ps: pour les evolutionnistes une tres bonne reference;)
 
Hounaïn Ibn Is'haq
( que Dieu ait son âme )

L'histoire personnelle de Hounain a elle même la valeur d'un symbole. C'est l'histoire d'une humiliation et d'une vengeance. Humiliation qu'un Perse arrogant fit subir au fier descendant arabe de l'audacieuse tribu des Ibadi, et qui contribua à l'avènement de la suprématie intellectuelle du jeune empire arabe.

Hounaïn Ibn Is'haq est né à El-Hira en 142/809, l'année de la mort d'Haroun er-Rachid. Les instruments et les bocaux que l'enfant voit dans le laboratoire de son père éveille en lui d'autres aspirations que celle de devenir, comme la plupart de ses camarades, un simple commerçant d'ingrédients de toutes sortes. Il n'était pas pour cela.

Le jour vient enfin où son vieil ami, le caravanier Houbéïch, se déclare disposé, en échange d’un peu de camphre, à conduire Hounaïn jusqu’à Bagdad, capitale de l’empire. Hounaïn désire se consacrer à la médecine et, avec toute l’ardeur et la soif d’apprendre de ses quinzes ans, il assiste aux cours de Yahia ben Masaoueih, professeur doté d’une immense renommée. Mais Hounain et incapable de se contrôler plus longtemps, il lui lance : « Retourne donc là d’où tu viens ! Va te faire agent de change à Hira comme les tiens ! Mais ne te mêle surtout pas d’étudier la médecine, ce n’est pas une profession pour un Ibadi ! »

Hounaïn sort de la classe; pleurant amèrement. Les paroles méprisantes de Masaoueih le brûlèrent comme autant de coups de fouet. Ce jour-la, frémissant de colère, il se jure de prouver qu’il était capable de devenir un aussi grand médecin que Masaoueih, ou plutôt non : un médecin vers lequel celui qui la si profondément offensé devra lever les yeux !
Il voyage en pays roumi, en Asie Mineure, il étudie la langue grecque jusqu’à la maîtriser assez totalement pour pouvoir lire les ouvrages des grands médecins grecs dans le texte. Auprès du meilleur professeur de Basra, sur le golfe Persique, II perfectionne son arabe et apprend le persan. Il pane déjà l’araméen depuis sa plus tendre enfance.
Deux années se sont écoulées depuis que le jeune Hounaïn a vu se refermer derrière lui les portes dorées de Bagdad... Or, voila qu’un soir au crépuscule Chalil ben Abdallah, ancien membre lui aussi du cercle d’auditeurs de Masaoueih. rend visite a un ami. les yeux baissés, un étranger a barbe noire assis en tailleur sur sa peau de mouton. Chalil ne la encore jamais rencontré dans les rues de Bagdad. Absorbé par son entretien avec son ami, il ne prête guère attention a ce personnage muet.
Mais soudain une voix s’élève, elle chante des vers grecs. Des vers d’Homère qui parlent d’un homme nommé Ulysse. Et c’est sa voix gui trahit le chanteur. Chalil la connaît bien. L’homme qui, la tête appuyée au mur orné de carreaux de faïence multicolore, chante le héros d’Homère ne peut être que son ami et ancien condisciple, Hounaïn ben Is’Haq. Inquiété, celui-ci demande a Chalil de garder le silence : « Ne divulgue pus mon secret. Ma mission n’est pus encore accomplie. »
Peu de temps après, Chalil rencontre de nouveau son mystérieux ami, cette fois dans la maison de Djabril ben Bajtichou doyen du corps médical de Bagdad. Et Chalil n’a pas fini de s’étonner En effet, le vénérable vieillard de la très ancienne lignée de médecins de Goundi chapour traite le jeune Hounain, alors tout juste âgé de dix-sept ans, avec la prévenance. la déférence même, dont on n’use généralement qu’envers des personnages haut placés. Il l’appelle « Maître Hounaïn » et lui prodigue tous les honneurs réservés aux hôtes de marque.

- Pourquoi t’appelle-t-il Maître ? demande Chalil, incrédule et curieux, à son ami en sortant avec lui de la maison de Djabril. Hounain tire alors de sa poche la traduction dont le chef du cours médical l’avait chargé. Il le sent, l’heure du règlement de comptes a enfin sonné.
« Prends ces feuilles et apporte-les a Yahia ben Masaoueih, l’homme qui m’a brutalement chassé de son cours puis répète-lui ec que tu viens de voir et d’entendre dans la maison de DjabriI hen Bajtichou. »

- Nul être humain n’a pu produire une telle traduction, a moins que l’esprit de Dieu ne la lui ait inspirée ! S’écrit Masaoueih après avoir examiné les feuillets. Dis à Hounaïn lbn Is’haq que je serais heureux de compter au nombre de ses amis.
Hounaïn inaugure alors une série de conférences médicales à Bagdad. Le sage Djabril ben Bajtichou lui-même ne dédaigne pas d’y assister et de s’instruire auprès de son jeune ami. Parmi les auditeurs figure même parfois l’ancien professeur de Hounain, Masaoueih en personne.
Mais plus que ses conférences, ce sont ses traductions magistrales qui feront la célébrité de ce jeune Arabe qui désormais surclasse. et de loin, Masaoueih. Les Banou “fils” de Moussa sont enthousiasmés par un travail aussi solide et aussi sûr. Il ne s’agit point là de traductions littérales, le sens de la phrase est réellement transposé dans la nouvelle langue, un arabe à la fois clair et élégant. Mohammed ben Moussa se montre particulièrement attaché au jeune Ibadi. Il l’héberge et lui alloue un traitement élevé pour traduire en arabe les ouvrages grecs que ses frères et lui-même Se sont procurés.

Hounaïn Se voit bientôt obligé de s’adjoindre des aides traducteurs. Mais aucun livre ne sort de chez lui qu’il ne l‘ait lui-même scrupuleusement revu et corrigé. Des qu’un nouveau texte lui parvient il commence par le disposer clairement, par le diviser en chapitres et alinéas, méthode particulièrement précieuse lorsqu’il s’agit des ouvrages de Galien, écrivain préféré de Hounaïn. Il était un des plus éminents traducteurs des oeuvres grecs en langue arabe.

Quant à Hounaïn ibn Is’haq sa mission immense de traducteur ne doit pas éclipser sa production personnelle. Qui présente sous une Forme didactique les grands points, de la science médicale ou qu’il Soit traité d’un sujet spécialisé : Ophtalmologie, diététique, thérapie dentaire, pharmacopée.
Hounaïn s’affirme comme le meilleur représentant de ce siècle. Parmi les traités dus a sa plume experte, Kitab el-maça’íl-tib le ‘Livre des questions relatives à la médecine’ est l’une des sources principales de la médecine médiéval, que des générations d’étudiants orientaux ont appris par coeur.
En Occident, son succès relative a l’art médical fut reçu comme la bible. Une oeuvre, identique par le contenu sinon par la présentation, semble se cacher sons deux titres différents: Livre des questions relatives à la médecine ‘Kitab el-maça’íl-tib’ hypothèse qu’un examen relatif à La médecine. La rédaction commencée par Hounaïn a été achevée par son neveu Houbaïs. Mais il est difficile de faire le partage. Quoi qu’il en soit, le Kitab el-maça’íl-tib fut un véritable catéchisme médical, en usage pendant des siècles. Sous forme de questions-réponses, il présente les notions générales.
Lorsque Hounaïn a besoin d’un exemplaire d’un certain manuscrit de Galien qui a son époque est déjà une rareté. Il part lui-même à sa recherche « J’en avais un besoin urgent et parcourus de ce fait lai Mésopotamie, la Syrie, la Palestine et l’Egypte, jusqu a Alexandrie. Mais je ne réussis a le découvrir nulle part, abstraction faite d’une moitié de l’ouvrage que je trouvais à Damas. » En plus de cet écrit rare, dont l’origine est aujourd’hui perdus Hounain rapporte a Bagdad un grand nombre d’ouvrages précieux.
Entre-temps, El-Moutawakil, successeur d’El-Mamoun, l’a nommé son médecin traitant personnel en même temps que directeur de l’école califienne de traducteurs, nouvellement fondée.

Il mourut en 206/873. A la mort de Hounaïn, la majeure partie des ouvrages commencer furent terminés par son fils Ishaq ben Hounaïn et son neveu Qobaïs.
 
bn Sina
(Que Dieu ait son âme)

Avicenne pour les Occidentaux

Des texte traduits par Gérard de Crémone, le Canon d’Ibn Sina et celui qui rencontra le plus grand succès jusqu’à une date avancée. La première impression d’ensemble parut à Milan, en 1473. une douzaine d’éditions, complètes ou partielles la suivirent jusqu’à la fin du Xve siècle, une soixantaine entre 1500 et 1674. le Canon d’Ibn Sina (Avicenne) succita néanmoins des tentatives de révision : aucune n’amena une nouvelle traduction de l’ensemble fondée sur l’Arabie. Le plan du Canon d’Ibn Sina (Avicenne) était d’une extrême logique, dérouta les premiers lecteurs. Mais une fois assimilé, il se prêta admirablement aux exigences de l’enseignement universalité. Il offrait une présentation plus approfondie et totalement différente du Tegni de Galien.


Son père fut originaire de Balkh. Sous le règne de Nouh ibn Mansour le Samanide(977-997), il s’en alla de Balk à Boukhara ; pour travailler dans l’administration. Il devient préfet de Kharmaithan, centre d’un district de la region de Boukhara, métropole ancienne. C’est exactement à Afchana qu’il épousa sa mère, Arabe issue d’une famille noble, Qoreichite de la mecque et s’installa. Ibn Sina naquit en 980 à Afchana, près de Boukhara, puis son frère. La famille se rendit à Boukhara, où il étudia le Coran et les belles-lettres. A l’âge de dix ans révolus, il vint à bout de cent quatorze sourate di Coran et d’une grande partie des belles-lettres, si bien qu’on en était surpris. Son père décida de l’envoyer auprès d’un marchand qui connaissait le calcul indien, pour l’apprendre de lui. Entre temps il s’attacha à Ismaël Zahid pour étudier assidûment la jurisprudence et il fut un de ses meilleurs élèves. Il était familiarisé avec les diverses méthodes d’interrogation et d’objection addressées à l’interculoteur, selon les procédés usités parmi les gens du métier. Ibn Sina disait :
‘Tout problème que mon maître me proposait, je parvenais à le résoudre mieux que lui-même. Ainsi j’appris de lui les parties évidentes de la logique, science dont il connaissait peu les subtilités. Puis, spontanément, je me mis à lire des livres et à étudier les commentaires, de sorte que je deviens maître en logique. Sous la direction de Natéli, je lus aussi la Géométrie d’Euclide, depuis le début jusqu’à la cinquième ou à a sixième figure ; quand au reste du livre, je parvins à en résoudre personnellement toutes les difficultés. Je passai à l’Almageste. Lorsque j’en eus fini avec ses préliminaires et que je parvins aux figures géométriques, Natéli me dit : ‘Lis, toi-même et résous les difficultés ; ensuite, expose-moi, ce que tu as lu pour que je distingue ton profit’le vrai du faux’. (L’homme n’était pas à la hauteur du livre). Donc je me mis à élucider le livre par moi-même. Puis j’exposais à mon maître les questions. Que de problèmes difficiles que Natéli n’avait pas résolus jusqu’alors et qu’il compris grâce à moi !
Ensuite, Natéli me quitta, s’en allant à Gorgandj. Quant à moi, je m’appliquai à lire et à étudier les ‘Fossous el-Hikam’ de Farabi. Les sciences naturelles et la métaphysique, et de jour en jour, les portes de la science s’ouvraient devant moi.

Puis je m’adonnais à la médecine. Quelques temps après, des médecins éminents l’étudièrent sous ma direction. De plus, je donnais mes soins aux malades. Ainsi, je maîtrisait confortablement le traitement fondé sur l’expérience, alors que je n’étais âgé que de seize ans’.


A seize ans, il était professeur agrégé de médecine. Il enseigna la médecine dans les grands hôpitaux musulmans.
Déjà au IXè siècle Abou Ali Ibn Sina décrivit les effets du café sur l’appareil digestif. Bien sûr, après Er-Razi, qui les décrivit avant lui.

En médecine comme en philosophie Avicenne était un maître incontestable et incontesté. Auteur de plus de cent ouvrages parmi eux ‘le livre de la guérison’ et le ‘canon de la médecine’, consulté jusqu’à présent. Source de référence pour les études de médecine en Europe.

........à suivre
 
Abou Ali ibn Sina surnommé, Cheikh Er-Raïs, le maître des savants !

Il est embarrassant pour un professeur d’avoir à affronter un élève qui non seulement assimile toutes les matières avec une facilité déconcertante, mais qui de surcroît corrige ses énoncés et résout les difficultés mieux que lui !
Que penses-tu de ta prestation lors de ton examen de médecine à l’école de Djoundaysabour ? Tu ne me contrediras pas si je te dis qu’elle est resté gravé dans plus d’une mémoire. Le 20 de dhoul el-qa’da très précisément....La salle était noire de monde, ils étaient venus nombreux de tout le pays pour écouter le prodige de seize ans. Il y avait, des médecins de toute origine, des juifs, des chrétiens, des mazdéens, de ces savants vieillards au visage buriné, le trait raidi par le savoir. L’exposé qu’il fit sur l’étude du pouls, l’extraordinaire concision avec laquelle il décrivit ses différents aspects, cinq de plus que Galien, a frappé tous les esprits. Mécanisme de la digestion, établissement du diagnostic par l’inspection des urines, méningites, régime des vieillards, utilité de la trachéotomie.
Abordant l’apoplexie, il révolutionna l’assistance en affirmant qu’elle était due à l’occlusion d’une veine du cerveau, remettant en cause du même coup la théorie non valable et inconsidérée de Galien. Il ajouta aux quatre saveurs gustatives décrites par Aristote le mauvais goût, l’inspidité, et d’autres encore...De nombreux autres éléments participent à la saveur d’un repas, disait-il.

La prière, songea-t-il. Depuis toujours elle lui avait été salutaire. Chaque fois qu’il avait été confronté à un problème ardu. C’était dans le silence souverain de la mosquée qu’il avait trouvé la voie. Allah est le miroir, Il est le reflet suprême e la vérité.
Il disait : ‘Chaque fois que je me trouvais dans l’embarras devant un problème ou que j’étais incapable d’établir le moyen terme d’un syllogisme, j’allais à la mosquée, je priais, je suppliais l’Absolu Instaurateur de l’Univers de me révéler ce qui m’était impénétrable et de me simplifier ce qui m’était laborieux. Puis la nuit, je revenais à la maison, je me remettais à lire et à écrire. Lorsque, je cédais au sommeil, quelque peu, je voyais en songe précisément la même question, de sorte que, pour plusieurs problèmes difficiles, la solution m’apparut pendant que je dormais. Ainsi, je devins maître en médecine, en logique, en sciences naturelles, en philosophie et en mathématiques’.

Il racontait : ‘alors je revins à la science divine. Je lus le livre intitulé : ‘Métaphysique’, mais je n’en comprenais rien. Les intentions de son auter restaient obscures pour moi. J’eus beau relire quarante fois ce livre, d’un bout à l’autre je n’en saisis ni le sens ni le but. Je désespérais et je me dis, ce livre est incompréhensible. Un jour, je passais par le Souk des librairies, un marchand ambulant tenait à la main un livre dont il criait le prix. Il me le présenta, dans mon encouragement, je le repoussait, convaincu qu’il n’y avait nul profit en cette science. Le vendeur insista, disant : ‘Achète ce livre, il est à bon marché. Je le vends au prix de trois dirhams parce que son propriétaire est dans le besoin.’ Je l’achetai donc. C’était le livre d’Abou-Naçr-El-Farabi, ‘Les buts de la métaphysique’. Je revins chez moi et je m’empressai de le lire, sur le champ, les buts poursuivis par l’auteur de ce livre se découvrirent à moi, parce que je le connaissais déjà par coeur. Tout réjoui de cet événement. Je fis ample aumône aux pauvres, en action de grâce, dès le lendemain’.

.........à suivre
 
Ibn SINA SUITE


A l’âge de dix huit ans, il en avait fini avec l’étude de toutes les sciences. Il savait déjà l’astronomie, il apprit les mécanismes de notre univers, le mouvement des planètes fixées à leurs sphères respectives, parfaitement transparentes. Il acheva aussi ses connaissances en philosophie.

A vingt ans, sur la requête du jurisconsulte Abou Bakr el-Baraqi, il décida de prendre le calame ‘la plume’. En quelques semaines, il rédigea pour lui un ensemble de dix volumes : El Haçil wa el mahçoul ‘Le traité du résultant et du résulté’, ainsi qu’une étude sur les moeurs : El Birr wa el Ithim ‘’La dévolution et le péché’.

Dans le même temps, il élabora à l’intention de son voisin Abou El-Hassan El Aâroudi, une encyclopédie scientifique El Madjmoû’ ‘compendium’ dans lequel il traitait de toutes les sciences sauf les mathématiques ‘Le Compendium d’Aâroudi’, que ses vingt et un volumes rendaient aussi denses que ‘Le Traité du résultant et du résulté’ en deux volumes, qu’il gardait jalousement chez lui.

Il écrivit souvent à son ami El Birouni :

‘En astronomie, j’ai retrouvé une des premières traductions en arabe par Hounaïn Ibn Is’Haq de l’almageste de Ptolémée. Elle remonterait à plus de trois cent ans. C’est une version qui a du appartenir à l’école dite de Minuit ; je pense fortement en rédiger un abrégé.
Jai aussi pris connaissance des tables astronomiques indiennes. A ce propos, j’avoue être assez sceptique sur ce que les savants de là-bas appellent ‘le jour de Brahma’. Est-il scientifiquement possible de croire qu’à chaque révolution de 432 millions d’années les astres reviennent à leur position initiale ? J’aimerai beaucoup avoir ton avis là-dessus’.
C’est par des détails aussi primaires que nous pouvons vérifier combien l’oeuvre du Créateur est sublime, parfaite et unique. Allah est Grand’.

Depuis neuf mois que Cheikh el-raïs est à Gourgandj. Il rédigea successivement un abrégé traitant de la pulsation, en persan ; un poème sur la logique ; une réfutation des prédictions de l’avenir fondées sur les horoscopes, appelée aussi Réfutation de l’astrologie judiciaire. Il était contre les astrologues, pour lui ce n’est pas une science. Dix poèmes, une épître sur l’ascétisme où il exposa avec une grande précision les états de conscience de l’ascète. I écrivit aussi un livre philosophique qu’il intitula : ‘les Facultés humaines et leurs appréhensions’, de nombreux poèmes sur la Magnificence et la Sagesse, ainsi qu’un traité sur ‘La tristesse et ses causes’, qui n’est autre que la parapsychologie.

‘J’étais alors au comble de mon érudition, javais lu tous les livres dignes d’être lus, je possédais la science par coeur, depuis elle n’a fait que mûrir en moi’.


Ali Ibn Sina ne se tient pas sur un siège surélevé, mais sur un tapis, respectant l’usage qui veut qu’un enseignement ne s’élève pas au dessus du cercle de ses auditeurs, seuls ses vêtements reflètent l’importance de sa fonction. Il est vêtu du costume des savants et sa tête est enveloppée d’un truban savamment noué. ( Ce qui prouve l’humilité des savants Musulmans).
Ibn Sina promena son regard sur les étudiants avant de conclure :
‘C’est ainsi que celui qui accomplit les cinq prières avec la foi et la confiance dans la bonté divine, celui-là recevra la récompense de cinquante prières... Ainsi s’achève notre cours d’aujourd’hui .Wa salam ‘alaïkoum ‘que la paix soit sur vous’.

à SUIVRE
 
La prière du milieu du jour terminée, Ibn Sina reprit son enseignement, mais cette fois à l’intention des maîtres et des auditeurs érudits venus des quatre horizons de la Perse.
On parla littérature, tradition, logique, science des nombres, science des corps, et naturellement médecine. Cet après-midi, Ibn Sina ‘Avicenne’ dicta plus de cent feuillets.

Au cours de deux mois, il écrivit quatre ouvrages : ‘ les Remèdes pour le coeur’, ‘Le Traité exposant l’épître du médecin’, ‘un Abrégé sur : L’angle formé par la tangente n’a pas de quantité’, et ‘les Questions générales d’astronomie’.

Il aimait souvent répéter : ‘Notre existence s’écoule en quelques jours. Elle passe comme le vent du désert. Aussi, tant qu’il te restera un souffle de vie, il y a deux jours dont il ne faudra jamais t’inquiéter : Le jour qui n’est pas venu, et celui qui est passé’.

Le sermon d’Avicenne

‘ Je promets et je jure au nom d’Allah, l’Etre suprême d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité dans l’exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent, et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis à l’intérieur des maisons mes yeux ne verront pas ce qui s’y passe : ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs ni à favoriser le crime .Respectueux et reconnaissant envers mes maîtres, je rendrai à leurs enfants l’instructions que j’ai reçue de leurs pères. Que les hommes m’accordent leur estime, si je suis fidèle à mes promesses couvert d’opprobre et méprisé de mes confrères si j’y manque’.
Les Occidentaux ont brouillé les données et ils ont attribué cet acte de foi écrit et fait l’imminent savant Abou Ali Ibn Sina (Avicenne) à Hippocrate. La preuve irrévocable est la suivante, est-ce que Hyppocrate croyait en Dieu unique ? Non. Comment pourrait-il jurer comme suite : je promets et je jure au nom d’Allah, l’Etre suprême’. (Qui d’autre, qu’Allah).

‘Pourquoi ne pas rendre à Ibn Sina, ce qui appartient à Ibn Sina ?’

C’est encore lui qui dit : ‘Si le symptôme devient urgent, on abandonnera le soin de la maladie pour soigner le symptôme’.

C’est à Ibn Sina que l’on doit d’avoir constaté le premier qu’un cancer localisé est souvent la manifestation d’un état cancéreux généralisé de l’organisme. C’est lui aussi qui révèle le caractère contagieux de la phtisie pulmonaire et le danger que les phtisiques encourent en s’exposant au soleil.
Que certaines maladies infectieuses, telle la variole, confèrent à celui qui en est atteint l’immunité à vie. Très important en médecine.

Le grand médecin Ibn Sina (Avicenne) donne la première description claire et complète de la splénite infectieuse qu’il nomme fièvre persane. Il dresse un tableau de diverses maladies qui engendrent la jaunisse et donne du ‘filaire de Médecine’, parasite du tissu cellulaire sous-cutané.

Et ajouta :
‘I lne faut pas se convaincre que ce l’on désire est plus important que ce que l’on possède. Et t’assurer qu’aucune ambition ne mérite le prix d’une vie humaine...’

‘Un bol renversé ne se remplit jamais. Si tu persistes à vivre en tournant le dos à la réalité, le bonheur et le malheur glisseront sur ton coeur comme l’eau du torrent sur les galets. Or l’homme a besoin du bonheur et du malheur pour marcher en équilibre. Et l’être le plus fort, fut-il l’invincible Roustam (Héros de légende invincible, c’est en sorte l’Hercule persan), a besoin de se confier un jour’.

Il ajouta :

‘Les peuples souffrent d’une double infirmité : l’absence de mémoire et la cécité. Ce qui leur confère l’étrange aptitude de glorifier ceux qu’ils ont haïs la veille, et de haïr le lendemain ceux qu’aujourd’hui encore ils vénèrent’.

Il dit encore :

‘Je suis un homme de science, et je ne crois pas à l’irrationnel. J’ai même écrit un ouvrage sur le sujet intitulé :’ réfutation des prédictions basées sur les horoscopes’.

Il ajouta :

‘En ces trois êtres ne mets jamais ta confiance : le roi, la femme et le cheval. Car le roi est blasé, la femme perfide et le cheval fugace..’

au cours des trois mois passés à Qazvim, il ajouta à ses écrits trois ouvrages supplémentaires : (Le Colloque des esprits après leur séparation d’avec le corps), (les Postulats des annales du temps passé), et une allégorie philisophique : (Hisoitre de Salaman et Absal).

A tout cela fut conçu sans jamais abandonner la rédaction d’un deuxième livre du Canon qu’il acheva sur la route entre Talar et Tedjen. Cette deuxième partie comprend les définitions de la maladie et ses causes. C’est son livre de pathologie.

Il allait vers Déhestan, et tomba gravement malade, il revint à Gorgani sur sa propre situation la Qacida ‘le poème’ dont voici les premiers vers :

‘Quand j’eus grandi, aucune localité ne fut à ma mesure,
Quand mon prix s’éleva, il n’y avait plus d’adjudicataire.’

Il mourut en 1037 à Hamadhan, sans femme ni enfant, seul.

Que Dieu ait son âme
 
Ibn Rochd
(Que Dieu ait son âme)

il disait : ‘Si le sens apparent de l’écriture entre en conflit avec les conclusions obtenues par démonstrations, on doit l’interpréter métarphoriquement, c’est-à-dire en déchifrant les symboles.’

Abou el-Walid Ibn Rochd, connu sous le nom d’ AVERROES, né à Cordoue en 1126, philosophe et médecin arabe.

Averroès fut grand cadi de Cordoue et de Séville, R. Brunschwig, analysant la Bidaya ‘Début’ le traité d’exégèse juridique d’Averroès. Il observa un strict respect d’une tradition en Orthodoxie.

Ibn Rochd reste fidèle à l’esprit et à la lettre du Coran qui place au-dessus de tous les autres Prophètes ceux qui ont apporté le message de la Loi, tels que Abraham, Moise, Jésus et Mohammad Ibn Abdallah ( que le salut et les bénédictions d’Allah soient sur eux).
Ibn Rochd s’efforce de retrouver l’islam matinal du message coranique, le message universel occulté par des siècles de traditions régionales, fussent-elles médinoises.
Ibn Rochd (Averroès) ne parle vraiment en son nom que dans son Traité décisif sur l’harmonie entre la religion et la philosophie (Kitab fasl al-maqal), avec ses deux annexes : le Damina ‘Appendice’, et le ‘Manahidj el adilla’ qui dénonce les sophismes concernant les fausses interprétations de la foi.
Ibn Rochd marque nettement la différence qui le sépare d’Aristote : le moteur immobile, qui attire vers lui tous les êtres, et qui est pensée de la pensé, n’a rien à voir avec le Dieu du Coran, transcendant et Créateur, disant à chaque chose : [ Sois ! et elle est].

Pour Ibn Rochd, puisque le monde existe et que , soumis au devenir, il n’est pas Dieu , il est créé.
Quel est son rapport à Dieu ? D’abord tout appartient à Dieu, en Lui, (à la différence de la connaissance humaine), l’acte de connaître est en même temps l’acte de créer.
Il dit :
‘La connaissance divine est différence de la connaissance humaine : l’existence des êtres est la cause de notre savoir, alors que la connaissance de Dieu est la cause de l’existence des êtres’.
Ibn Rochd fut également un éminent médecin, il fut le premier à émettre l’idée fondamentale de l’immunologie. Et Dieu sait, quelle importance occupe de nos jours l’immunologie, pour ne pas dire que tout repose sur elle, dans le domaine médicale.

Il mourut à Marrakech en 1195.
Que Dieu ait son âme
 
Er- Razi
( Que dieu ait son âme )

Son oeuvre en chimie était impressionnante. Il laissa une description complète de son équipement de laboratoire et de plusieurs procédés chimiques connus de lui. Ces procédés inclus la distillation, la dissolution, la calcination, l’évaporation, la cristallisation, la sublimation, la filtration, l’amalgamation ou fusion et la fabrication d’onguent et de cérats. Il élabora une classification systématique des substances minérales, auxquelles, il ajouta un nombre de substances préparés artificiellement. Il fut le premier à mettre sciemment la chimie au service de la médecine. Initiative que Paracelse reprendra six siècles plus tard. Un des médicaments mis au point par lui reçu en France le nom de « blanc Rhases », d’où le langage populaire tira «blanc raisin ».

Er-Razi est musulman, persan par sa ville natale et sa langue maternelle, Arabe de par la langue qu’il utilise et la culture qui est la sienne. Il fut le seul médecin au monde possédant un savoir médical extrêmement vaste. Il se penchait sur les malades le jours et sur les livres la nuit. La nuit, il se livrait à des expériences chimiques.
Razès pour les occidentaux. Déjà au IXè il a décrit les effets du café sur l’appareil digestif. Après une longue période où la consommation resta limitée à la péninsule arabique, le café aborda l’Europe au début des années 1700. c’est lui également qui le premier avait différencié la goutte du rhumatisme.



Pour Er-Razi, idéal auteur est de compléter les études livresques par l ‘observation des malades. Son oeuvre est dominée par ces tensions fécondes entre savoir reçu, réflexion personnelle et expérience acquise. Il garantit un cadre théorique qui permet de comprendre les phénomènes et leurs causes, mais il n’exclut ni examen critique, ni confrontation avec la pratique.
Il écrivit de précieux ouvrages sur la peste, la variole, la rougeole, la goutte et les rhumatismes. A qui nous devons la découverte des deux fièvres épidémiques majeures. En effet nous devons à ce célèbre médecin le diagnostique de la variole et de la rougeole. L’observation de la réaction de la pupille à la lumière. Les conclusion d’un homme comme Ibn el-Haytham, qui définit la vue comme un processus lié à la réfraction, sont fondamentales.
Ses travaux traduit en latin par Farraguet en 1279, son livre sur la variole et la rougeole écrit au début du Xè siècle connaîtra plus de quarante et une (41) éditions entre 1498 et 1866. le célèbre livre de la variole et de la rougeole traduit et largement répandu au XVIIIe et XIXè siècles. C’est un chef d’oeuvre, ce n’est ni Galien ni Hippocrate qui l’a écrit, ils n’en connaissaient même pas l’existence.


............suite >
 
Abou Bakr Mohammed Ibn Zakariya Er-Razi, son nom, que les Occidentaux déformeront en Rhazès, est l’un des flambeaux de la médecine arabes. Originaire de Raiy, métropole persan à quelques kilomètres au sud de l’actuelle Téhéran, où il est né en 253/864. Grand chimiste, il découvre des corps importants tel que les alcools, et invente la distillation, procédé fondamental dans le domaine de la chimie. Bien des ombres pourtant entourent sa vie et son oeuvre. Il reçoit dans sa ville natale une formation axée sur la philosophie, les mathématiques, l’astronomie et l’alchimie. Dans les dernières années du XIe siècle, il quitte Raiy attiré comme tant d’autres esprits de son temps par la brillante cour de Bagdad. L’Irak est alors dominé par des Emirs Bouyides, favorisant la vie intellectuelle et scientifique.

Selon une ancienne tradition, la visite de l’hôpital de Bagdad convainc Er-Razi de l’efficacité de la médecine. Le pharmacologue de l’établissement lui aurait décrit les vertus bénéfiques du médicament appelé Hayy al-‘alam le ‘sempervivum’. Quoi qu’ilen soit, comme Er-Razi va désormais déployer une intense activité comme médecin attaché à la cour et directeur de l’hôpital. Mais les pistes se brouillent pour qui tente de le suivre dans ses déplacements entre Bagddad et Rayy, de préciser ses souvenirs, anecdote a toujours retenu l’attention de ses flatteurs chargés pat l’émir, Abd ed-Dawla de reconstruire l’hôpital de Bagdad. Il aurait accroché des quartiers de viandes en différents endroits de la ville, là où la décomposition était la plus lente, l’air était plus sain et le lieu de la fondation ainsi désigné.

Le Kittab et-tib el Mansouri ‘le livre de médecine d’el Mansour’ comme l’indique sont titre fut dédié par er-Razi à Abou Salih Mansour Ibn Is’haq gouverneur de Raiy, est le plus élaboré de ses ouvrages de synthèse. Fruit d’un savoir accumulé et de l’observation quotidienne, cet ouvrage introduit à une médecine originale dans ses fondements théoriques, renouvelée par des diagnostics précis et des descriptions minutieuses. Il embrassa en des proportions raisonnables, l’ensemble de l’art médical. il se divise en dix livres :
Le premier traité de l’anatomie,
Le deuxième des tempéraments,
Le troisième des aliments et des médicaments,
Le quatrième de l’hygiène et de la préservation de la santé,
Le cinquième de la cosmétique,
Le sixième du régime dans les voyages,
Le septième de la chirurgie,
Le huitième des poisons,
Le neuvième très apprécié et souvent réédité isolément du moins en traduction latine, des maladies classées de la tête aux pieds,
Le dixième concernent les fièvres,
Le Kitab el Moudhal ila sina’at et-tib ou ‘Introduction à l’art médical’ se limite à la partie théorique,
Le recueil des Aphorismes (el Foussoul),
Livre du Guide (Kitab el Mourchid) destiné aux débutants, près de quatre cents règles médico-philosophiques, rappelle les vérités élémentaires d’une façon concise et rythmée, elles se gravent aisément dans la mémoire,
Le livre du médecin nomade,
Kitab el Kabir ‘le grand livre’,
Kitab el kafi ‘ le livre suffisant’ en deux parties : la première partie traitant les maladies de la tête aux pieds. La deuxième partie des maladies internes,
Kitab el Fahir : ‚ le livre renommé’ présente l’ensemble de la thérapie,
Kitab et-Taqsim wet-tachdjir ‘Livre des diagnostics différentiels’ : tous les diagnostics différentiels, symptômes et douleurs.

.............>
 
Er-Razi résume sa pensée dans l’aphorisme trois cent quarante-neuf questions-réponses, afin que le médecin ne manque pas son but.
Il faut que le malade et ses proches soient avec le médecin et non contre lui. Qu’ils ne cachent rien des états du malade et de son comportement. Avec Er-Razi, le triangle médical grec : la maladie-le malade-le médecin- et l’entourage du malade.

Kitab et-tib er-rouhani ‘Livre de la Médecine de l’âme’. Er-Razi montre en vingt chapitres, l’excellence de la raison, qui permet à l’homme d’acquérir la science, de pratiquer la justice, de maîtriser les passions, d’échapper aux attraits des plaisirs néfastes. Le chapitre consacré à l’ivresse dénonce les méfaits de la boisson. ‘Tout excès renforce l’âme désirante et affaiblit l’âme raisonnable. Ce qui conduit à l’abandon de la rationalité pour la soumission au règne animal.’

Le Livre sur le calcul rénal et la vessie est un recueil succinct et clair, limité à ce que doit en savoir le médecin qui soigne cette maladie. Ainsi que sur l ‘hémiplégie, la paralysie faciale, les vertus de l’oxymel, l’hygiène sexuelle, les bains, la colique, la cautérisation de l’oeil, la saignée, la réduction des fractures, la composition des médicaments, etc.

Il étudie également les influences climatiques sur l’état sanitaire des individus. Il indique les conditions d’hygiène auxquelles doivent satisfaire les logements et recommande de les munir de bains. Il s’inquiète des problèmes d’assainissement de l’air, de l’élimination des mauvaises odeurs, de l’aération et de la température des chambres de malade. Il insiste sur la nécessité de ne boire qu’une eau potable irréprochable et de faire de fréquentes ablutions.

Parvenu à un âge philosophique, il rédige un court traité intitulé ‘la conduite du philosophe’. Cet écrit, qui n’est pas une autobiographie, se veut réponse aux arguments avancés par des détracteurs contre l’auteur. Er-Razi conclut par ce vibrant plaidoyer :

‘ Ce n’est pas en tant que soldat ou fonctionnaire que je tiens compagnie au souverain, mais en tant que médecin et convive. Deux taches m’incombent auprès de lui : quand il est malade je le guéris et je soigne son corps, et quand il est en bonne santé je lui sers de familier et de conseiller, lui disant- et Dieu en est témoin- tout ce que je considère être de profit pour lui et pour ses sujets. On n’a jamais pu constater que j’ai la passion d’entasser ou de gaspiller les biens, que je cherche querelle et m’attaque aux gens et leur fais du mal, mais on sait que le contraire et la vérité et que je cède volontiers de mes droits. Quand à ma façon de manger, de boire et de m’amuser, tous ceux qui me fréquente a ces occasions peuvent témoigner que je ne me laisse jamais emporter à l’exagération ; de même en ce qui concerne l’habit, la monture, les curiosité et mon zèle pour la science. Toux ceux qui m’ont fréquenté et en ont été témoins peuvent constater que dès ma jeunesse jusqu’à présent mes efforts sont tels que j’ai écrit sur une seule science et dans une écriture d’amulette (c’est-à-dire en tout petits caractères) plus de vingt mille feuilles a la composition de la grande somme j’ai consacré quinze ans en travaux nuit et jour de sorte que ma vue a baissé et qu’un muscle de ma main fut paralysé, ce qui m’empêche à présent de lire et d’écrire Malgré cela je n’abandonne pas ces deux occupations qui me sont si chères et je me sers toujours d’un secrétaire qui me fait la lecture et écrit sous ma dictée.’

L’oeuvre d’Er-Razi déconcerte en effet par, son ampleur et sa variété. Plusieurs auteurs arabes ont dressé d ‘impressionnantes listes de ses écrits. Celle d’El-Birouni, rédigée par le célèbre savant du XIe siècle l’intention de l’un de ses contemporains, énumère 184 titres, ainsi repartis :

Traités médicaux par El-Birouni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73
Traités conservés actuellement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .34
Traités édités en arabe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35
Traités traduits en latin avant le XVIe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21
Traités traduits en Occident après le XVIe siècle . . . . . . . . . . . . . . . . . .21

......
 
Hélas une grande partie des oeuvres de Er-Razi sont perdues. Kitab el Hawi : ‘Livre qui contient tout’ le continueus des Latins.
Ouvrages qui sont loin de ne concerner que la médecine et la chimie, car près de la majorité d’entre eux traitent de théologie, de philosophie, d’astronomie, de physique et de mathématiques.

Entre autres, un traité sur le vide qui a pour titre ‘La raison pour laquelle un aimant attire le fer’ un ‘Livre sur la forme de l’univers’ où la preuve est faite que la Terre tourne autour de deux axes et qu’elle est plus petite que le Soleil et plus grande que la Lune.

Concernant la plaie des artères. Il répondit par un récit détaillé du traitement, qu’il a appliqué avec succès. Les ulcères d’estomac : des éléments de diagnostics énoncés par Galien, le clinicien n’hésite pas à affirmer qu’ils sont erronés et à les corriger d’après ses propres expériences.


Er-Razi et la Chimie

Le niveau de la connaissance précise des substances chimiques et de l’équipement que Razi fit une description dans son Kittab el-asrar ‘ Livre des secrets’, qu’il divise en deux catégories :
(1) L’équipement utilisé pour la fusion et servant à divers procédés de chauffage.
(2) L’équipement pour le traitement des substances chimiques.

Le plan de travail de Er-Razi peut être réparti en fonctions principales que nous énonçons ci-dessous. Dans ses manipulations, il a souvent eut recours aux termes alchimiques bien connus. Donc certains devaient être adaptés plus tard dans la chimie scientifiques.
A) La distillation comprend l’utilisation d’un cucurbite et d’alambic et le recueil du distillat dans un ballon réceptacle.
cool La sublimation sans passer par l’état liquide intermédiaire est réalisée à l’aide d’un aludel.

Er-Razi a le mérite de découvrir les acides minéraux, il décrit trois méthodes :
(1) La trituration ou la pulvérisation suivie du grillage
(2) La trituration suivie de la cération.
(3) La combinaison des solutions.
La fixation ou la coagulation. Il s’agissait normalement de la dernière étape de l’ensemble du procédé et était réalisé, soit par grillage soit dans le ‘flacon et pot’ par ensevelissement dans un fumier, ou par le chauffage dans l’alambic aveugle.

Dans Kitab Sir el-Asrar ‘le livre du secret des secret des secrets’ d’Er-Razi, nous apprenos, que le naphte noir était au départ mélangé à de l’argile ou du sel amoniac pour former ‘ une pâte ressemblant à une soupe épaisse’ avant d’être distillé. Ces distillats légers ou naphte blanc étaient utilisés par Er-Rzai pour ‘ramollir’ certaines substances solides, pierres et autres substances minérales. En outre, dans les travaux chimiques et médicaux, Er-Razi faisait usage de lampes à huile pour les produits chimiques qui chauffent faiblement. Le combustible utilisé dans ces lampes était soit des huiles végétales, soit du pétrole. (Les champs pétrolifères de Bakou furent assez tôt exploités commercialement par les musulmans. Et on rapporte qu’en 272/885, le calife El-Mou’tamid avait concédé les revenus des nappes du naphte aux habitants de Darband).

L’acide sulfurique
Er-Razi l’appelait ‘eau d’alun distillé’ et il l’utilisa comme l’un des réactifs qu’il préparait et gardait afin de l’utiliser dans ses travaux alchimiques. Il décrivait également le moyen d’obtenir cette ‘eau’ par distillation du vitriol.

L’acide chlorhydrique
Désigné par esprit de sel. Er-Razi en donnait la recette suivante :
‘Prenez des parts égales de sel doux, de sel amer, de sel de Tabarza, de sel indien, de sel d’el-qili et de sel d’urine. Après avoir ajouté une masse égale de sel d’ammoniac cristallisé de bonne qualité, dissolvez par humectage et distillez. Ce mélange se distillera pour en donner une eau forte qui pourra fendre la pierre instantanément’.

L’alcali
Er-Razi décrivait la concentration et la purification de l’alcali et des cendres du bois de chêne pour obtenir le carbonate de potassium pur et les carbonates de sodium.

La soude caustique
Er-Razi sut comment la préparer. Sa recette se présente comme suit : ‘ Prenez 1kg environ d’el-qali blanc et une quantité égale de chaux, et versez sur le mélange, sept fois sa quantité en eau et faites bouillir jusqu’à ce qu’il soit réduit de moitié. Purifiez-le dix fois par filtration ou décantation. Placez-le ensuite dans des fines coupes d’évaporation, puis accrochez-les dans des vases à bec chauffés. Remettez ce qui s’en sépare ans la coupe, soulevez-la progressivement et mettez à l’abri de la poussière tout ce qui s’égoutte des cuvettes dans les vases à bec, et coagulez-le en un sel’.

Le savon

Les traités d’alchimie d’Er-Razi donnaient quelquefois des recettes de savons.
Nous savons également que le savant donna aussi un procédé pour obtenir de la glycérine à partir de l’huile d’olive.

Aveugle, il avait refusé les soins d’un charlatan qui voulait l’opérer mais ignorait l’anatomie de l’oeil. On raconte aussi qu’il aurait renoncé à se soigner parce que, las d’un monde qu’il avait trop vu.
 
Er-Razi
Il meurt en 314/925 dans le plus complet dénuement. Sa générosité sans bornes ne pu lui permettre d’être riche. La vindicte d’envieux confrères, qui n’avaient même pas besoin de chercher un prétexte pour se débarrasser de lui, l’avait depuis longtemps chassé de Bagdad et même de tout poste officiel à Raiy.

Que Dieu ait son âme
 
Retour
Haut