Afghanistan: 15 jeunes filles aspergées d'acide sur le chemin de l'école
12 nov. 2008
KANDAHAR (AFP) Quinze jeunes filles qui se rendaient au lycée ont été attaquées mercredi à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, par des hommes à moto qui les ont aspergées d'acide, blessant gravement trois d'entre elles, a-t-on appris de source officielle.
L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, s'est déroulée en début de matinée, dans l'ouest de Kandahar, la grande ville du sud du pays, un bastion de l'insurrection des talibans.
"Quinze jeunes filles ont été blessées ou atteintes par des jets d'acide, et trois sont dans un état grave, alors qu'elles se rendaient au lycée pour filles Mirwais Nika", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Education, Hamed Elmi.
"Nous étions à mi-chemin du lycée quand deux hommes à moto se sont arrêtées près de nous. L'un d'eux a projeté de l'acide sur le visage de ma soeur, j'ai essayé de l'aider et ils m'ont aussi aspergé", a témoigné Atefa, 16 ans, depuis son lit d'hôpital.
A côté d'elle, sa soeur Shamsia, 18 ans, se tord sur son lit. Défigurée, elle ne peut pas parler, seulement hurler de douleur.
"Nous avons appelé au secours, des gens sont venus et les hommes ont fui. Je ne sais pas pourquoi ils ont attaqué, la ville n'est pas sûre. Mais on ne peut pas rester enfermé chez soi, il faut qu'on reçoive une éducation. Le gouvernement doit nous aider", a ajouté Atefa.
Des enseignants de l'école des victimes se sont rendues à l'hôpital et ont fait part de leur incompréhension et de leur inquiétude face à cette attaque.
Les deux jeunes filles, qui portaient des burqa, vêtement qui couvre entièrement le corps et masque le visage, appartiennent à la minorité chiite afghane.
Le président Hamid Karzaï a condamné ces agressions, qu'il a attribuées aux "ennemis de la paix et de la prospérité en Afghanistan", expression qui désigne les talibans et autres insurgés anti-gouvernementaux.
Lorsqu'ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit l'éducation des jeunes filles. Des centaines d'écoles ont été brûlées depuis 2001 et plusieurs dizaines d'enseignants et d'étudiants assassinés, dans des attaques attribuées aux insurgés islamistes.
Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'Otan, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).
http://afp.google.com/article/ALeqM5gwtzIrOl2QSXvoocdBfCdDv--zcw
12 nov. 2008
KANDAHAR (AFP) Quinze jeunes filles qui se rendaient au lycée ont été attaquées mercredi à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan, par des hommes à moto qui les ont aspergées d'acide, blessant gravement trois d'entre elles, a-t-on appris de source officielle.
L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, s'est déroulée en début de matinée, dans l'ouest de Kandahar, la grande ville du sud du pays, un bastion de l'insurrection des talibans.
"Quinze jeunes filles ont été blessées ou atteintes par des jets d'acide, et trois sont dans un état grave, alors qu'elles se rendaient au lycée pour filles Mirwais Nika", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Education, Hamed Elmi.
"Nous étions à mi-chemin du lycée quand deux hommes à moto se sont arrêtées près de nous. L'un d'eux a projeté de l'acide sur le visage de ma soeur, j'ai essayé de l'aider et ils m'ont aussi aspergé", a témoigné Atefa, 16 ans, depuis son lit d'hôpital.
A côté d'elle, sa soeur Shamsia, 18 ans, se tord sur son lit. Défigurée, elle ne peut pas parler, seulement hurler de douleur.
"Nous avons appelé au secours, des gens sont venus et les hommes ont fui. Je ne sais pas pourquoi ils ont attaqué, la ville n'est pas sûre. Mais on ne peut pas rester enfermé chez soi, il faut qu'on reçoive une éducation. Le gouvernement doit nous aider", a ajouté Atefa.
Des enseignants de l'école des victimes se sont rendues à l'hôpital et ont fait part de leur incompréhension et de leur inquiétude face à cette attaque.
Les deux jeunes filles, qui portaient des burqa, vêtement qui couvre entièrement le corps et masque le visage, appartiennent à la minorité chiite afghane.
Le président Hamid Karzaï a condamné ces agressions, qu'il a attribuées aux "ennemis de la paix et de la prospérité en Afghanistan", expression qui désigne les talibans et autres insurgés anti-gouvernementaux.
Lorsqu'ils étaient au pouvoir, entre 1996 et 2001, les talibans avaient interdit l'éducation des jeunes filles. Des centaines d'écoles ont été brûlées depuis 2001 et plusieurs dizaines d'enseignants et d'étudiants assassinés, dans des attaques attribuées aux insurgés islamistes.
Les talibans ont lancé une insurrection meurtrière depuis qu'ils ont été chassés du pouvoir à la fin 2001 par une coalition internationale emmenée par les Etats-Unis.
Les violences ont redoublé d'intensité depuis près de deux ans malgré la présence de 70.000 soldats de deux forces multinationales, l'une de l'Otan, l'autre sous commandement américain (Operation Enduring Freedom).
http://afp.google.com/article/ALeqM5gwtzIrOl2QSXvoocdBfCdDv--zcw