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LES ULIS, HIER. Guillaume, employé dAvenace Alior, spécialiste dans la restauration collective, a été mis à pied pendant une semaine, avec retenue de salaire, pour avoir cuit des steaks halal à la demande dune salariée musulmane de Hewlett Packard.
A la cantine de Hewlett Packard (HP) aux Ulis, la viande rouge prend le pas sur les conversations habituelles autour des ordinateurs. Car, depuis le 6 septembre, le géant de linformatique vit à lheure dun nouveau type de révolte : la fronde du steak halal. En à peine une semaine, 500 personnes ont signé une pétition pour défendre leur cuistot, Guillaume Chigot, sanctionné fin août pour faute professionnelle.
Le document devrait être remis aujourdhui à la direction, afin que celle-ci fasse pression sur son prestataire, Avenance Elior, spécialiste de la restauration collective et employeur de Guillaume.
Pâtissier de profession depuis dix ans, ce trentenaire occupe à lheure du déjeuner le poste des grillades. Les clients, il les connaît bien. Parmi eux : une jeune femme de confession musulmane. « En janvier, elle ma rapporté quelle en avait assez de ne manger que des frites et du poisson. Elle me disait que des écailles allaient lui pousser sur le corps », rigole-t-il. Cette employée de HP lui demande alors une faveur : celle de lui faire cuire des steaks halal surgelés quelle lui apporterait. « Je lui ai répondu que ce nétait pas légal mais que jacceptais si cela restait entre nous. Cétait pour lui rendre service. A chaque fois, je faisais attention de les isoler des autres produits alimentaires », se justifie Guillaume.
Sauf que le 16 juin, lhomme est pris la main dans le sac. Dès le 19, une lettre lui notifie sa mise à pied disciplinaire avec retenue sur salaire. « Ces denrées, dont il est impossible de connaître avec précision lorigine, les conditions de fabrication, de congélation et de transport jusquà leur arrivée dans nos congélateurs, remettent en cause le professionnalisme et la maîtrise du processus dapprovisionnement et de fabrication », écrit lun des responsables dAvenance. Et dajouter que la contamination est possible « dans un contexte où le risque alimentaire est très massivement médiatisé [intoxications bactérie Escherichia coli] ».
La sanction est effective dès le 22 août et jusquau 26. Soit une perte dun quart de son salaire de 1294 net. « Avec mon loyer, lessence, le téléphone et les impôts, je suis à sec. Je vais devoir solliciter ma mère pour quelle me vienne en aide », confie le cuisinier. Dès le 6 septembre, la CGT organise un débrayage. Une vingtaine de personnes suivent. « Nous ne sommes pas contre la sanction, dautant que Guillaume reconnaît son erreur, mais nous estimons quun simple avertissement aurait suffi », juge Michel Soumet, délégué syndical CGT pour HP. « Nous demandons aujourdhui son retrait et le remboursement du salaire », enchérit Pierre Ndi Zang, délégué syndical CGT pour Avenance. « Il travaille de façon exemplaire depuis plusieurs années et avec grande courtoisie », soutient lun des signataires. Sil nobtient pas satisfaction, le syndicat menace de traîner Avenance devant les prudhommes.
Le Parisien
A la cantine de Hewlett Packard (HP) aux Ulis, la viande rouge prend le pas sur les conversations habituelles autour des ordinateurs. Car, depuis le 6 septembre, le géant de linformatique vit à lheure dun nouveau type de révolte : la fronde du steak halal. En à peine une semaine, 500 personnes ont signé une pétition pour défendre leur cuistot, Guillaume Chigot, sanctionné fin août pour faute professionnelle.
Le document devrait être remis aujourdhui à la direction, afin que celle-ci fasse pression sur son prestataire, Avenance Elior, spécialiste de la restauration collective et employeur de Guillaume.
Pâtissier de profession depuis dix ans, ce trentenaire occupe à lheure du déjeuner le poste des grillades. Les clients, il les connaît bien. Parmi eux : une jeune femme de confession musulmane. « En janvier, elle ma rapporté quelle en avait assez de ne manger que des frites et du poisson. Elle me disait que des écailles allaient lui pousser sur le corps », rigole-t-il. Cette employée de HP lui demande alors une faveur : celle de lui faire cuire des steaks halal surgelés quelle lui apporterait. « Je lui ai répondu que ce nétait pas légal mais que jacceptais si cela restait entre nous. Cétait pour lui rendre service. A chaque fois, je faisais attention de les isoler des autres produits alimentaires », se justifie Guillaume.
Sauf que le 16 juin, lhomme est pris la main dans le sac. Dès le 19, une lettre lui notifie sa mise à pied disciplinaire avec retenue sur salaire. « Ces denrées, dont il est impossible de connaître avec précision lorigine, les conditions de fabrication, de congélation et de transport jusquà leur arrivée dans nos congélateurs, remettent en cause le professionnalisme et la maîtrise du processus dapprovisionnement et de fabrication », écrit lun des responsables dAvenance. Et dajouter que la contamination est possible « dans un contexte où le risque alimentaire est très massivement médiatisé [intoxications bactérie Escherichia coli] ».
La sanction est effective dès le 22 août et jusquau 26. Soit une perte dun quart de son salaire de 1294 net. « Avec mon loyer, lessence, le téléphone et les impôts, je suis à sec. Je vais devoir solliciter ma mère pour quelle me vienne en aide », confie le cuisinier. Dès le 6 septembre, la CGT organise un débrayage. Une vingtaine de personnes suivent. « Nous ne sommes pas contre la sanction, dautant que Guillaume reconnaît son erreur, mais nous estimons quun simple avertissement aurait suffi », juge Michel Soumet, délégué syndical CGT pour HP. « Nous demandons aujourdhui son retrait et le remboursement du salaire », enchérit Pierre Ndi Zang, délégué syndical CGT pour Avenance. « Il travaille de façon exemplaire depuis plusieurs années et avec grande courtoisie », soutient lun des signataires. Sil nobtient pas satisfaction, le syndicat menace de traîner Avenance devant les prudhommes.
Le Parisien