Gibraltar négocie pour ouvrir les routes avec le Maroc par voie maritime et aérienne
Le gouvernement de Gibraltar est en contact avec Royal Air Maroc et les compagnies maritimes pour rétablir les liens, peu après que Rabat a annoncé la suspension de l'opération Paso del Estrecho avec l'Espagne
Le gouvernement de Gibraltar espère rouvrir les routes commerciales par voie aérienne et maritime avec le Maroc "très bientôt". Elle négocie déjà avec Royal Air Maroc et d'autres compagnies pour renouer des liens, comme l'a révélé l'un de ses représentants lors d'une rencontre avec des membres de la communauté marocaine résidant dans le Rocher. Des mouvements qui ont lieu peu de temps après que le royaume alaouite ait décrété l'imperméabilité de ses frontières pour les citoyens marocains qui tentaient d'atteindre son territoire lors de l' opération Traversée du détroit .
Des sources officielles du gouvernement de Gibraltar ont indiqué que son ministre des Affaires et du Tourisme, Vijay Daryanani , a eu une réunion avec Ali Doussi , représentant de l'Association de la communauté marocaine. L'un des problèmes abordés était la situation des citoyens marocains résidant à Gibraltar, qui, en raison de la pandémie, ne peuvent pas se rendre dans le royaume alaouite depuis le Rocher.
Selon les mêmes sources, le ministre Vijay Daryanani a détaillé les "efforts" que son gouvernement a déployés pour "tenter d'établir des liaisons maritimes et aériennes avec le Maroc". En ce sens, il a assuré le représentant de l'Association de la communauté marocaine que le gouvernement de Gibraltar est en contact avec Royal Air Maroc et d'autres entités commerciales pour tenter d'établir des liaisons maritimes et aériennes.
Le ministre gibraltarien des Affaires et du Tourisme a souligné que son gouvernement poursuivrait ses efforts pour rétablir les routes maritimes et aériennes avec le Maroc dans les plus brefs délais : "Le maintien du confinement au Maroc a encore compliqué la situation". Et il a souligné que "la communauté marocaine" est "une partie intégrante de la famille de Gibraltar".
Crise Maroc-Espagne
Les efforts déployés par Gibraltar pour rétablir les connexions avec Rabat contrastent avec la fermeture des frontières que Rabat a décrété pour tous ses citoyens qui ont tenté d'atteindre le pays depuis l'Espagne dans le cadre de l' Opération Paso del Estrecho . Le gouvernement marocain a annoncé début juin qu'il n'accepterait que les citoyens venus par bateau des ports de France et d'Italie, mais pas des Espagnols.
Le Maroc a souligné dans un communiqué que la décision était due à des raisons de santé , en raison de l'incidence du coronavirus. L'annonce est toutefois intervenue dans un contexte de grave crise diplomatique entre Madrid et Rabat, marqué par la demande marocaine du Sahara, la présence du leader du Front Polisario dans notre pays et la crise survenue à Ceuta après l'entrée d'environ 10 000 personnes du royaume alaouite. Des éléments de rupture entre Madrid et Rabat qui ont abouti à la récente limogeage de la ministre des Affaires étrangères, Arancha González Laya, et à la nomination de José Manuel Albares.
"C'est une décision que nous respectons et qui intervient dans un contexte de pandémie dans lequel la sécurité maximale doit être maximisée", ont déclaré à Vozpópuli des sources du ministère des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération à propos de la décision annoncée par le Maroc de suspendre le Opération Étape du Détroit . Environ trois millions de citoyens marocains traversent la péninsule chaque année pour retourner dans leur pays.
Gibraltar fait confiance à l'ouverture des routes
La communauté marocaine résidant à Gibraltar a également été touchée par la pandémie, dans le sens où les routes commerciales entre les deux points ont été suspendues. « Ils ont eu d'énormes difficultés à rendre visite à leurs proches au Maroc pendant la pandémie » , disent-ils depuis l'équipe dirigée par Fabian Picardo.
Le ministre des Affaires et du Tourisme de Gibraltar a assuré le représentant de l'Association de la communauté marocaine que "le gouvernement continuera à travailler pour parvenir à l'établissement de telles connexions avec le Maroc très prochainement".
