salam
Bien que l'Espagne ait fait preuve d'agressivité commerciale ces dernières années, la France semble indétrônable comme premier partenaire économique. La France aligne un millier d'entreprises dans le Royaume et l'Espagne 800 dont beaucoup opèrent dans des domaines peu capitalistiques.
Qui de la France ou de l’Espagne est sortie gagnante de leurs récentes missions de séduction au Maroc ? Une question qui taraude les esprits depuis la fin de la visite officielle du Souverain espagnol au Maroc et durant laquelle les hommes d’affaires des deux pays ont eu droit à une rencontre de haut niveau, à l’instar de celle organisée lors de la visite de François Hollande en avril dernier. La balance semble pencher du côté de la France. En effet, c’est surtout la visite française qui aura été marquée par des actions concrètes, notamment la signature de 19 protocoles d’accord, conventions de prêts et contrats et, surtout, la constitution d’un groupe de travail conjoint visant à mettre en place les mesures nécessaires au processus de la colocalisation. Cette dernière est en effet aujourd’hui placée comme un axe prioritaire et pour la France et pour l’Espagne. Mais l’Hexagone a bien pris de l’avance en signant en décembre 2012 déjà un accord sur la mise en œuvre de la colocalisation industrielle.
Cette avance n’a fait que se consolider après le séjour de François Hollande. On sait d’ores et déjà que «les deux pays se concerteront sur plusieurs projets, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’aménagement et des transports urbains, de l’agroalimentaire, des énergies renouvelables, de l’automobile et de l’aéronautique», confie Christine Brodiak, adjointe du chef du service économique et conseillère financière à l’ambassade de France au Maroc.
Côté espagnol, la question de la colocalisation avait déjà été évoquée par le passé, mais la concrétisation a pris du retard. Selon des sources ministérielles, les premières discussions autour de ce sujet datent de 2012, soit quasiment de manière parallèle à celles engagées avec la France. Cependant, le Maroc et l’Espagne se sont retrouvés confrontés à un désaccord sur les domaines concernés par un éventuel accord. Les Espagnols privilégiaient principalement les secteurs des énergies renouvelables et du maritime, tandis que le Maroc réclamait la conclusion d’un accord global intégrant d’autres secteurs comme le textile ou l’agro-industrie... Dans ces conditions, le dossier n’a jamais pu avancer, jusqu’à la visite du Souverain espagnol. Une rencontre entre Abdelkader Aâmara et son homologue ibérique l’a en effet remis sur la table des négociations même si les deux parties se sont une nouvelle fois contentées d’afficher leurs bonnes intentions… ni plus, ni moins !
Pendant ce temps, la France met les bouchées doubles «Avec le Maroc, on est assez avancé, mais je pense qu’il faut maintenant passer à la vitesse supérieure, celle de la concrétisation», avait souligné en juin dernier la ministre française du commerce extérieur.
L’Espagne a été le premier fournisseur du Maroc en 2012
Au-delà de ce dossier et des résultats des rencontres tenues récemment, force est d’avouer que le Royaume ibérique a tout de même fait du chemin en développant sensiblement ses échanges économiques avec le Maroc. «Depuis la fin des années 80, l’Espagne a fait preuve d’une véritable montée en puissance dans le cadre de son partenariat économique avec le Maroc, au point d’arriver aujourd’hui à un niveau lui permettant déjà de rivaliser avec la France», souligne Larabi Jaidi, économiste et spécialiste du dossier Maroc-Espagne. En fait, ce pays a su bénéficier de deux principaux atouts. D’abord, le volet géographique. Grâce à sa proximité, l’Espagne dispose d’une réelle avance sur la France, vu que les coûts de transport sont un facteur de compétitivité essentiel dans le commerce. Ensuite, l’organisation territoriale basée sur l’autonomie des régions renforce les opportunités de conclure des partenariats économiques avec le Maroc, l’expérience ayant démontré que cela se fait plus rapidement à petite échelle, comme c’est le cas pour les régions de la catalogne ou de l’Andalousie, que dans un cadre plus global. En d’autres termes, l’Espagne ne semble pas être un concurrent facile à battre au vu de ses atouts et de l’ambition dont elle a fait preuve ces dernières années. Cette ambition s’est même traduite en 2012 par une augmentation record des échanges commerciaux avec le Maroc, au moment où la France voyait ses exportations baisser.
Ainsi, l’Espagne lui a ravi la première place après avoir progressé de 25% en 2012 pour dépasser la barre des 50 milliards de DH. Parallèlement, les exportations françaises vers le Maroc se sont établies à 4,3 milliards d’euros en 2012 contre 4,6 Mds d’euros en 2011. Ce recul s’explique en grande partie par «la chute de 46% des exportations de blé», peut-on lire dans une note du service économique de l’ambassade de France au Maroc. Dans l’autre sens, la France s’est maintenue tout de même comme le premier client du Maroc avec plus de 42 milliards de DH d’importations, contre 30 milliards pour l’Espagne.
C’est dire que, finalement, les deux pays restent tout de même au coude-à-coude sur le volet commercial, se disputant toujours aussi ardemment les parts de marché dans les échanges avec le Maroc.
http://www.lavieeco.com/news/econom...ce-se-disputent-le-marche-marocain-26202.html
Bien que l'Espagne ait fait preuve d'agressivité commerciale ces dernières années, la France semble indétrônable comme premier partenaire économique. La France aligne un millier d'entreprises dans le Royaume et l'Espagne 800 dont beaucoup opèrent dans des domaines peu capitalistiques.
Qui de la France ou de l’Espagne est sortie gagnante de leurs récentes missions de séduction au Maroc ? Une question qui taraude les esprits depuis la fin de la visite officielle du Souverain espagnol au Maroc et durant laquelle les hommes d’affaires des deux pays ont eu droit à une rencontre de haut niveau, à l’instar de celle organisée lors de la visite de François Hollande en avril dernier. La balance semble pencher du côté de la France. En effet, c’est surtout la visite française qui aura été marquée par des actions concrètes, notamment la signature de 19 protocoles d’accord, conventions de prêts et contrats et, surtout, la constitution d’un groupe de travail conjoint visant à mettre en place les mesures nécessaires au processus de la colocalisation. Cette dernière est en effet aujourd’hui placée comme un axe prioritaire et pour la France et pour l’Espagne. Mais l’Hexagone a bien pris de l’avance en signant en décembre 2012 déjà un accord sur la mise en œuvre de la colocalisation industrielle.
Cette avance n’a fait que se consolider après le séjour de François Hollande. On sait d’ores et déjà que «les deux pays se concerteront sur plusieurs projets, notamment dans les secteurs des infrastructures, de l’aménagement et des transports urbains, de l’agroalimentaire, des énergies renouvelables, de l’automobile et de l’aéronautique», confie Christine Brodiak, adjointe du chef du service économique et conseillère financière à l’ambassade de France au Maroc.
Côté espagnol, la question de la colocalisation avait déjà été évoquée par le passé, mais la concrétisation a pris du retard. Selon des sources ministérielles, les premières discussions autour de ce sujet datent de 2012, soit quasiment de manière parallèle à celles engagées avec la France. Cependant, le Maroc et l’Espagne se sont retrouvés confrontés à un désaccord sur les domaines concernés par un éventuel accord. Les Espagnols privilégiaient principalement les secteurs des énergies renouvelables et du maritime, tandis que le Maroc réclamait la conclusion d’un accord global intégrant d’autres secteurs comme le textile ou l’agro-industrie... Dans ces conditions, le dossier n’a jamais pu avancer, jusqu’à la visite du Souverain espagnol. Une rencontre entre Abdelkader Aâmara et son homologue ibérique l’a en effet remis sur la table des négociations même si les deux parties se sont une nouvelle fois contentées d’afficher leurs bonnes intentions… ni plus, ni moins !
Pendant ce temps, la France met les bouchées doubles «Avec le Maroc, on est assez avancé, mais je pense qu’il faut maintenant passer à la vitesse supérieure, celle de la concrétisation», avait souligné en juin dernier la ministre française du commerce extérieur.
L’Espagne a été le premier fournisseur du Maroc en 2012
Au-delà de ce dossier et des résultats des rencontres tenues récemment, force est d’avouer que le Royaume ibérique a tout de même fait du chemin en développant sensiblement ses échanges économiques avec le Maroc. «Depuis la fin des années 80, l’Espagne a fait preuve d’une véritable montée en puissance dans le cadre de son partenariat économique avec le Maroc, au point d’arriver aujourd’hui à un niveau lui permettant déjà de rivaliser avec la France», souligne Larabi Jaidi, économiste et spécialiste du dossier Maroc-Espagne. En fait, ce pays a su bénéficier de deux principaux atouts. D’abord, le volet géographique. Grâce à sa proximité, l’Espagne dispose d’une réelle avance sur la France, vu que les coûts de transport sont un facteur de compétitivité essentiel dans le commerce. Ensuite, l’organisation territoriale basée sur l’autonomie des régions renforce les opportunités de conclure des partenariats économiques avec le Maroc, l’expérience ayant démontré que cela se fait plus rapidement à petite échelle, comme c’est le cas pour les régions de la catalogne ou de l’Andalousie, que dans un cadre plus global. En d’autres termes, l’Espagne ne semble pas être un concurrent facile à battre au vu de ses atouts et de l’ambition dont elle a fait preuve ces dernières années. Cette ambition s’est même traduite en 2012 par une augmentation record des échanges commerciaux avec le Maroc, au moment où la France voyait ses exportations baisser.
Ainsi, l’Espagne lui a ravi la première place après avoir progressé de 25% en 2012 pour dépasser la barre des 50 milliards de DH. Parallèlement, les exportations françaises vers le Maroc se sont établies à 4,3 milliards d’euros en 2012 contre 4,6 Mds d’euros en 2011. Ce recul s’explique en grande partie par «la chute de 46% des exportations de blé», peut-on lire dans une note du service économique de l’ambassade de France au Maroc. Dans l’autre sens, la France s’est maintenue tout de même comme le premier client du Maroc avec plus de 42 milliards de DH d’importations, contre 30 milliards pour l’Espagne.
C’est dire que, finalement, les deux pays restent tout de même au coude-à-coude sur le volet commercial, se disputant toujours aussi ardemment les parts de marché dans les échanges avec le Maroc.
http://www.lavieeco.com/news/econom...ce-se-disputent-le-marche-marocain-26202.html