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PLD (Peace, Love and Diversity)
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lundi, avril 26, 2010
L'Europe et la nouvelle politique de la peur
Il existe en Europe une nouvelle ligne de fracture. Ce nest plus un rideau de fer, mais une intolérance radicale, celle dune certaine classe politique qui de nouveau choisit dattribuer aux minorités la responsabilité des malheurs qui accablent leurs pays. En Europe de lOuest, ce sont les Musulmans. En Europe de lEst, ce sont les Juifs, les Roms, ou les homosexuels. Aux Pays-Bas, le parti de Geert Wilders a grimpé dans lopinion jusquà remporter en mars les élections sur un programme populiste anti-Musulman et anti-Coran. En Hongrie, le parti Fidesz a fait un joli score lors des dernières élections avec ses attaques sur le "grand capital juif qui vise à dévorer le monde entier". À la droite du Fidesz, on trouve un parti ouvertement antisémite, le Jobbik, qui est à deux sièges des Socialistes. Ses leaders ont fait part de leur intention dentrer au parlement à Budapest vêtus de luniforme néonazi de la Garde Hongroise davant-guerre.
Les spécialistes en science politique contemporains naiment pas souligner la composante antisémite. Ils préfèrent utiliser les termes "populiste radical", mais pour quiconque connaît un tant soi peu lhistoire européenne, comment ignorer le parallèle avec une pensée politique fondée sur la violence antisémite ? Au cours de la première partie du siècle dernier, la dislocation de léconomie et la perte de confiance envers la classe politique traditionnelle ont permis lémergence de mouvements ultranationalistes. Aujourdhui, la récession mondiale et la quête dun bouc émissaire à blâmer pour la perte de son emploi et de son revenu entraînent la résurgence de ces idées politiques toxiques.
Le leader du Fidesz, Viktor Orban, était après 1990 un évangéliste de la libre concurrence et du marché plein de jeunesse. Aujourdhui, son propos sest teinté de nationalisme. Ses opposants socialistes ont dû accepter un plan daustérité du FMI. À la différence de la Grèce qui pour linstant reçoit laide de ses partenaires de leurozone la Hongrie a dû se débrouiller seule quand il a fallu rembourser avec une monnaie toujours plus dévaluée, le forint, des emprunts contractés en euro à lépoque du boom économique pour acquérir maisons et voitures. Il na pas été trop compliqué de faire porter le chapeau au gouvernement socialiste, à la globalisation et au grand capital international. Mais Fidesz a choisi daller plus loin. Pour flatter lélectorat dextrême droite, un parlementaire Fidesz, Oszkar Molnar a déclaré quil était temps de donner la "priorité aux intérêts hongrois sur ceux du grand capital international, le capital juif".
À linstar du Front National de Jean-Marie Le Pen en France, Jobbik bénéficie du soutien denviron 15 % de lélectorat hongrois. Le parti dextrême droite tchèque ODS a dû démettre son leader, lancien premier ministre Mirek Topolanek, qui sen était pris aux origines juives de lactuel premier ministre tchèque et fustigé lhomosexualité du ministre des transports. Dans un ouvrage récent, La droite radicale populiste en Pologne, Rafal Pankowski, professeur de science politique à Varsovie formé à Oxford, écrit : "lantisémitisme est essentiel à la droite populiste polonaise. Le nombre de juifs vivant aujourdhui en Pologne est minime, mais le préjugé antisémite sert de code à une hostilité générale envers la diversité et la démocratie [libérale] polonaise". Pour lheure, toute critique du nationalisme politique est suspendue, les Polonais portant le deuil de leur président Lech Kaczynski et des autres responsables nationaux tués lors du crash aérien survenu au début du mois.
lundi, avril 26, 2010
L'Europe et la nouvelle politique de la peur
Il existe en Europe une nouvelle ligne de fracture. Ce nest plus un rideau de fer, mais une intolérance radicale, celle dune certaine classe politique qui de nouveau choisit dattribuer aux minorités la responsabilité des malheurs qui accablent leurs pays. En Europe de lOuest, ce sont les Musulmans. En Europe de lEst, ce sont les Juifs, les Roms, ou les homosexuels. Aux Pays-Bas, le parti de Geert Wilders a grimpé dans lopinion jusquà remporter en mars les élections sur un programme populiste anti-Musulman et anti-Coran. En Hongrie, le parti Fidesz a fait un joli score lors des dernières élections avec ses attaques sur le "grand capital juif qui vise à dévorer le monde entier". À la droite du Fidesz, on trouve un parti ouvertement antisémite, le Jobbik, qui est à deux sièges des Socialistes. Ses leaders ont fait part de leur intention dentrer au parlement à Budapest vêtus de luniforme néonazi de la Garde Hongroise davant-guerre.
Les spécialistes en science politique contemporains naiment pas souligner la composante antisémite. Ils préfèrent utiliser les termes "populiste radical", mais pour quiconque connaît un tant soi peu lhistoire européenne, comment ignorer le parallèle avec une pensée politique fondée sur la violence antisémite ? Au cours de la première partie du siècle dernier, la dislocation de léconomie et la perte de confiance envers la classe politique traditionnelle ont permis lémergence de mouvements ultranationalistes. Aujourdhui, la récession mondiale et la quête dun bouc émissaire à blâmer pour la perte de son emploi et de son revenu entraînent la résurgence de ces idées politiques toxiques.
Le leader du Fidesz, Viktor Orban, était après 1990 un évangéliste de la libre concurrence et du marché plein de jeunesse. Aujourdhui, son propos sest teinté de nationalisme. Ses opposants socialistes ont dû accepter un plan daustérité du FMI. À la différence de la Grèce qui pour linstant reçoit laide de ses partenaires de leurozone la Hongrie a dû se débrouiller seule quand il a fallu rembourser avec une monnaie toujours plus dévaluée, le forint, des emprunts contractés en euro à lépoque du boom économique pour acquérir maisons et voitures. Il na pas été trop compliqué de faire porter le chapeau au gouvernement socialiste, à la globalisation et au grand capital international. Mais Fidesz a choisi daller plus loin. Pour flatter lélectorat dextrême droite, un parlementaire Fidesz, Oszkar Molnar a déclaré quil était temps de donner la "priorité aux intérêts hongrois sur ceux du grand capital international, le capital juif".
À linstar du Front National de Jean-Marie Le Pen en France, Jobbik bénéficie du soutien denviron 15 % de lélectorat hongrois. Le parti dextrême droite tchèque ODS a dû démettre son leader, lancien premier ministre Mirek Topolanek, qui sen était pris aux origines juives de lactuel premier ministre tchèque et fustigé lhomosexualité du ministre des transports. Dans un ouvrage récent, La droite radicale populiste en Pologne, Rafal Pankowski, professeur de science politique à Varsovie formé à Oxford, écrit : "lantisémitisme est essentiel à la droite populiste polonaise. Le nombre de juifs vivant aujourdhui en Pologne est minime, mais le préjugé antisémite sert de code à une hostilité générale envers la diversité et la démocratie [libérale] polonaise". Pour lheure, toute critique du nationalisme politique est suspendue, les Polonais portant le deuil de leur président Lech Kaczynski et des autres responsables nationaux tués lors du crash aérien survenu au début du mois.