L'évolution spirituelle en islam, à chacun son rythme vers Dieu

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Drianke

اللهم إفتح لنا أبواب الخير وأرزقنا من حيت لا نحتسب
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L'évolution spirituelle en islam est le progrès que l'on fait en tant qu'être humain. Cela paraît assez théorique. En réalité, il s'agit d'un sujet très pratique. Il suffit de bien poser les bases.

Si « évolution » est un mot ordinaire, le mot « spirituel » mérite clarification. Le fait est que le monde semble matériel car l'abondance de matière nous distrait de la réalité spirituelle. Le monde spirituel devient évident quand on précise bien le monde matériel. Pour cela, ramenons la réalité matérielle à l'humain pour la répartir sur trois niveaux : physique, émotionnel et mental. Je parlerai de trois corps : Corps physique, Corps émotionnel et Corps mental.

Le Corps physique n'est plus à présenter. Il est si évident qu'on s'y identifie bêtement. Du style : moi, je suis un garçon, je suis Noir, je suis gros, barbu, droitier, etc. La médecine classique nous est plus efficace pour connaître notre Corps physique avec ses caractéristiques bien génétiques.

Le Corps émotionnel est moins physique, mais il est tout aussi matériel au point qu'il se manifeste à au niveau physique. Les résultats de la morphopsychologie peuvent être stupéfiants. « Et tout ce qui ne s'exprime pas s'imprime dans le corps », dit Carl G. Jung, en parlant du Corps physique. La peur, la joie, l'enthousiasme comme la tristesse sont des émotions, des états de Corps émotionnel qui s'écrivent dans le Corps physique de manière quasi automatique. Il s'agit pourtant de deux états d'être qui sont différents mais intimement liés dans leurs natures et leurs structures.

Quand au corps mental, il est déjà plus subtile que les deux précédents. Sur un plan global, l'humain a beaucoup évolué au niveau du Corps mental. Le système scolaire traditionnel est à son service. Ce que nous appelons école ne sert souvent qu'à dynamiser le Corps mental de nos petits. Quand une institution scolaire valorise d'autres Corps de l'humain, on parle de pédagogie alternative ou d'école expérimentale. Cette priorité à l'intelligence analytique, l'activité du Corps mental est une marque de notre évolution en tant que civilisation vers un monde dominé par la technologie.

En privilégiant le corps mental, l'école ignore ce qui existe au-delà de l'intelligence analytique, elle néglige aussi les Corps inférieurs, physique et émotionnel. Il se trouve que le Corps spirituel dont il est ici question, est un Corps plus subtile que le mental. Il se situe au-delà du mental.
 

Le Corps spirituel comme le point de contact divin en chacun​

Notre difficulté est de saisir le Corps spirituel à partir du Corps mental qui est inférieur. Le Coran utilise le mot ar-Rouh que nos maîtres traduisent par « âme » ou par « esprit ». J'appréhende ce mot comme le « Corps spirituel » humain.

En effet, il s'agit d'une part de l'humain plus subtile que la pensée, les facultés de conceptualisation. Quand le Prophète est interrogé sur sa nature, il ne sait quoi réponse et appelle le Coran au secours. La révélation qu'il reçoit est d'une modestie inhabituelle qui n'arrange pas notre affaire.

« Et ils t'interrogent au sujet du Corps spirituel. Dis : "Le Corps spirituel relève de l'ordre de mon Seigneur." Et on ne vous a donné que peu de connaissance (à ce sujet) ». (sourate 17, verset 85) Âme ou esprit, ce Corps reste peu connu. Sommes-nous faits pour le comprendre ? Ce verset suffit à établir l'existence d'un Corps spirituel dont on sait peu de choses. Pour moi, il est le siège de ma foi. Ma conscience naît là. Mes intentions, mes intuitions et inspirations aussi. Dans mon âme siège mon sens de l'esthétique, la source de mon Amour...

Ce Corps spirituel est comme le point de contact divin en chacun. Et en suivant les pas des maîtres, c'est ce Corps qu'on nourrit, qu'on assainit pour évoluer. On ne peut citer toutes les méthodes mais cultiver le détachement, la prière ou la méditation sont des voies d'exemples.


L'évolution spirituelle n'obéit pas à une logique cartésienne​

En ce mois du Ramadan, il me plaît de souligner la pratique du jeûne, même en dehors du Ramadan, comme exercice d'ascèse libre et régulier pour favoriser l'évolution du Corps spirituel. Un phénomène dont les aspects sont divers et variés. Je voudrais en évoquer deux.

En premier, il faut savoir que l'évolution spirituelle n'est pas rationnelle. Elle dépasse nos équations parce qu'elle n'obéit pas à une logique cartésienne du type « Puisque.... alors ». Les scientifiques qui s'intéressent à l'âme finissent par le dire. C'est un de leurs points communs. Donc cette idée d'une « bourse aux hassanates » avec la grille des récompenses en face de chaque bonne action est un raccourci pédagogique qui peut nous berner d'illusions. La vérité est que Dieu ne regarde pas nos actions : Il regarde nos cœurs, nos motivations, nos intentions.

Rappelons qu'en islam, seule la Miséricorde divine accorde le salut à une âme. Ceci est un classique spirituel dans l'enseignement du Prophète. Un gros classique qui a disparu pour raison pédagogique et qu'il est bon rappeler quand on parle d'évolution spirituelle.

En second, brossons une idée de la hiérarchie des états spirituels humains. Un sujet complexe dans l'approche mais un sujet qu'on peut simplifier avec les trois grands niveaux d'évolution que Rassul nous indique comme « les Cœurs morts », « les Cœurs malades » et « les Cœurs vivants »........

 
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