L'ex-procureur de la République de Castres accusé de harcèlement sexuel par sa secrétaire

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Chérif Chabbi, ex-procureur de la République de Castres (Tarn), accusé de harcèlement sexuel sur sa secrétaire et des greffières, passe ce mardi 18 mars 2025 en audience disciplinaire à Paris devant le Conseil supérieur de la magistrature.

C'est une information confirmée par nos confrères de franceinfo. Après une enquête administrative et la saisine du Garde des Sceaux, Chérif Chabbi est convoqué mardi par ses pairs devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour s'expliquer "sur son manquement à son devoir de délicatesse et de dignité". L'ancien procureur de Castres, dans le Tarn, a fait l'objet de poursuites disciplinaires, mais pas de poursuites pénales. Son ex-secrétaire n'a pas déposé formellement plainte.

Une enquête administrative menée par l'Inspection générale de la justice (IGJ) a été ouverte. La secrétaire du magistrat décrit des remarques à connotation sexuelle, mais aussi des remarques embarrassantes telles que : "Vous divorcez quand ?".

Selon elle, le magistrat devenait au fil des semaines de plus en plus tactile. Entre autres gestes, elle faisait état de caresses sur la main, de regards appuyés dans son décolleté, de main dans les cheveux alors qu'elle était coincée dos à une porte. Elle a aussi décrit des SMS, des invitations insistantes à dîner en tête-à-tête malgré les refus répétés. Elle a aussi raconté une invitation à le rejoindre chez lui dans sa piscine quand il était en télétravail et elle au tribunal.

Les déclarations de l'assistante ont été jugées "tout à fait crédibles", conclut le rapport d'enquête administrative. Plusieurs fonctionnaires du tribunal ont attesté avoir été témoins de certains propos ou comportements inadaptés de la part du magistrat avec son assistante. Et d'autres femmes, des greffières notamment, se sont aussi plaintes des attitudes sexistes du magistrat.

Chérif Chabbi a expliqué ne pas se souvenir de certaines des attitudes qui lui sont reprochées. Il en a minimisé d'autres. Après avoir pris du recul, il concède n'avoir pas toujours su garder la distance nécessaire, mais promet qu'il n'a jamais fait de remarques à connotation sexuelle, qu'il n'a jamais eu d'intention cachée, qu'il a juste eu la volonté de "cocooner les agents".

Après la révélation de ces faits, Chérif Chabbi avait demandé sa mutation. Il est revenu à son ancien poste au parquet de Rodez. Devant le CSM, il encourt une sanction pouvant aller du simple blâme à la révocation définitive. En attendant, il reste présumé innocent.
 
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