Pour établir ce classement, Reporters sans frontières soumet à des associations et à des journalistes un questionnaire précis qui cible 43 critères permettant dévaluer la situation de la liberté de la presse dans un pays donné. «Ce questionnaire recense lensemble des atteintes directes contre des journalistes ou des net-citoyens ou contre des médias», explique RSF. Il note aussi le degré dimpunité dont bénéficient les auteurs de ces violations, lautocensure des journalistes, les pressions économiques, le cadre juridique et le niveau dindépendance des médias du secteur public.
Dans son communiqué, RSF rend hommage «à la détermination des militants des droits de lhomme, journalistes, blogueurs, qui par le monde défendent avec vaillance le droit de dénoncer, et dont le sort occupe toujours nos pensées». Jean-François Julliard lance aussi un nouvel appel à la libération du prix Nobel de la paix, le dissident chinois Liu Xiaobo, «symbole du bouillonnement, pour linstant contenu par la censure, de la liberté dexpression en Chine».
Une cartographie du pire
Le classement de RSF permet aussi hélas de déterminer une hiérarchie entre les dictatures du monde entier. Et à ce petit jeu lugubre, force est de constater que lon retrouve toujours les mêmes régimes autoritaires dans les dernières places : le Rwanda, le Yémen, la Chine, le Soudan, la Syrie, la Birmanie, lIran, le Turkéménistan, la Corée du Nord et enfin lErythrée. «Les mauvais élèves forment, cette année, un groupe plus large de 10 pays, dont les écarts entre eux sont plus resserrés, marqués par les persécutions contre la presse et labsence totale dinformations.
La situation de la liberté de la presse nen finit pas de se détériorer et il devient de plus en plus difficile de les distinguer les uns des autres et détablir une hiérarchie», établie RSF. Pour la première fois depuis la création du classement, Cuba ne fait plus partie de ce top 10 du pire. En revanche, les conditions de travail se sont dégradées aux Philippines, en Ukraine, en Grèce et au Kirghizstan.