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PLD (Peace, Love and Diversity)
Prisons
Le "prison break" est proche
Mis en ligne le 13/05/2009
Construire de nouvelles prisons ne va pas réduire la population carcérale. Nos prisons sont des bombes à retardement. Un vrai débat de société est urgent. Avec tous les acteurs.
Le monde carcéral est dans une impasse. Le 25 mars 2009, 10 320 détenus peuplaient les 33 prisons belges, conçues pour 8 422 personnes. Les prévisions à fin 2009 sont de 11 000 détenus.
Le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, avec son slogan électoral "Sterk in moeilijke tijden" et le ministre des Finances et de la Régie des Bâtiments Didier Reynders, avec celui de "Réinventons lavenir" organisent "Prison Make" pour "tous les partenaires concernés par la construction de nouvelles prisons dans notre pays". Réinventer lavenir dans des temps difficiles, cest construire de nouvelles prisons !
Tous les partenaires concernés ? Pas vraiment. Ni les ex-détenus, ni les prisonniers ou leurs représentants, ni leurs familles ne seront entendus. Pas de débat non plus. Les partenaires concernés sont priés découter les spécialistes de lenfermement.
Si la population carcérale a littéralement explosé de 76 % depuis 1980 et augmente de 2 % chaque année, la solution magique est là : construire de nouvelles prisons ! Peu importe que spécialistes et syndicats avertissent sur linsuffisance totale de ce plan.
Le "Masterplan pour les Prisons" prévoit la construction de 1 800 places dans sept nouveaux établissements d'ici 2012 et le remplacement de six prisons par de nouvelles en 2013-2015. Une mega-prison sera construite à Bruxelles sur lancien site de lOTAN. A 150 000 la cellule, le plan sera réalisé selon la formule "DBFM" (Design, Build, Finance, Maintain) : le privé fait les plans, construit, finance et entretient. Reste à lEtat la location des bâtiments, lentretien et la "fourniture" des prisonniers et du personnel. Pour faire digérer le programme, nos ministres clôturent le colloque par un buffet gratuit, payé par vous.
Les invitations à "Prison Make" sont calquées sur le "Wanted" des films américains. Une vraie culture gouvernementale ! On avait déjà subi le "Jailhouse Lounge" de Patrick Dewael, ancien ministre et actuel président de la Chambre à 16 000 /mois, organisant son bal politique annuel sous ce nom, et ceci, indécence extrême, dans lancien musée-prison de Tongres, destiné à se transformer en prison pour 37 jeunes Le site du ministre a publié les photos de la bourgeoisie locale sablant le champagne dans les anciennes cellules
Tous ces petits jeux sont révoltants : une prison est avant tout un lieu de souffrance. Dans certaines ailes de la prison de Forest, on entasse 3 à 4 détenus dans des cellules de 9 m², enfermés 23 heures sur 24, matelas par terre, privés de soins élémentaires. Et la situation est encore plus critique dans lannexe psychiatrique Mais nos ministres refusent den finir avec cette situation inhumaine, kafkaïenne et criminogène.
Le "prison break" est proche
Mis en ligne le 13/05/2009
Construire de nouvelles prisons ne va pas réduire la population carcérale. Nos prisons sont des bombes à retardement. Un vrai débat de société est urgent. Avec tous les acteurs.
Le monde carcéral est dans une impasse. Le 25 mars 2009, 10 320 détenus peuplaient les 33 prisons belges, conçues pour 8 422 personnes. Les prévisions à fin 2009 sont de 11 000 détenus.
Le ministre de la Justice Stefaan De Clerck, avec son slogan électoral "Sterk in moeilijke tijden" et le ministre des Finances et de la Régie des Bâtiments Didier Reynders, avec celui de "Réinventons lavenir" organisent "Prison Make" pour "tous les partenaires concernés par la construction de nouvelles prisons dans notre pays". Réinventer lavenir dans des temps difficiles, cest construire de nouvelles prisons !
Tous les partenaires concernés ? Pas vraiment. Ni les ex-détenus, ni les prisonniers ou leurs représentants, ni leurs familles ne seront entendus. Pas de débat non plus. Les partenaires concernés sont priés découter les spécialistes de lenfermement.
Si la population carcérale a littéralement explosé de 76 % depuis 1980 et augmente de 2 % chaque année, la solution magique est là : construire de nouvelles prisons ! Peu importe que spécialistes et syndicats avertissent sur linsuffisance totale de ce plan.
Le "Masterplan pour les Prisons" prévoit la construction de 1 800 places dans sept nouveaux établissements d'ici 2012 et le remplacement de six prisons par de nouvelles en 2013-2015. Une mega-prison sera construite à Bruxelles sur lancien site de lOTAN. A 150 000 la cellule, le plan sera réalisé selon la formule "DBFM" (Design, Build, Finance, Maintain) : le privé fait les plans, construit, finance et entretient. Reste à lEtat la location des bâtiments, lentretien et la "fourniture" des prisonniers et du personnel. Pour faire digérer le programme, nos ministres clôturent le colloque par un buffet gratuit, payé par vous.
Les invitations à "Prison Make" sont calquées sur le "Wanted" des films américains. Une vraie culture gouvernementale ! On avait déjà subi le "Jailhouse Lounge" de Patrick Dewael, ancien ministre et actuel président de la Chambre à 16 000 /mois, organisant son bal politique annuel sous ce nom, et ceci, indécence extrême, dans lancien musée-prison de Tongres, destiné à se transformer en prison pour 37 jeunes Le site du ministre a publié les photos de la bourgeoisie locale sablant le champagne dans les anciennes cellules
Tous ces petits jeux sont révoltants : une prison est avant tout un lieu de souffrance. Dans certaines ailes de la prison de Forest, on entasse 3 à 4 détenus dans des cellules de 9 m², enfermés 23 heures sur 24, matelas par terre, privés de soins élémentaires. Et la situation est encore plus critique dans lannexe psychiatrique Mais nos ministres refusent den finir avec cette situation inhumaine, kafkaïenne et criminogène.