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PLD (Peace, Love and Diversity)
http://www.lalibre.be/actu/belgique...ts-les-jeunes-mais-moins-que-leurs-aines.html
Violents les jeunes, mais moins que leurs aînés
Annick Hovine
Mis en ligne le 05/05/2010
A Bruxelles, la délinquance juvénile représente 40 % de la criminalité identifiée. Le taux de récidive est très élevé chez les plus jeunes, entre 14 et 17 ans. Des événements récents ont relancé le débat sur l'insécurité. "La Libre" enquête, durant six jours, sur la criminalité à Bruxelles. Retrouvez l'enquête complète et les statistiques dans votre journal du jour.
Paule Goldfischer: "Ils ne se rendent pas compte de la gravité des faits"
"Ça va péter grave, comme ils disent "
Assiste-t-on à une hausse de la délinquance juvénile dans la Région de Bruxelles-capitale ? "Il faut relativiser", ponctue demblée Jacques Deveaux, commissaire divisionnaire, directeur coordinateur (Dirco) de larrondissement judiciaire de Bruxelles. Avant toute analyse, il tient à faire un préambule. "Bruxelles est une région particulière : les habitants y sont beaucoup plus jeunes que lensemble de la population belge." Ainsi, près de la moitié des Bruxellois (47 %) ont moins de 35 ans. Le commissaire pointe une autre caractéristique, symptomatique : "Près dun quart des 18-24 ans sortent du cursus scolaire sans diplôme, alors que la moyenne est de 17 % en Wallonie et de 10 % en Flandre." A cette "lasagne sociologique", il faut ajouter un taux de chômage de 16 %, là où la moyenne nationale sétablit à 7 %.
Dans cette population de moins de 25 ans, "il y a une fragilisation réelle parce quil ny a pas davenir : ces jeunes narrivent pas à se socialiser au travers dun emploi. De facto, il y a une tendance à aller vers des chemins de traverse, et donc, vers la délinquance", poursuit le policier.
Dans les statistiques policières, on englobe tous les jeunes de 0 à 25 ans sous le vocable "jeunes auteurs", en faisant une distinction entre les mineurs (jusquà 17 ans inclus au moment des faits) et les majeurs (de 18 à 25 ans). "Nous assurons quelque part un suivi au-delà de la majorité pénale pour savoir sil y a arrêt ou persistance du comportement délinquant", explique encore le commissaire Deveaux.
Le service danalyse stratégique de la police fédérale de Bruxelles a réalisé une étude sur lévolution de la délinquance juvénile dans la Région de Bruxelles-Capitale entre 2004 et 2008 (dernière année complète avec chiffres validés), sur base dune extraction de la banque de données nationales générale (BNG). Seuls les faits qui ont pu être reliés à un auteur ont été analysés.
Quelle image peut-on projeter de cette délinquance juvénile ? "Entre 2004 et le premier trimestre de 2009, on ne constate pas daugmentation très sensible de la délinquance juvénile à Bruxelles. Elle naugmente pas plus que la délinquance des plus de 25 ans : cest important de le dire", relève Jacques Deveaux.
Lapproche des jeunes délinquants est considérée comme un objectif stratégique par cinq des six zones de police bruxelloises (seule la ZP Etterbeek-Woluwe-Saint-Pierre-Woluwé-Saint-Lambert fait exception) pour la période 2009-2012.
"Si elle naugmente pas, la délinquance juvénile représente cependant, toujours selon nos critères danalyse, à peu près 40% de la criminalité identifiée à Bruxelles, poursuit le dirco. Cela a tendance à nous inquiéter dans la mesure où elle nest pas attaquée avec la même priorité que dautres phénomènes de délinquance."
Les jeunes auteurs sont-ils de plus en plus violents ? Toutes proportions gardées, la part des faits avec violence commis par de jeunes auteurs est également restée plus ou moins stable, lit-on dans le rapport. En 2008, environ un fait de délinquance juvénile sur quatre (26 %) saccompagnait de violence. Une proportion qui reste moins élevée que pour les faits commis par des auteurs de plus de 25 ans (près dun fait sur trois ou 30,3 %).
Violents les jeunes, mais moins que leurs aînés
Annick Hovine
Mis en ligne le 05/05/2010
A Bruxelles, la délinquance juvénile représente 40 % de la criminalité identifiée. Le taux de récidive est très élevé chez les plus jeunes, entre 14 et 17 ans. Des événements récents ont relancé le débat sur l'insécurité. "La Libre" enquête, durant six jours, sur la criminalité à Bruxelles. Retrouvez l'enquête complète et les statistiques dans votre journal du jour.
Paule Goldfischer: "Ils ne se rendent pas compte de la gravité des faits"
"Ça va péter grave, comme ils disent "
Assiste-t-on à une hausse de la délinquance juvénile dans la Région de Bruxelles-capitale ? "Il faut relativiser", ponctue demblée Jacques Deveaux, commissaire divisionnaire, directeur coordinateur (Dirco) de larrondissement judiciaire de Bruxelles. Avant toute analyse, il tient à faire un préambule. "Bruxelles est une région particulière : les habitants y sont beaucoup plus jeunes que lensemble de la population belge." Ainsi, près de la moitié des Bruxellois (47 %) ont moins de 35 ans. Le commissaire pointe une autre caractéristique, symptomatique : "Près dun quart des 18-24 ans sortent du cursus scolaire sans diplôme, alors que la moyenne est de 17 % en Wallonie et de 10 % en Flandre." A cette "lasagne sociologique", il faut ajouter un taux de chômage de 16 %, là où la moyenne nationale sétablit à 7 %.
Dans cette population de moins de 25 ans, "il y a une fragilisation réelle parce quil ny a pas davenir : ces jeunes narrivent pas à se socialiser au travers dun emploi. De facto, il y a une tendance à aller vers des chemins de traverse, et donc, vers la délinquance", poursuit le policier.
Dans les statistiques policières, on englobe tous les jeunes de 0 à 25 ans sous le vocable "jeunes auteurs", en faisant une distinction entre les mineurs (jusquà 17 ans inclus au moment des faits) et les majeurs (de 18 à 25 ans). "Nous assurons quelque part un suivi au-delà de la majorité pénale pour savoir sil y a arrêt ou persistance du comportement délinquant", explique encore le commissaire Deveaux.
Le service danalyse stratégique de la police fédérale de Bruxelles a réalisé une étude sur lévolution de la délinquance juvénile dans la Région de Bruxelles-Capitale entre 2004 et 2008 (dernière année complète avec chiffres validés), sur base dune extraction de la banque de données nationales générale (BNG). Seuls les faits qui ont pu être reliés à un auteur ont été analysés.
Quelle image peut-on projeter de cette délinquance juvénile ? "Entre 2004 et le premier trimestre de 2009, on ne constate pas daugmentation très sensible de la délinquance juvénile à Bruxelles. Elle naugmente pas plus que la délinquance des plus de 25 ans : cest important de le dire", relève Jacques Deveaux.
Lapproche des jeunes délinquants est considérée comme un objectif stratégique par cinq des six zones de police bruxelloises (seule la ZP Etterbeek-Woluwe-Saint-Pierre-Woluwé-Saint-Lambert fait exception) pour la période 2009-2012.
"Si elle naugmente pas, la délinquance juvénile représente cependant, toujours selon nos critères danalyse, à peu près 40% de la criminalité identifiée à Bruxelles, poursuit le dirco. Cela a tendance à nous inquiéter dans la mesure où elle nest pas attaquée avec la même priorité que dautres phénomènes de délinquance."
Les jeunes auteurs sont-ils de plus en plus violents ? Toutes proportions gardées, la part des faits avec violence commis par de jeunes auteurs est également restée plus ou moins stable, lit-on dans le rapport. En 2008, environ un fait de délinquance juvénile sur quatre (26 %) saccompagnait de violence. Une proportion qui reste moins élevée que pour les faits commis par des auteurs de plus de 25 ans (près dun fait sur trois ou 30,3 %).