Salam,
@nordia @Marbeldano @tonystark ?
Pour ceux que ça pourrait intéresser, un petit sujet sur l'immigration Italienne en France qui sera non sans rappeler quasiment la même mécanique qu'ont subi les maghrébins dans la foulée.
Sujet pertinent à l'heure des prochaines élections ou l'immigration de la France semble être toujours le problème numéro 1 où le français moyen écoute depuis x décennies des investisseurs et des prétendument "juifs" de l'Europe de l'est ou du Maghreb sur ce qui est bon ou non pour lui car son discernement est en veille avec ce qui lui reste d'étincelle de vie pour pester sur tout ce qui bouge comme un gros mollusque.
Voici Les migrants italiens en france : mythes et réalités par Marie-Claude Blanc-Chaléard
Sa synthèse est bonne si ce n'est la conclusion a laquelle aucun Italien n'adhère, l'identité Européenne. Non déso on reste à notre culte de la Madonne comme vous le dites si bien ma chère Marie Claude ne vous en déplaisent
LES MIGRANTS ITALIENS EN FRANCE : MYTHES ET RÉALITÉS
Il court une vulgate au sujet de l’immigration des Italiens en France. On la regarde comme une
immigration ancienne, mais que l’on situe plutôt dans l’entre-deux-guerres. On en parle comme d’une
immigration nombreuse et fortement teintée d’antifascisme, aux côtés de la nation dans les luttes pour
la liberté ; on en fait surtout l’immigration modèle qui a su s’intégrer discrètement, “sans poser de
problème”, avec à la clé une réussite sociale exemplaire, de l’entreprise du bâtiment aux sommets de la
politique (Raymond Forni, ex-président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, Catherine Tasca,
pour ne citer que des personnalités ayant récemment exercé le pouvoir), du sport (Michel Platini) ou
des variétés (Yves Montand/Ivo Livi, Coluche/Michel Colucci). En un mot, elle constitue l’exemple le
plus accompli de l’“assimilation à la française”.
Depuis plus de 20 ans, les historiens, à la suite de l’œuvre pionnière de Pierre Milza1
, n’ont
cessé de décrire les réalités qui se cachent derrière ce mythe, sans grande efficacité puisque tout
discours officiel sur les Italiens continue de s’accrocher aux mêmes idées. Il faut reconnaître que le
“discours officiel” est un discours de gens pressés, journalistes ou décideurs politiques.
Prenons une fois de plus le temps de rappeler quelques faits historiques. Après quoi nous
essaierons de comprendre pourquoi le mythe est si tenace.
“Christos”, “Babis” et “Italboches”
Les années 1970 ont eu leurs ratonnades. À la fin du XIXe siècle, à peu près dans les mêmes
régions — dans le midi de la France surtout — on s’adonnait au lynchage d’Italiens. Sans doute, avant
1900, le grand Sud-Est concentrait-il près des trois quarts des Transalpins de France, avec des
proportions de 20 % de la population dans les Alpes-Maritimes et de 12 % dans les Bouches-du-Rhône.
Dans le nord de l’Hexagone, on fait plutôt la chasse au Belge. Pourtant, jusqu’en 1900, les Italiens sont
de loin la cible privilégiée de l’hostilité populaire.
Deux choses doivent être distinguées : les causes du rejet des Italiens et ses formes. La
xénophobie ouvrière vient en première ligne. S’y mêlent un racisme spontané chez les ouvriers du cru
et les craintes d’une concurrence déloyale imposée par le patronat en quête de main-d’œuvre docile et
bon marché. Tel est l’argument des syndicats pour s’opposer à l’immigration, et ils ne changeront
guère de position par la suite. Mais peut-on nier que le patronat donne quelque crédibilité à cet
argument lorsqu’il a recours aux Italiens pour parer aux effets des grèves dans les savonneries de
Marseille à la fin du XIXe siècle, comme il aura recours quelques années plus tard aux Kabyles pour remplacer les Italiens à leur tour en grève ?
D’ailleurs, les rixes les plus nombreuses ont lieu au
moment de la Grande Dépression (première grande crise capitaliste dans les années 1880-1890),
moment de tension sur le marché du travail.
Toutefois la concurrence ouvrière n’explique pas tout. Le XIXe siècle est le temps des nations,
et ses dernières décennies voient l’exacerbation des nationalismes : l’État républicain, né de la défaite
de 1870, encourage la communion autour de la patrie ; les journaux, plus accessibles et soucieux de
cultiver les sensations, font vibrer aux nouvelles de la “patrie en danger” à Fachoda ou sur la ligne
bleue des Vosges.
@nordia @Marbeldano @tonystark ?
Pour ceux que ça pourrait intéresser, un petit sujet sur l'immigration Italienne en France qui sera non sans rappeler quasiment la même mécanique qu'ont subi les maghrébins dans la foulée.
Sujet pertinent à l'heure des prochaines élections ou l'immigration de la France semble être toujours le problème numéro 1 où le français moyen écoute depuis x décennies des investisseurs et des prétendument "juifs" de l'Europe de l'est ou du Maghreb sur ce qui est bon ou non pour lui car son discernement est en veille avec ce qui lui reste d'étincelle de vie pour pester sur tout ce qui bouge comme un gros mollusque.
Voici Les migrants italiens en france : mythes et réalités par Marie-Claude Blanc-Chaléard
Sa synthèse est bonne si ce n'est la conclusion a laquelle aucun Italien n'adhère, l'identité Européenne. Non déso on reste à notre culte de la Madonne comme vous le dites si bien ma chère Marie Claude ne vous en déplaisent
LES MIGRANTS ITALIENS EN FRANCE : MYTHES ET RÉALITÉS
Il court une vulgate au sujet de l’immigration des Italiens en France. On la regarde comme une
immigration ancienne, mais que l’on situe plutôt dans l’entre-deux-guerres. On en parle comme d’une
immigration nombreuse et fortement teintée d’antifascisme, aux côtés de la nation dans les luttes pour
la liberté ; on en fait surtout l’immigration modèle qui a su s’intégrer discrètement, “sans poser de
problème”, avec à la clé une réussite sociale exemplaire, de l’entreprise du bâtiment aux sommets de la
politique (Raymond Forni, ex-président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, Catherine Tasca,
pour ne citer que des personnalités ayant récemment exercé le pouvoir), du sport (Michel Platini) ou
des variétés (Yves Montand/Ivo Livi, Coluche/Michel Colucci). En un mot, elle constitue l’exemple le
plus accompli de l’“assimilation à la française”.
Depuis plus de 20 ans, les historiens, à la suite de l’œuvre pionnière de Pierre Milza1
, n’ont
cessé de décrire les réalités qui se cachent derrière ce mythe, sans grande efficacité puisque tout
discours officiel sur les Italiens continue de s’accrocher aux mêmes idées. Il faut reconnaître que le
“discours officiel” est un discours de gens pressés, journalistes ou décideurs politiques.
Prenons une fois de plus le temps de rappeler quelques faits historiques. Après quoi nous
essaierons de comprendre pourquoi le mythe est si tenace.
“Christos”, “Babis” et “Italboches”
Les années 1970 ont eu leurs ratonnades. À la fin du XIXe siècle, à peu près dans les mêmes
régions — dans le midi de la France surtout — on s’adonnait au lynchage d’Italiens. Sans doute, avant
1900, le grand Sud-Est concentrait-il près des trois quarts des Transalpins de France, avec des
proportions de 20 % de la population dans les Alpes-Maritimes et de 12 % dans les Bouches-du-Rhône.
Dans le nord de l’Hexagone, on fait plutôt la chasse au Belge. Pourtant, jusqu’en 1900, les Italiens sont
de loin la cible privilégiée de l’hostilité populaire.
Deux choses doivent être distinguées : les causes du rejet des Italiens et ses formes. La
xénophobie ouvrière vient en première ligne. S’y mêlent un racisme spontané chez les ouvriers du cru
et les craintes d’une concurrence déloyale imposée par le patronat en quête de main-d’œuvre docile et
bon marché. Tel est l’argument des syndicats pour s’opposer à l’immigration, et ils ne changeront
guère de position par la suite. Mais peut-on nier que le patronat donne quelque crédibilité à cet
argument lorsqu’il a recours aux Italiens pour parer aux effets des grèves dans les savonneries de
Marseille à la fin du XIXe siècle, comme il aura recours quelques années plus tard aux Kabyles pour remplacer les Italiens à leur tour en grève ?
D’ailleurs, les rixes les plus nombreuses ont lieu au
moment de la Grande Dépression (première grande crise capitaliste dans les années 1880-1890),
moment de tension sur le marché du travail.
Toutefois la concurrence ouvrière n’explique pas tout. Le XIXe siècle est le temps des nations,
et ses dernières décennies voient l’exacerbation des nationalismes : l’État républicain, né de la défaite
de 1870, encourage la communion autour de la patrie ; les journaux, plus accessibles et soucieux de
cultiver les sensations, font vibrer aux nouvelles de la “patrie en danger” à Fachoda ou sur la ligne
bleue des Vosges.