Il nexiste aucun chiffre officiel, aucune statistique exhaustive sur le nombre de viol au Maroc. Plusieurs sources associatives estiment néanmoins, à des dizaines de milliers, les Marocaines victimes de viol. Et si le phénomène est difficile à quantifier, cest que très peu de femmes portent plainte. Pourtant, au regard de la loi, le viol est un crime passible dune peine de cinq à dix ans de prison. La sanction peut passer de dix à vingt ans si le viol est commis sur une mineure de moins de 15 ans, ou si le coupable est un ascendant ou un tuteur de la victime. Des peines lourdes qui masquent une discrimination entre les femmes. Cest ainsi quen violant une femme vierge, ou mariée, lagresseur sera plus sévèrement puni que sil viole une divorcée ou une femme ayant déjà eu des rapports sexuels. Quant à la prostituée, celle qui est au plus bas de léchelle féminine telle quelle est établie par les lois, personne ne viendra sémouvoir si elle subit un viol. Le Code pénal est empreint dune mentalité machiste. Il ne protège pas la femme en tant quindividu mais la société et ses valeurs, sinsurge lavocate Khadija Rouggani.
Les réclusions prévues en cas de viol, dans larticle 486 du Code pénal, sont très sévères. Mais dans la pratique, elles ne sont quasiment jamais appliquées, poursuit Khadija Rouggani. Entre les quatre murs dun tribunal, cest souvent la victime qui est suspecte tandis que son agresseur bénéficie dune totale bienveillance. On demande à la victime de viol de présenter des témoins. Les juges reconnaissent très rarement dautres preuves comme les expertises médicales, les rapports de psychologues ou les photos de la victime violentée, ajoute lavocate. Cest donc souvent la parole du violeur contre la parole de la violée. Il arrive quune femme violée soit finalement condamnée pour fassad (débauche), car son agresseur a axé sa défense sur le fait que la victime et lui sortaient ensemble avant quil ne lagresse sexuellement, poursuit Khadija Rouggani.
Ce sentiment dimpunité est nourri par la mentalité de bon nombre de juges et de policiers qui, au lieu de sattarder sur la question de la culpabilité ou non du violeur, se concentrent sur les murs de la victime. Etais-tu vierge avant le viol ? Que faisais-tu seule, le soir, dans cette rue ? Avais-tu une relation avec le violeur ? Etc. sont autant de questions qui sabattent sur la tête de la victime.
Objet de tous les soupçons une fois quelle a mis les pieds dans un commissariat de police, une femme violée porte donc rarement plainte : Beaucoup de femmes que nous recevons dans les centres découte refusent daller devant un tribunal car elles nont pas confiance en la justice, explique Mina Tafnout de lADFM. Si bien quaujourdhui, la loi punissant le viol et son application nont pas de véritable caractère dissuasif. Dans les tribunaux, on bat chaque jour la mesure dune ritournelle stridente aux oreilles des femmes : violons en rond sans peur du bâton.
Les réclusions prévues en cas de viol, dans larticle 486 du Code pénal, sont très sévères. Mais dans la pratique, elles ne sont quasiment jamais appliquées, poursuit Khadija Rouggani. Entre les quatre murs dun tribunal, cest souvent la victime qui est suspecte tandis que son agresseur bénéficie dune totale bienveillance. On demande à la victime de viol de présenter des témoins. Les juges reconnaissent très rarement dautres preuves comme les expertises médicales, les rapports de psychologues ou les photos de la victime violentée, ajoute lavocate. Cest donc souvent la parole du violeur contre la parole de la violée. Il arrive quune femme violée soit finalement condamnée pour fassad (débauche), car son agresseur a axé sa défense sur le fait que la victime et lui sortaient ensemble avant quil ne lagresse sexuellement, poursuit Khadija Rouggani.
Ce sentiment dimpunité est nourri par la mentalité de bon nombre de juges et de policiers qui, au lieu de sattarder sur la question de la culpabilité ou non du violeur, se concentrent sur les murs de la victime. Etais-tu vierge avant le viol ? Que faisais-tu seule, le soir, dans cette rue ? Avais-tu une relation avec le violeur ? Etc. sont autant de questions qui sabattent sur la tête de la victime.
Objet de tous les soupçons une fois quelle a mis les pieds dans un commissariat de police, une femme violée porte donc rarement plainte : Beaucoup de femmes que nous recevons dans les centres découte refusent daller devant un tribunal car elles nont pas confiance en la justice, explique Mina Tafnout de lADFM. Si bien quaujourdhui, la loi punissant le viol et son application nont pas de véritable caractère dissuasif. Dans les tribunaux, on bat chaque jour la mesure dune ritournelle stridente aux oreilles des femmes : violons en rond sans peur du bâton.