En quelques années, la localité palestinienne a opéré une étonnante métamorphose que nul ne peut contester. Partout, des chantiers, des immeubles neufs, des terrasses de café, et même des bars branchés qui soutiennent la comparaison avec ceux de Beyrouth et de Tel-Aviv. Associée à ses deux frères, Katia Sakakini a ouvert lan passé Orjuwan, un somptueux restaurant gastronomique qui mélange cuisines italienne et palestinienne. Chaque soir, le bar lounge attire les plus belles jeunes femmes de Ramallah, mais aussi des Arabes israéliens de Haïfa et de Nazareth fraîchement débarqués avec leurs voitures de marque.
Cocktail dans une main, cigare dans lautre, les noctambules saffichent sans complexe. Loin de mépriser son peuple, Katia considère que le conflit avec Israël ninterdit pas de bien vivre et de rêver. « Évidemment quon noublie pas Gaza. Mais dans cet endroit il y a pas mal de visiteurs étrangers. Pour moi, cest comme une ambassade de la culture palestinienne. »
Au Snowbar, latmosphère est encore plus permissive. Situé en contrebas de la Mouqataa, quartier général de la présidence palestinienne, ce bar en plein air est lincontournable point de chute des fêtards ramallaouis et de très nombreux expatriés. Affalés sur des fauteuils en osier, les jeunes se partagent un narghilé ou un joint. Au milieu des volutes de fumée, ils éclusent des bouteilles de Taybeh, la bière palestinienne. Sur la piste, hommes et femmes dansent la debka, main dans la main, puis se déhanchent au rythme de tubes orientaux. « Vu le contexte, venir séclater ici, ça relève du défi, affirme un ressortissant français installé à Ramallah. Toute cette énergie, cest une façon de résister. » Dans le poumon économique de la Cisjordanie, faire la fête sapparente à une vieille tradition. De riches familles arabes de Jaffa venaient déjà sy divertir au milieu des années 1930, avant même la création de lÉtat dIsraël.
Insouciance de façade
Aujourdhui, si la ville accueille de nouveau des expositions, festivals et concerts, les Palestiniens samusent avec modération. « Notre société est encore assez conservatrice », souligne Hela Shoaibi, une avocate de 24 ans attablée à la terrasse du café La Vie. « Sortir nest pas forcément bien vu, surtout quand on est une femme. À minuit, la plupart des endroits ferment et la vente dalcool est en principe interdite. » La pudeur reste aussi de mise. « Qui sait combien de temps cette embellie va durer », sinterroge cette ravissante Palestinienne, en rappelant que le camp de réfugiés de Kadoura se trouve quelques centaines de mètres plus loin. Derrière son apparente insouciance, la jeunesse peine à faire abstraction du conflit.
Cocktail dans une main, cigare dans lautre, les noctambules saffichent sans complexe. Loin de mépriser son peuple, Katia considère que le conflit avec Israël ninterdit pas de bien vivre et de rêver. « Évidemment quon noublie pas Gaza. Mais dans cet endroit il y a pas mal de visiteurs étrangers. Pour moi, cest comme une ambassade de la culture palestinienne. »
Au Snowbar, latmosphère est encore plus permissive. Situé en contrebas de la Mouqataa, quartier général de la présidence palestinienne, ce bar en plein air est lincontournable point de chute des fêtards ramallaouis et de très nombreux expatriés. Affalés sur des fauteuils en osier, les jeunes se partagent un narghilé ou un joint. Au milieu des volutes de fumée, ils éclusent des bouteilles de Taybeh, la bière palestinienne. Sur la piste, hommes et femmes dansent la debka, main dans la main, puis se déhanchent au rythme de tubes orientaux. « Vu le contexte, venir séclater ici, ça relève du défi, affirme un ressortissant français installé à Ramallah. Toute cette énergie, cest une façon de résister. » Dans le poumon économique de la Cisjordanie, faire la fête sapparente à une vieille tradition. De riches familles arabes de Jaffa venaient déjà sy divertir au milieu des années 1930, avant même la création de lÉtat dIsraël.
Insouciance de façade
Aujourdhui, si la ville accueille de nouveau des expositions, festivals et concerts, les Palestiniens samusent avec modération. « Notre société est encore assez conservatrice », souligne Hela Shoaibi, une avocate de 24 ans attablée à la terrasse du café La Vie. « Sortir nest pas forcément bien vu, surtout quand on est une femme. À minuit, la plupart des endroits ferment et la vente dalcool est en principe interdite. » La pudeur reste aussi de mise. « Qui sait combien de temps cette embellie va durer », sinterroge cette ravissante Palestinienne, en rappelant que le camp de réfugiés de Kadoura se trouve quelques centaines de mètres plus loin. Derrière son apparente insouciance, la jeunesse peine à faire abstraction du conflit.