Les descendants d'immigrés d'Afrique sont trois fois plus au chômage que les Français de souche, un écart largement dû au niveau de diplôme, à l'origine sociale et au lieu de vie, mais dont une part reste "inexpliquée", selon un rapport de l'Insee rendu public mercredi.
Cinq ans après leur sortie du système scolaire, 11% des Français ayant des parents natifs de France sont au chômage, contre 29% des descendants d'immigrés d'Afrique, notent les auteurs de l'étude "Immigrés et descendants d'immigrés en France".
Parmi ceux ayant un emploi, 74% des Français de souche ont un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 67% des fils et filles d'Africains.
La première raison est liée au diplôme: 30% des descendants d'immigrés d'Afrique sortent du système scolaire sans diplôme ou avec au mieux le brevet des collèges, deux fois plus que les enfants de natifs.
Origines sociales plus populaires
Les difficultés à l'école s'expliquent par "leurs origines sociales nettement plus populaires": 58% d'entre eux ont un père ouvrier (contre 26% pour les descendants de natifs).
Mais "quand l'origine sociale, le niveau de diplôme des parents, la structure familiale et la taille de la fratrie sont pris en compte, la réussite dans le secondaire des enfants d'immigrés n'est pas moins bonne que celle des descendants de natifs", soulignent les auteurs du rapport.
Au contraire, les filles d'origine tunisienne ou marocaine décrochent davantage le baccalauréat que les Françaises de souche.
En revanche, les critères sociaux n'expliquent que partiellement la différence dans l'accès à l'emploi. Le niveau de diplôme, l'origine sociale et le lieu de résidence "expliquent au moins 61% de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique" et les autres.
Mieux que les parents, moins bien que les Français de souche
Reste une part "inexpliquée" que les chercheurs de l'Insee se gardent bien d'attribuer à un quelconque racisme de la société. "Si les discriminations existent, leur influence est difficile à mesurer", écrivent-ils prudemment.
Pour leur part, les descendants d'immigrés invoquent sans fard les discriminations liées à l'origine ou la couleur de peau. Sur la seule région Ile-de-France, 18% des descendants d'immigrés - soit autant que les immigrés - rapportent avoir subi des discriminations dans l'emploi, contre 12% de la population majoritaire, selon l'Insee.
En septembre, la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) notait que les enfants d'immigrés maghrébins déclaraient plus souvent "un refus injuste de promotion" (15% contre 7%).
"Situation intermédiaire"
Au-delà de l'emploi, le rapport de l'Insee souligne que les descendants d'immigrés se trouvent dans une "situation intermédiaire": ils vivent mieux que leurs parents mais moins bien que les Français de souche.
Par exemple, le taux de pauvreté est de 13,5% sur l'ensemble de la population, de 20% pour les descendants d'immigrés et de 37% pour les immigrés, relève l'Insee.
http://tempsreel.nouvelobs.com/soci...ites-a-l-embauche-des-enfants-d-immigres.html
Cinq ans après leur sortie du système scolaire, 11% des Français ayant des parents natifs de France sont au chômage, contre 29% des descendants d'immigrés d'Afrique, notent les auteurs de l'étude "Immigrés et descendants d'immigrés en France".
Parmi ceux ayant un emploi, 74% des Français de souche ont un contrat à durée indéterminée (CDI) contre 67% des fils et filles d'Africains.
La première raison est liée au diplôme: 30% des descendants d'immigrés d'Afrique sortent du système scolaire sans diplôme ou avec au mieux le brevet des collèges, deux fois plus que les enfants de natifs.
Origines sociales plus populaires
Les difficultés à l'école s'expliquent par "leurs origines sociales nettement plus populaires": 58% d'entre eux ont un père ouvrier (contre 26% pour les descendants de natifs).
Mais "quand l'origine sociale, le niveau de diplôme des parents, la structure familiale et la taille de la fratrie sont pris en compte, la réussite dans le secondaire des enfants d'immigrés n'est pas moins bonne que celle des descendants de natifs", soulignent les auteurs du rapport.
Au contraire, les filles d'origine tunisienne ou marocaine décrochent davantage le baccalauréat que les Françaises de souche.
En revanche, les critères sociaux n'expliquent que partiellement la différence dans l'accès à l'emploi. Le niveau de diplôme, l'origine sociale et le lieu de résidence "expliquent au moins 61% de l'écart entre le taux d'emploi des descendants d'immigrés d'Afrique" et les autres.
Mieux que les parents, moins bien que les Français de souche
Reste une part "inexpliquée" que les chercheurs de l'Insee se gardent bien d'attribuer à un quelconque racisme de la société. "Si les discriminations existent, leur influence est difficile à mesurer", écrivent-ils prudemment.
Pour leur part, les descendants d'immigrés invoquent sans fard les discriminations liées à l'origine ou la couleur de peau. Sur la seule région Ile-de-France, 18% des descendants d'immigrés - soit autant que les immigrés - rapportent avoir subi des discriminations dans l'emploi, contre 12% de la population majoritaire, selon l'Insee.
En septembre, la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) notait que les enfants d'immigrés maghrébins déclaraient plus souvent "un refus injuste de promotion" (15% contre 7%).
"Situation intermédiaire"
Au-delà de l'emploi, le rapport de l'Insee souligne que les descendants d'immigrés se trouvent dans une "situation intermédiaire": ils vivent mieux que leurs parents mais moins bien que les Français de souche.
Par exemple, le taux de pauvreté est de 13,5% sur l'ensemble de la population, de 20% pour les descendants d'immigrés et de 37% pour les immigrés, relève l'Insee.
http://tempsreel.nouvelobs.com/soci...ites-a-l-embauche-des-enfants-d-immigres.html