Les réactions affluent au Canada après la rétrogradation d’une enseignante musulmane portant le hidjab dans un établissement du Québec. Fatemeh Anvari a été réaffectée à un poste sans autorité le 2 décembre après avoir refusé d’enlever son voile, comme l’exige la loi québécoise sur la laïcité. Il s’agit, dit Le Devoir, de la première application apparente de la loi 21.
Rapidement, rapporte le Ottawa Citizen, élèves et parents de l’école primaire de Chelsea, située à quelques kilomètres d’Ottawa, ont montré leur solidarité envers la professeure. “Nous sommes dégoûtés, a réagi Tim Irvin, l’un des parents. J’ai honte que ça arrive dans notre école. Comment va-t-on expliquer ça à nos enfants ? Cette loi est indéfendable.”La loi sur la laïcité de l’État, adoptée en juin 2019 à l’Assemblée nationale, interdit aux employés de l’État en position d’autorité coercitive, comme les juges, les policiers, les gardiens de prison et les enseignants du réseau public, de porter des signes religieux dans l’exercice de leurs fonctions.”
“Honte absolue”
Submergée par les marques de soutien, l’enseignante a confié au quotidien qu’elle considérait son hidjab non pas comme un objet religieux, mais comme faisant partie de son identité :“C’est une honte absolue”, a réagi le 9 décembre le député conservateur canadien Kyle Seeback. Le ministre libéral canadien des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, a quant à lui parlé de “lâcheté”. “Le bureau du Premier ministre Justin Trudeau ditC’est tellement important pour moi de continuer à le porter, car je sais que certaines idéologies veulent que je ne le porte pas. C’est ma résistance et ma résilience […] Ce n’est pas seulement un problème pour les musulmans, c’est une question humaine.”