samedi 4 avril 2009 - 10h:11
K. Habib - K. Selim/Le Quotidien dOran
Les deux sommets ont cela de commun quils consacrent la volonté dune minorité dEtats à sériger en pouvoir dirigeant au-dessus du reste du monde, au principe quils sont soit les plus grandes puissances économiques, soit militaires.
Loin de la « refondation » du capitalisme
par K. Selim
Il était illusoire dattendre du sommet du G20 une rupture avec lidéologie libérale qui guide les dirigeants des principales économies de la planète. Beaucoup nourrissaient cependant lespoir quune action cohérente et coordonnée serait enfin décidée pour remédier au plus vite à linquiétante récession de léconomie mondiale.
Lélectrochoc espéré par certains nest toujours pas à lordre du jour. Les mesures de régulation auxquelles tenaient tant les Européens sont loin de représenter la « refondation » du capitalisme ressassée à longueur de colonnes. En effet, ni le contrôle des salaires des dirigeants des banques, ni la timide mise à lindex des paradis fiscaux ne modifieront fondamentalement le fonctionnement dun système qui creuse les inégalités en hypothéquant lavenir de la planète tout entière.
Au plan de leffort financier visant à la relance globale, les 5 000 milliards de dollars destinés à financer les conditions de la reprise ne sont quune pure consolidation des programmes déjà engagés, aucun dollar dargent frais nétant de fait mobilisé pour lélargissement de la relance.
Certes, en entérinant ces mesures, les théologiens du marché, urgemment reconvertis en néo-keynésiens circonstanciels, mangent leur chapeau en remisant au rayon des lubies la dérégulation hier encore célébrée comme la panacée miraculeuse et universelle.
Pour la mise en oeuvre des mesures financières, le consensus du G7 élargi sest naturellement porté sur le renforcement du rôle des quatre institutions financières du libéralisme mondialisé, le FMI, la Banque mondiale, lOMC et un nouveau venu, le Financial Stability Board. Mais si leurs capacités sont augmentées, aucune modification du fonctionnement des trois premières nommées nest évoquée.
Pourtant, ces instruments ont amplement démontré, au fil des plans dajustement, des choix désastreux de stratégie (les cotonculteurs africains en savent quelque chose) et des désarmements tarifaires, leur nature dinstruments au service du développement... des multinationales.
La crise financière, qui sest irrésistiblement transformée en récession, continue, en révélant lampleur absurde de la spéculation, à présenter des factures de plus en plus lourdes à lensemble de la planète. Loin de Londres, le tiers de la population mondiale qui navait pas voix au chapitre, ni lUA ni lévanescent Nepad nayant de réelle audience, paiera au prix fort un cataclysme économique dans le déclenchement duquel il ne porte aucune responsabilité.
Nul ne sy trompe, les dispositions quasi caritatives adoptées à Londres sont loin dêtre convaincantes. Elles ne permettent pas, de lavis de tous les experts, de renverser une tendance extrêmement inquiétante.
A cette aune, les salves dautocongratulations entendues avant même louverture de ce sommet sont-elles justifiées ? Le sommet de Londres a-t-il été vraiment un événement « historique » ? Reconnaissant le caractère exceptionnel de la crise, les dirigeants des pays riches ne semblent pas avoir pris la mesure des implications vitales dune récession profonde et durable.
Les dispositifs arrêtés à Londres, pour importants quils puissent paraître au plan symbolique, sont-ils à la hauteur des enjeux ? La prochaine réunion du G20, prévue pour cet automne, verra sans doute les premiers éléments de réponse à ces questions.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6397
K. Habib - K. Selim/Le Quotidien dOran
Les deux sommets ont cela de commun quils consacrent la volonté dune minorité dEtats à sériger en pouvoir dirigeant au-dessus du reste du monde, au principe quils sont soit les plus grandes puissances économiques, soit militaires.
Loin de la « refondation » du capitalisme
par K. Selim
Il était illusoire dattendre du sommet du G20 une rupture avec lidéologie libérale qui guide les dirigeants des principales économies de la planète. Beaucoup nourrissaient cependant lespoir quune action cohérente et coordonnée serait enfin décidée pour remédier au plus vite à linquiétante récession de léconomie mondiale.
Lélectrochoc espéré par certains nest toujours pas à lordre du jour. Les mesures de régulation auxquelles tenaient tant les Européens sont loin de représenter la « refondation » du capitalisme ressassée à longueur de colonnes. En effet, ni le contrôle des salaires des dirigeants des banques, ni la timide mise à lindex des paradis fiscaux ne modifieront fondamentalement le fonctionnement dun système qui creuse les inégalités en hypothéquant lavenir de la planète tout entière.
Au plan de leffort financier visant à la relance globale, les 5 000 milliards de dollars destinés à financer les conditions de la reprise ne sont quune pure consolidation des programmes déjà engagés, aucun dollar dargent frais nétant de fait mobilisé pour lélargissement de la relance.
Certes, en entérinant ces mesures, les théologiens du marché, urgemment reconvertis en néo-keynésiens circonstanciels, mangent leur chapeau en remisant au rayon des lubies la dérégulation hier encore célébrée comme la panacée miraculeuse et universelle.
Pour la mise en oeuvre des mesures financières, le consensus du G7 élargi sest naturellement porté sur le renforcement du rôle des quatre institutions financières du libéralisme mondialisé, le FMI, la Banque mondiale, lOMC et un nouveau venu, le Financial Stability Board. Mais si leurs capacités sont augmentées, aucune modification du fonctionnement des trois premières nommées nest évoquée.
Pourtant, ces instruments ont amplement démontré, au fil des plans dajustement, des choix désastreux de stratégie (les cotonculteurs africains en savent quelque chose) et des désarmements tarifaires, leur nature dinstruments au service du développement... des multinationales.
La crise financière, qui sest irrésistiblement transformée en récession, continue, en révélant lampleur absurde de la spéculation, à présenter des factures de plus en plus lourdes à lensemble de la planète. Loin de Londres, le tiers de la population mondiale qui navait pas voix au chapitre, ni lUA ni lévanescent Nepad nayant de réelle audience, paiera au prix fort un cataclysme économique dans le déclenchement duquel il ne porte aucune responsabilité.
Nul ne sy trompe, les dispositions quasi caritatives adoptées à Londres sont loin dêtre convaincantes. Elles ne permettent pas, de lavis de tous les experts, de renverser une tendance extrêmement inquiétante.
A cette aune, les salves dautocongratulations entendues avant même louverture de ce sommet sont-elles justifiées ? Le sommet de Londres a-t-il été vraiment un événement « historique » ? Reconnaissant le caractère exceptionnel de la crise, les dirigeants des pays riches ne semblent pas avoir pris la mesure des implications vitales dune récession profonde et durable.
Les dispositifs arrêtés à Londres, pour importants quils puissent paraître au plan symbolique, sont-ils à la hauteur des enjeux ? La prochaine réunion du G20, prévue pour cet automne, verra sans doute les premiers éléments de réponse à ces questions.
http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=6397