Lundi ouverture du procès de l'attentat de la synagogue de Djerba du 11/04/2002

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Lullaby

Vraiment trop injuste !
La cour d'assises de Paris jugera à partir de lundi, et jusqu'au 6 février, les complices présumés de l'auteur de l'attentat contre la synagogue de Djerba (Tunisie) qui a fait 21 morts le 11 avril 2002, dont Khalid Cheikh Mohammed. Ce dernier est considéré par la France comme le commanditaire de cette opération. Détenu sur la base américaine de Guantanamo, il est actuellement jugé par un tribunal militaire pour son rôle d'instigateur des attentats du 11-Septembre

Khalid Cheikh Mohammed, né en 1964, visé par un mandat d'arrêt international, Christian Ganczarski, un Allemand de 42 ans converti à l'Islam, et Walid Naouar, 28 ans, le frère du kamikaze, sont poursuivis pour "complicité d'assassinats" et "complicité de tentatives d'assassinats". Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.

Le 11 avril 2002 à 9h35, un homme de 24 ans, Nizar Naouar, se fait exploser au volant d'un camion-citerne rempli de gaz butane, à quelques mètres de la synagogue "La Ghriba" sur l'île de Djerba, provoquant la mort de 21 personnes, dont 14 touristes allemands, cinq Tunisiens et deux Français, ce qui a entraîné la saisine de la justice française.

Peu de temps après, l'attentat sera revendiqué par Al-Qaïda et l'Armée de libération des lieux saints. L'expertise du véhicule, menée sur place par le service allemand du Bundeskriminalamt (BKA), montrera que le kamikaze avait utilisé du TATP, un explosif, relié à un système de mise à feu installé à ses côtés.

L'enquête française a montré que Nizar Naouar a été en contact fréquent avec Khalid Cheikh Mohammed. Ce haut responsable d'Al-Qaïda au Pakistan a été interpellé le 1er mars 2003 par les services pakistanais et américains qui le considèrent comme le cerveau des attentats du 11-Septembre. Détenu depuis à Guantanamo, il y jugé pour son rôle présumé dans ces attentats.

La justice française le soupçonne d'avoir commandité et financé l'opération de Djerba. Le jour de l'attentat, Nizar Naouar l'appellera au Pakistan. Le même jour, ce dernier contactera Christian Ganczarski, alias Abou Grahim, un Allemand d'origine polonaise installé à Duisbourg (Allemagne). Selon les écoutes de la police allemande, qui l'avait placé sous surveillance, le kamikaze lui a demandé sa "bénédiction".

Ganczarski a été interpellé en Allemagne en raison de ses liens avec certains membres de la cellule dite de Hambourg ayant préparé l'ensemble des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis. La législation en vigueur à l'époque ne permettant pas de l'inculper, il avait été remis en liberté.

Ganczarski s'envolera pour l'Arabie saoudite fin 2002 où, début avril 2003, il sera arrêté par les autorités locales. Expulsé vers l'Allemagne via la France il sera interpellé en juin par les enquêteurs français. Une interpellation qui résulterait, selon son avocat, Me Sébastien Bono, d'une entente entre service de renseignements regroupés au sein d'une cellule à Paris, baptisée "Alliance Base".

En 2006, le commissaire Christophe Chaboud, chef de l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT), a reconnu dans la presse l'existence de cette structure qui a donné "des résultats positifs (et) très efficaces".

Christian Ganczarski "va s'expliquer" sur les faits qui lui sont reprochés et pour lesquels il se dit étranger, a déclaré Me Bono à l'Associated Press, affirmant que la justice allemande l'avait mis hors de cause pour les attentats du 11-Septembre.

L'autre accusé, Walid Naouar, est soupçonné d'avoir acheté le téléphone satellite qui a servi à son frère pour joindre Khalid Cheikh Mohammed. La justice estime qu'il savait que son frère allait commettre un attentat.

Le 10 mai 2006, la justice espagnole avait condamné l'homme d'affaires Enrique Cerda et un Pakistanais, Ahmed Rukhsar, à cinq ans de prison pour participation au financement de l'attentat de Djerba. AP
 
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