Maggie De Block, la carotte et le bâton
Entretien: Dorian de Meeûs
Mis en ligne le 24/03/2013
"Pour obtenir 50% de retours volontaires, il faut poursuivre les expulsions forcées. C’est un peu le ‘bâton derrière la porte’."
Dès sa nomination, la Secrétaire d’Etat à l’Asile, l’Immigration et l’Intégration sociale a fait sensation. Après avoir essuyée critiques et attaques personnelles, la libérale flamande s’est envolée dans les sondages. Reconnaissant dès le départ ne pas connaître les dossiers confiés, elle demande à présent à être jugée sur ses résultats. Avare en interview, Maggie De Block est l’Invitée du samedi de LaLibre.be
Contrairement aux hivers précédents, il n’y a pas eu de crise dans l’accueil des sans-abri cette année. Qu’est-ce qui a changé ?
Pour la première fois, nous avons préparé le Plan hiver des mois à l’avance, soit l’été dernier. On a été bien inspiré car la saison n’a jamais été aussi froide aussi longtemps. Concrètement, nous avons réuni tous les acteurs de ce projet autour de la table. Pour Bruxelles, le SamuSocial et mon cabinet ont mis en place une deuxième ligne de front afin de proposer davantage de lits. C’est donc le résultat d’une coordination intense. La compétence de l’accueil des SDF est locale, mais pour Bruxelles, malgré les nombreuses initiatives, nous avons constaté qu’ils avaient besoin d’une aide fédérale supplémentaire.
Mais une fois l’hiver passé, des centaines de sans-abri se retrouvent à la rue par manque de logements structurels.
C’est un problème réel, mais on ne va pas passer d’un Plan hiver à un Plan été. Cette offre structurelle est une compétence locale. Le Samusocial a indiqué que l’offre n’avait pas changé ces 10 dernières années à Bruxelles. Il faudrait peut-être revoir cela au niveau local.
En 2012, on a enregistré 21.461 demandes d’asile, soit une baisse de 15.8% sur un an. C’est quoi la recette de Maggie De Block ?
En politique, il n’y a pas de recette magique. La politique d’asile et d’immigration correcte et humaine que je mène a pour axes essentiels : accélérer et améliorer les procédures, diminuer le flux entrant, promouvoir le retour et lutter contre les abus. Parmi les personnes venant en Belgique, nombreuses sont celles qui viennent pour des raisons exclusivement économiques. Nous avons donc mené des campagnes de prévention. Les lois récemment votées ont également produit leurs effets.
Le ‘filtre médical’ comme premier filtre est fort critiqué par les ONG, qui dénoncent – par exemple - le fait que le SIDA ne soit pas pris en compte. Une politique dure, non ?
On a constaté de très nombreux abus car la loi évoquait initialement « quelques cas par an » de séjour pour raison médicale. Sachez qu’avec le temps, c’est devenu un canal d’immigration en soi avec 10.000 demandes en 2011. L’abus était évident. Le fait de placer le ‘filtre médical’ avant le ‘filtre administratif’ a permis de fortement réduire le nombre de demandes si la maladie à traiter pouvait l’être dans le pays d’origine. Le nouveau filtre médical permet de donner de l’aide à ceux qui en ont vraiment besoin.
Ces ONG ont parfois une autre idéologie, ce que je comprends et respecte. Mais voilà, je ne la partage pas. D’abord, il y a toujours une possibilité de recours. Cela peut paraître dur, mais nous ne pouvons recevoir le monde entier. Notre système social exploserait de toutes parts.
Entretien: Dorian de Meeûs
Mis en ligne le 24/03/2013
"Pour obtenir 50% de retours volontaires, il faut poursuivre les expulsions forcées. C’est un peu le ‘bâton derrière la porte’."
Dès sa nomination, la Secrétaire d’Etat à l’Asile, l’Immigration et l’Intégration sociale a fait sensation. Après avoir essuyée critiques et attaques personnelles, la libérale flamande s’est envolée dans les sondages. Reconnaissant dès le départ ne pas connaître les dossiers confiés, elle demande à présent à être jugée sur ses résultats. Avare en interview, Maggie De Block est l’Invitée du samedi de LaLibre.be
Contrairement aux hivers précédents, il n’y a pas eu de crise dans l’accueil des sans-abri cette année. Qu’est-ce qui a changé ?
Pour la première fois, nous avons préparé le Plan hiver des mois à l’avance, soit l’été dernier. On a été bien inspiré car la saison n’a jamais été aussi froide aussi longtemps. Concrètement, nous avons réuni tous les acteurs de ce projet autour de la table. Pour Bruxelles, le SamuSocial et mon cabinet ont mis en place une deuxième ligne de front afin de proposer davantage de lits. C’est donc le résultat d’une coordination intense. La compétence de l’accueil des SDF est locale, mais pour Bruxelles, malgré les nombreuses initiatives, nous avons constaté qu’ils avaient besoin d’une aide fédérale supplémentaire.
Mais une fois l’hiver passé, des centaines de sans-abri se retrouvent à la rue par manque de logements structurels.
C’est un problème réel, mais on ne va pas passer d’un Plan hiver à un Plan été. Cette offre structurelle est une compétence locale. Le Samusocial a indiqué que l’offre n’avait pas changé ces 10 dernières années à Bruxelles. Il faudrait peut-être revoir cela au niveau local.
En 2012, on a enregistré 21.461 demandes d’asile, soit une baisse de 15.8% sur un an. C’est quoi la recette de Maggie De Block ?
En politique, il n’y a pas de recette magique. La politique d’asile et d’immigration correcte et humaine que je mène a pour axes essentiels : accélérer et améliorer les procédures, diminuer le flux entrant, promouvoir le retour et lutter contre les abus. Parmi les personnes venant en Belgique, nombreuses sont celles qui viennent pour des raisons exclusivement économiques. Nous avons donc mené des campagnes de prévention. Les lois récemment votées ont également produit leurs effets.
Le ‘filtre médical’ comme premier filtre est fort critiqué par les ONG, qui dénoncent – par exemple - le fait que le SIDA ne soit pas pris en compte. Une politique dure, non ?
On a constaté de très nombreux abus car la loi évoquait initialement « quelques cas par an » de séjour pour raison médicale. Sachez qu’avec le temps, c’est devenu un canal d’immigration en soi avec 10.000 demandes en 2011. L’abus était évident. Le fait de placer le ‘filtre médical’ avant le ‘filtre administratif’ a permis de fortement réduire le nombre de demandes si la maladie à traiter pouvait l’être dans le pays d’origine. Le nouveau filtre médical permet de donner de l’aide à ceux qui en ont vraiment besoin.
Ces ONG ont parfois une autre idéologie, ce que je comprends et respecte. Mais voilà, je ne la partage pas. D’abord, il y a toujours une possibilité de recours. Cela peut paraître dur, mais nous ne pouvons recevoir le monde entier. Notre système social exploserait de toutes parts.