De guerres lasses entre historiens marocains et de destin autre, la rivalité entre le Maroc et lAlgérie ne cesse de passionner les peuples de ces deux pays.
Mettons donc une fois cartes sur table, et tentons de faire valoir nos arguments respectifs en toute bonne civilité ainsi que bonne foi.
Etes-vous daccord ?
Après linvasion arabe de 681, le Maroc nest plus conquis pendant treize siècles. Lempire ottoman finit à sa frontière avec lAlgérie. Et pourtant, au fil du temps, la guerre toujours recommencée. Les historiens scrutent avec perplexité cette histoire tumultueuse et simple dont les ressorts inusables servent de siècle en siècle, le sultanat nest pas héréditaire : ce sont les oulémas, sages religieux qui désignent le successeur. La plus part des sultans prennent cependant précaution de confier à leur fils préféré le commandement de troupes solides et fidèles, de manière à incliner, le moment venu, le choix des oulémas dans le bon sens. Même quand la succession se règle harmonieusement, rien ny fait. Des assemblées de notables discutent dans chaque région les termes de la beia, cest-à-dire du contrat dallégeance au nouveau sultan.
Le royaume du sultan à géométrie variable, le rapport de forces, toujours remis en cause, trace les limites du bled makhzen, sur lequel le trône exerce sa souveraineté, et du bled siba-la dissidence. Un dicton populaire affirme quun bon sultan doit avoir une selle pour trône et le ciel pour baldaquin.
Sous le mouvement brownien entretenu par les affrontements makhzen-siba, le pays ne change guère. La campagne est peuplée dagriculteurs, parcourue par des pasteurs nomades. Les villes, commerçantes et artisanales, craignent par-dessus tout les razzias de la siba. Dépendantes du makhzen pour leur sécurité, leur développent entravé par des conflits incessants qui gênent leur commerce, elles ne peuvent, au contraire des villes européennes, jouer un rôle économique et politique émancipateur des antiques structures. Le choc viendra donc de lextérieur.
Mettons donc une fois cartes sur table, et tentons de faire valoir nos arguments respectifs en toute bonne civilité ainsi que bonne foi.
Etes-vous daccord ?
Après linvasion arabe de 681, le Maroc nest plus conquis pendant treize siècles. Lempire ottoman finit à sa frontière avec lAlgérie. Et pourtant, au fil du temps, la guerre toujours recommencée. Les historiens scrutent avec perplexité cette histoire tumultueuse et simple dont les ressorts inusables servent de siècle en siècle, le sultanat nest pas héréditaire : ce sont les oulémas, sages religieux qui désignent le successeur. La plus part des sultans prennent cependant précaution de confier à leur fils préféré le commandement de troupes solides et fidèles, de manière à incliner, le moment venu, le choix des oulémas dans le bon sens. Même quand la succession se règle harmonieusement, rien ny fait. Des assemblées de notables discutent dans chaque région les termes de la beia, cest-à-dire du contrat dallégeance au nouveau sultan.
Le royaume du sultan à géométrie variable, le rapport de forces, toujours remis en cause, trace les limites du bled makhzen, sur lequel le trône exerce sa souveraineté, et du bled siba-la dissidence. Un dicton populaire affirme quun bon sultan doit avoir une selle pour trône et le ciel pour baldaquin.
Sous le mouvement brownien entretenu par les affrontements makhzen-siba, le pays ne change guère. La campagne est peuplée dagriculteurs, parcourue par des pasteurs nomades. Les villes, commerçantes et artisanales, craignent par-dessus tout les razzias de la siba. Dépendantes du makhzen pour leur sécurité, leur développent entravé par des conflits incessants qui gênent leur commerce, elles ne peuvent, au contraire des villes européennes, jouer un rôle économique et politique émancipateur des antiques structures. Le choc viendra donc de lextérieur.